L’IMAGE EN MOUVEMENT OU LA PHOTOGRAPHIE ET L’AIKIDŌ

Hong Kong by night, février 2005 © Éric Petr

Mon cheminement, dans ma réflexion sur l’image en mouvement

J’ai pratiqué la photographie argentique avec passion, entre 1983 et 1993. Je développais mes films et je tirais mes photographies dans un laboratoire photo de l’Aéroport de Paris qui m’était prêté.
Puis j’ai arrêté subitement la photographie. Je considérais sans doute à ce moment précis de son histoire qu’un séisme s’était produit, et que je n’y avais plus ma place. Le monde du numérique émergeait.

C’est alors que s’enchaînèrent pour moi les années sans prendre une seule photographie et sans toucher à un appareil photographique au cours de la décennie qui s’ensuivit.
Quand je regarde mes albums photo, c’est un trou béant d’une décennie de souvenirs qui ne se sont pas imprimés, et pour certains disparus au fin fond de mon inconscient.
La première leçon reçue de cette privation de l’image est que la photographie, le dessin ou le carnet de voyage, au-delà de ce qu’ils peuvent produire de beau, sont tout d’abord un outil indispensable et nécessaire à la mémoire.

Mais un recul s’imposa à mon rapport obsessionnel et maladif de l’appareil photographique, et ces dix années d’interruption m’ont permis de prendre conscience de cela et de placer une distance nécessaire pour réfléchir librement et sans contraintes au pouvoir de l’image, son rôle, sa puissance et surtout, de quelle manière l’image photographique pouvait toucher à l’immatérialité, la métaphysique et exprimer des émotions indicibles de l’ordre du spirituel ou de l’invisible.

C’est ainsi que cette décennie de gestation, qu’une pratique intense d’un Aikidō sans concession accompagna, a changé mon regard sur le monde, ou plutôt, lui a apporté une acuité qui jusqu’alors avait rencontré quelques difficultés à s’exprimer clairement en moi.

Il est aussi indéniable que l’Aikidō, dans sa pratique pure, son approche traditionnelle, son entraînement intensif et sa méditation régulière, permet d’accéder à un champ plus large de la connaissance spirituelle et de notre rapport à l’univers.
C’est ce en quoi, l’Aikidō m’a beaucoup aidé et continue à m’apporter cette profondeur dans la conception de ma photographie.

Je ne saurais qu’être très reconnaissant envers Armand Mamy-Rahaga et Michel Kovaleff qui, par leur pratique d’un art martial juste et intransigeant, m’ont aidé à trouver un chemin dans ma réflexion, et reprendre mon travail photographique avec cette force que nous donne l’Aiki.

Koh Chang 2002 © Éric Petr
Douzième pose d’un tout premier film photo réalisé après dix ans d’arrêt complet de la pratique photographique.

C’est donc en décembre 2002 que j’ai repris la photographie après ces dix années d’interruption, là où je l’avais arrêtée en 1993, mais avec une cohérence plus structurée que celle que mon travail des années 80 avait su produire.

La rencontre se fit par la contingence d’éléments heureux avec un Pocket Instamatic Kodak jetable de 12 poses, qu’un périple en Thaïlande vers le Cambodge avait initié. 
Ce fut douze grands moments d’émotion !
Seulement douze photos prises au cours d’un voyage au bout du monde, c’est juste retenir son souffle jusqu’à la fin.
Lors de ce voyage-là, j’appris à prendre le temps, à chercher dans mon inconscient le souffle déclencheur du déclic photographique, la jouissance du déclenchement.
Je compris alors que la photographie est, avant tout, l’écoute de notre univers.

Les premiers travaux photographiques que j’ai réalisés à partir de 2003 (Tōkyō under the rain_2oo3, Bangkok_2oo4, TrAveRséE2nUiT_2oo4, Windows_2oo5, et d’autres), constituent les bases et les fondements d’un savoir acquis au cours de cette décennie d’interruption de la pratique photographique.

Les trois images de 2005 que je vous présente aujourd’hui, sont très représentatives de mon style. Ma photographie compose à la fois avec la lumière comme premier constituant de l’œuvre mais se distingue aussi par sa capacité à capter les détails les plus subtils d’une scène ou d’un lieu pour transformer les objets visibles et à en magnifier leur perception secrète. À travers ce regard, chaque image devient une sorte de poème visuel, où l’invisible prend forme, et où le spectateur est invité à découvrir un monde qui lui est propre tout en restant connecté à l’expérience humaine universelle.

Ces images extraites de ma série Hong Kong by night, de février 2005, tentent de reproduire l’atmosphère ineffable des villes d’Asie en apportant, et ce qui fera ma signature de photographe, cet aspect de matière lumineuse dense et poétique, cette ambiance onirique et cette sensation d’intemporel.
Bien que ces images aient été prises il y a vingt ans, leur force nous fait oublier justement la faible qualité de l’appareil photographique numérique utilisé à l’époque, ce qui demeure une prouesse.

Hong Kong by night, février 2005 © Éric Petr

Mon travail photographique se poursuivra sans discontinuer dans le cadre de cette réflexion sur la lumière, le mouvement, l’espace et le temps.
J’ai nommé ce processus photographique, pour le définir : « la photographie cinétique in situ » ou « in situ kinetic photography ».

Ce travail se poursuit aujourd’hui avec mes Variations de Lumière mais encore, et toujours, avec 光 (Hikari), Métamorphoses ou mes Spirituelles Odyssées qui ont donné naissance à la publication d’un livre numéroté et signé en 2016, chez Corridor Éléphant, Éditeur de photographies contemporaines.

Ce travail sur la lumière et le mouvement, que j’ai commencé à diffuser sur les réseaux sociaux à partir de 2010, demeurait jusqu’alors très méconnu de la pratique des photographes et du public. Mes très nombreuses publications ont alors donné place, petit à petit, à un courant photographique que d’autres photographes, à leur tour, ont repris et développé de leur côté, puis nommé dans les années 2015 « Intentional Camera Movement ».

Je suis heureux de faire partie des tous premiers investigateurs de ce mouvement photographique, et pour n’en citer que quelques-uns qui m’ont précédé, Kōtarō Tanaka (1905-1995), Ernst Haas (1921-1986), et aussi mon contemporain Alexey Titarenko (né en 1962), ayant pour sa part spécifiquement travaillé sur les foules en mouvement.

Je m’inscris personnellement comme photographe ayant concentré tout mon travail et mes efforts au cours de ma vie dans cette principale réflexion de l’image en mouvement, en créant un style tout à fait unique.

Hong Kong by night, février 2005 © Éric Petr

CONVERGENCE ABSTRAITE | FUZHOU CHINE 2024-2025

Je suis très heureux de vous annoncer ma participation à l’exposition des Réalités Nouvelles Hors les Murs à Fuzhou en Chine !

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抽象融合 – CONVERGENCE ABSTRAITE


SOUTIEN ACADEMIQUE ・ 学米支持
OLIVIER DI PIZIO ・ 奥利维尔 •迪埃 • 皮齐奥

DIRECTRICE ARTISTIQUE ・ 艺未总临
JEAN-PIERRE BERTOZZI ・ 让-皮埃尔•贝尔托齐
BOGUMILA STROJNA ・ 博古米拉•斯特罗伊纳

COMMISSARIAT:ZHEN XI
策展人:甄熙

07.12.2024 〜 28.02.2025

法国新现实协会
艺术家群展
EXPOSITION 
DU COLLECTIF D’ARTISTES 
RÉALITÉS NOUVELLES – PARIS
www.realitesnouvelles.org

展覧地点|LIEU D’EXPOSITION
福建省福州市晋安区宦溪镇 桂湖美术馆
Musée d’Art de Guihu, ville de Yuxi, district de Jin’an, ville de Fuzhou, province du Fujian

Baidu Maps : https://map.baidu.com/search/桂湖美术馆/

À propos de la G-Lake Art Gallery du Musée d’Art de Guihu・桂湖美术馆

Le musée d’art de Guihu est situé à Fuzhou, la capitale de la province du Fujian. Il s’engage à explorer en profondeur la connotation de la culture locale du Fujian et à présenter diverses recherches universitaires et pratiques artistiques de diverses manières d’exposition. En plus de l’exposition, le musée d’art de Guihu organisera également diverses conférences spéciales, salons, ateliers et activités littéraires de mode, et est équipé de bibliothèques indépendantes, de salles de classe publiques et de cafés.

Le musée d’art soutient depuis longtemps la nouvelle génération d’artistes du Fujian et a coopéré étroitement avec les amateurs d’art locaux et les groupes culturels et ruraux. Il a également régulièrement invité des groupes artistiques, des artistes, des conservateurs, des designers et des écrivains de l’extérieur de la province du Fujian et du monde entier à réaliser des créations résidentes au Fujian. Dans le même temps, la galerie d’art favorisera également activement les échanges culturels à travers le détroit.

Images et présentation architecturale du Musée d’Art de Guihu

www.gooood.cn/g-lake-art-gallery-by-vhd-design-group.htm

Artistes participants・参展艺术家

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À PROPOS DE MON ŒUVRE

VARIATIONS DE LUMIÈRE OPUS 5
Triptyque photographique 2021 (33x150cm)
Exemplaire #2/3 (+1 EA)

Cet opus est dans la continuité d’une réflexion qui porte sur l’essence de la lumière et ce qu’elle a comme effet sur la perception de l’Être dans son environnement immédiat ou cosmique.

La lumière me fascine par la dualité de son état, à la fois  corpusculaire et ondulatoire, mais également pour tout ce qui fait d’elle, notre perception du monde.

Mes « Variations de Lumière » classées par opus, déclinent des images qui naissent de mon observation de la lumière et qui révèlent, après la prise de vue, l’écart de perception entre la réalité photographiée et l’enregistrement photographique.

Il s’agit d’une métaphore, mais je dirai que le médium de la photographie convient particulièrement à cette étude car les photons qui viennent frapper mon négatif, et matérialisés par des points d’impacts sur la couche d’émulsion de cristaux d’halogénure d’argent, ou sur le filtre passe-bas d’un capteur, décrivent bien lors de la phase de la prise de vue, le caractère corpusculaire de la lumière.

De même, cette matière utilisée comme un matériau, souligne bien le caractère ondulatoire de la lumière, lorsque ces impacts sur le négatif deviennent oscillation sur le papier.

De cette observation des photons enregistrés à un moment « T » dans leur course infinie à travers le cosmos, à un point précis de l’univers, naît cette écriture de lumière.

VARIATIONS DE LUMIÈRE OPUS 7 | INTRICATION

Variations de Lumière opus 7 | Intrication (2024) détail
[cliquez sur l’image pour l’agrandir]

Ce travail est le fruit d’une réflexion développée pour un projet de trois expositions (2024〜2025) du CNFAP de l’UNESCO [Conseil National Français des Arts Plastiques] dans le cadre de son programme « Dialogues », conduit en étroite collaboration avec le CIAE [Centre de recherche sur l’art et l’environnement] de l’UPV [Université polytechnique de Valencia], deux entités dédiées à la création et à la diffusion des arts visuels.

« AVANT LA LETTRE » est le titre de la thématique de cette exposition interdisciplinaire qui exprime le concept du projet. 

「 Nous voulons prendre le devant sur quelque chose qui n’est pas encore définie. L’intérêt est d’établir une relation entre ce qui est écrit et sa représentation visuelle. De même façon que les avant-gardes ont introduit les mots et la typographie en tant qu’éléments plastiques dans l’œuvre artistique. 
Avec cette intention, nous mettrons en rapport ce projet avec celui-là : 
« La narration artistique comme intégrante d’un message. Connexions entre artistes contemporains qui utilisent les mots ».
Le thème de cette exposition implique l’utilisation dans l’œuvre de mots, de lettres, en tant que porteurs d’un message conceptuel ou visuel, ou bien en tant qu’élément plastique en soi, afin de transmettre un message « avant la lettre »
 」
Commissaire d’Exposition

LE PROJET

L’artiste réalisera deux œuvres originales.

・Œuvre n°1 :
Représentation visuelle ou conceptuelle d’un mot qui peut apparaitre écrit ou pas dans l’œuvre. Ce sera une œuvre au format libre, inspirée du thème proposé, dont la taille sera comprise entre 20 et 120 cm de hauteur et entre 20 et 70 cm de largeur. En fonction de l’espace d’exposition, cette œuvre sera exposée à côté de la deuxième ou placée séparément. Les deux œuvres formeront un ensemble cohérent.

・Œuvre n°2 :
Représentation visuelle ou conceptuelle d’une lettre. Cette deuxième œuvre est au format imposé A5 dans le sens horizontal, dont l’image pourrait avoir une taille inférieure ou bien occuper toute la surface du papier. Le support sera toujours souple, comme pour la première œuvre.

La première des trois expositions aura lieu à
La Casa de la Cultura José Peris Aragó
dans le quartier de Alboraya à Valencia (Espagne)
du 15 novembre au 13 décembre 2024

Variations de Lumière opus 7 | Intrication (2024) : Kakémono Washi Kozo 42 x 21 cm et Plexiglas A5 [cliquez sur l’image pour l’agrandir]

L’opus 7 de mes Variations de Lumière est né sous le signe de l’intrication

Cette œuvre diptyque est une installation interactive, comprenant un kakémono en papier japonais et un plexiglas transparent imprimé qui interagissent entre eux et le spectateur.

Ces deux objets pourront être disposés l’un sur l’autre, l’un à côté de l’autre, ou séparément dans l’espace. 

L’intrication est le titre de cet opus 7, et signifie en mécanique quantique, je cite :
« L‘intrication ou enchevêtrement quantique, est un phénomène dans lequel deux particules forment un système lié et présentent des états quantiques dépendant l’un de l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare. »

Variations de Lumière opus 7 
[cliquez sur l’image pour l’agrandir]
Variations de Lumière opus 7 
[cliquez sur l’image pour l’agrandir]

L’espace mis entre les deux constituants de l’œuvre, est l’énergie qu’ils émettent entre eux, comme si nous avions d’un côté l’énergie du mot, le signifiant et le sens, puis de l’autre côté, celle de la lettre qui dans son unicité prend un autre signifié qui fait écho à celui du mot. 

Dans cette installation, la lettre « O » se pose à merveille au centre du mot « CŒUR », mais aussi à n’importe quel endroit dans l’espace. C’est le spectateur qui par le simple déplacement du plexiglas, ressentira l’énergie changer à mesure que les deux composants s’éloigneront l’un de l’autre. 

Dans cette installation, la polysémie ajoute une profondeur inattendue au sens du signifiant et par analogie, exprime aussi le « CHŒUR », c’est à dire le cœur architectural d’un lieu de croyance, où l’« ÊTRE », depuis les temps les plus anciens, y vient à la recherche de cette unicité avec le cosmos. 

Cette installation montre aussi que la pensée, avant qu’elle ne s’exprime par la lettre et le mot, est aussi une forme d’écriture de lumière, une écriture première mais non primitive. 

PHOTOGRAPHIE CINÉTIQUE INSITU PAR MARIA HÉMÉRÉ

Spirituelle Odysées 0x80532E01 ©️ Éric Petr
Photographie 2020, très longue exposition in situ avec différents angles de prise de vue #insitukineticphotography

「 Éric PETR, né dans les années 60, a travaillé dans les années 80, puis au début des années 2000, sur l’image mise en mouvement dans une intention artistique à l’aide d’un appareil photographique.

Cette technique fut nommée plusieurs années plus tard « Intentional Camera Movement », reprise par les hashtags #icm ou #icmphotography et est aujourd’hui largement reprise par de nombreux jeunes photographes talentueux.

Suivant la dynamique de quelques photographes et plasticiens qui l’ont précédé, tels que Kōtarō Tanaka (1905-1995), Ernst Haas (1921-1986) et Alexey Titarenko (né en 1962) de sa génération, et quelques autres expérimentaux, PETR expérimente à son tour cette voie artistique, principalement entre 2003 et 2015. Contrairement à ses pairs, il en a fait le cœur de son travail photographique.

Depuis une dizaine d’années, PETR a créé un mouvement et une technique qui lui permettent de servir son intention et son travail de recherche sur la lumière. Cette technique, qu’il nomme [Insitu Kinetic Photography], est la base de son travail, et lui a permis de mettre en place de nombreux travaux qu’il a expérimentés, notamment dans la photographie abstraite ou la photographie d’abstraction subjective.

PETR a débuté sa carrière de photographe professionnel en 2013 après 20 ans de recherche photographique. Après avoir attiré l’attention de certains acteurs de l’art contemporain, entre 2011 et 2014 où il a assemblé une synthèse de son travail sur la lumière dans son Blog et Instagram, il a commencé en 2016 à être révélé dans certains magazines prestigieux, comme L’OEIL DE LA PHOTOGRAPHIE, à être exposé au SALON DES RÉALITÉS NOUVELLES et à être publié aux Éditions CORRIDOR ÉLÉPHANT avec sa première monographie  » SPIRITUELLES ODYSSÉES « .
Depuis, PETR enchaîne les publications et les expositions à Paris, et dans le monde. 」

Maria Héméré, critique d’art

AVANT LA LETTRE | EXPOSITION À ALBORAYA 2024

Bonjour,
Je suis heureux de vous annoncer ma participation à l’exposition « Avant la lettre » à Valencia en Espagne pour cet automne !

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Le CNFAP est heureux de vous inviter au vernissage de l’exposition « AVANT LA LETTRE », un échange entre la France et l’Espagne dans le cadre de son programme « DIALOGUES ».

Un catalogue et un livre d’artiste ont été produits à cette occasion.

[Exposición] AVANT LA LETTRE
15 nov. 2024 > 13 déc. 2024
Vernissage, 15 novembre à 18h30

AVANT LA LETTRE est une exposition interdisciplinaire de collaboration entre le CIAE [Centre de recherche sur l’art et l’environnement] de l’UPV [Université polytechnique de Valence] et le CNFAP [Conseil National Français des Arts Plastiques] de l’UNESCO, entités dédiées à la création et à la diffusion des arts visuels.

Cette exposition est organisée par Amparo B. Wieden et la Commission du CNFAP.

Le lieu d’exposition
Casa de la Cultura José Peris Aragó
Calle del Mar, 1
46120 Alboraya Valencia
Espagne

Heures d’ouverture :
du lundi au vendredi de 9h00 à 21h00
et le samedi de 9h00 à 14h00

Entrée gratuite

DE L’ « ICM » VERS LA « IN SITU KINETIC PHOTOGRAPHY »

Bangkok 2oo4 © Éric Petr [Intentional Camera Movement]

« in situ kinetic photography »
premier principe d’un manifeste

J’ai démarré la pratique de la photographie en 1983, et pendant dix années, j’avais cette idée de développer une recherche et une esthétique basées sur la lumière pure, et l’impact que la lumière peut avoir sur notre esprit, notre pensée, et notre perception de l’univers. 

J’ai repris ces travaux en 2003, après une rupture de la photographie entre 1993 et 2003.
Néanmoins, ma réflexion sur l’image a nourri cette période d’inactivité, qui s’est avérée très riche et très constructive pour mon travail photographique, par la suite.

Dix ans plus tard, en 2003 donc, après avoir longuement pensé à l’image, son rôle, et son pouvoir, j’ai poursuivi mon travail photographique sur la lumière, en tant que plastique ou matière, avec un regard nouveau.

« Bangkok 2oo4 » et d’autres ouvrages de cette même période, montrent un travail qui s’est inspiré de ce temps de réflexion, d’introspection et de maturation.

Cette photographie qui, en cette nouvelle ère de l’image numérique, n’était pas encore précisément nommée, le fut une décennie plus tard, sous le nom de ICM (Intentional Camera Movement).

光 0x1853AC © Éric Petr, 2020 [in situ kinetic photography]

Au XXe siècle, quelques photographes ont consacré une partie de leurs œuvres à cet aspect technique de la photographie en mouvement, tels que, pour n’en citer que quelques uns, Kōtarō Tanaka (1905-1995), Ernst Haas (1921-1986), et Alexey Titarenko (né en 1962), ayant pour sa part spécifiquement travaillé sur les foules en mouvement.

Au début des années 2000, mon travail sur l’image en mouvement, avec l’idée de peindre avec la lumière sur mon film ou mon capteur, est d’une approche très contemporaine, et demeure en marge. Il fut aussi acquis grâce à la pratique d’un Aikidō traditionnel et exigeant, qui enseigne la fluidité des éléments, la connexion avec le cosmos et la compréhension du mouvement et du corps dans l’espace.

Mon travail, dont le principe repose sur le mouvement intentionnel, a aujourd’hui évolué en apportant à l’ICM un champ plus étendu, que j’appelle la « in situ kinetic photography », ou en français, « photographie cinétique in situ ».
La « in situ kinetic photography » apporte au « mouvement intentionnel de caméra » un champ plus large et tient compte de différents axes et plans, in situ, pour une même exposition qui oscille de quelques secondes à quelques minutes.

La « in situ kinetic photography » s’apparente à l’échographie d’un lieu qui se réalise comme un micro-métrage, mais qui s’enregistre sur une seule image. Il ne s’agit donc ni d’expositions multiples, ni d’un travail en post-traitement. Sa photographie s’inscrit dans le domaine de l’abstraction, ou de l’abstraction subjective. Son écriture se fait avec la lumière et les photons en constituent son alphabet. Son langage est cosmique, son style onirique et son esthétique plasticienne.

Cette photographie s’apparente à la peinture dans le sens où elle se construit sur place en composant les éléments qui s’ajoutent à l’image. Le pinceau ou le crayon est le rayon lumineux qui contient la matière et l’énergie des ondes électromagnétiques, tandis que la toile ou le papier est la pellicule argentique ou le capteur de l’appareil photo. Contrairement au peintre ou au calligraphe, ce n’est pas le pinceau qui se déplace, mais le support, c’est-à-dire l’appareil photographique. C’est aussi, en ce sens, que l’intention de la « in situ kinetic photography » n’est en rien celle du « light painting », même si l’on peut observer certains points communs.

Pour cette photographie, composée in situ, des éléments très dispersés sur le lieu sont choisis avec soin pour composer un tableau photographique. Après une analyse des temps permettant l’ajout des éléments à photographier, le photographe devra déterminer précisément la vitesse de l’obturateur, l’ouverture de la focale, et la sensibilité du film, en fonction des éventuels filtres ajoutés.

Pour la « in situ kinetic photography », l’intention n’est plus le mouvement, comme dans le « mouvement intentionnel de caméra », mais celle de construire une image abstraite avec une densité plastique qui suggérera la superposition des états quantiques d’un point géographique que la lumière traverse au cours de son odyssée infinie.

Éric Petr | 0xB09FE203
Le combat des Amazones | Métamorphoses 0xB09FE203 © Éric Petr, 2019 [in situ kinetic photography]
Éric Petr | 0x480DF803
光 0x480DF803 © Éric Petr, 2014 [in situ kinetic photography]
Éric Petr | 0x7077 Variations de Lumière opus 0 (Nikon F3) Le Lavandou Années 80
Variations de Lumière opus 0, Le Lavandou 1980’s © Éric Petr | Nikon F3, film Kodak
Variations de Lumière opus 5 [Triptyk 2021] 65x300cm © Éric Petr [in situ kinetic photography]

AUTODÉRISION 2024 | EXPO CAFÉ PHOTO MARSEILLE

Photographie « Autodérision 0xA8AE6A02 », juillet 2024 [18x18cm] #1/1 © Éric Petr

En photographie, ou avec tout autre médium, il est toujours intéressant de travailler sur un thème avec des contraintes physiques, psychiques et artistiques.

Cela a comme exercice pour l’artiste d’aller vers des espaces de création qui ne sont pas les siens, tout en l’obligeant à garder une cohérence avec son style, sa recherche personnelle, son travail de base.

L’exposition annuelle du Café Photo Marseille, qui regroupe divers profils de photographes professionnels ou amateurs, est précisément ce à quoi elle me contraint dans ses propositions thématiques d’exposition très généralistes.

Pour le millésime 2024, l’exposition du Café Photo Marseille, qui se tient actuellement à l’Espace Marseille 3013, et qui porte pour thématique « Ma part d’ombre », en est pour moi une excellente illustration.

Les modalités de construction de l’image pour ce thème étaient le noir & blanc, laissant l’auteur choisir son format et sa technique. La réflexion imposait à l’auteur que le SUJET de l’ombre photographiée s’associe à un élément exogène pour insuffler poésie, humour ou servir un concept. Pour inspiration, le photographe Dominic Dähncke avait été cité.

Je vous laisserai juge de ma réalisation mais je trouve, quelque part, avoir servi à la fois les règles de la commande sans toutefois perdre le sens de ma démarche photographique.

Je serai heureux de vous rencontrer :
> SAMEDI 19 OCTOBRE entre 9 :30 et 13 :00
> VENDREDI 25 OCTOBRE entre 15 :00 et 19 :00 
où je me tiendrai dans le lieu.

EXPO CAFÉ PHOTO MARSEILLE
Événement sur 3 Weekends
12 > 27 OCTOBRE 2024

52 rue de la République
13002 Marseille
Tram : Sadi Carnot

Attention Horaires : Consultez le programme !
https://www.cafephotomarseille.org/PROGRAMME

Photographie « Autodérision 0xA8AE6A02 », juillet 2024 [18x18cm]
Hahnemühle Matt FineArt smooth 276g / Tirage Studio Inspiration
Exemplaire unique #1/1
Prix : 200 €

CONVERGENCE ABSTRAITE | SHENYANG 2024

Variations de Lumière opus 5 [cliquez sur l’image pour l’agrandir]

Je suis très heureux de vous annoncer ma participation à l’exposition des Réalités Nouvelles Hors les Murs à Shenyang en Chine !

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抽象融合 – CONVERGENCE ABSTRAITE

学米支持
SOUTIEN ACADEMIQUE
奥利维尔 •迪埃 • 皮齐奥
OLIVIER DI PIZIO
艺未总临
DIRECTRICE ARTISTIQUE
徐比莉
EMILY XU

策展人:甄熙 
COMMISSARIAT:ZHEN XI

14.09 〜 17.11.2024

法国新现实协会
艺术家群展
EXPOSITION
DU COLLECTIF D’ARTISTES
RÉALITÉS NOUVELLES – PARIS

展覧地点|LIEU D’EXPOSITION
沈阳市铁西区兴华北街8号
1905文化创意园1905艺术空间

Cliquez sur chaque image pour l’agrandir

À PROPOS DE MON ŒUVRE

VARIATIONS DE LUMIÈRE OPUS 5
Triptyque photographique 2021 (33x150cm)
Exemplaire #2/3 (+1 EA)

Cet opus est dans la continuité d’une réflexion qui porte sur l’essence de la lumière et ce qu’elle a comme effet sur la perception de l’Être dans son environnement immédiat ou cosmique.

La lumière me fascine par la dualité de son état, à la fois  corpusculaire et ondulatoire, mais également pour tout ce qui fait d’elle, notre perception du monde.

Mes « Variations de Lumière » classées par opus, déclinent des images qui naissent de mon observation de la lumière et qui révèlent, après la prise de vue, l’écart de perception entre la réalité photographiée et l’enregistrement photographique.

Il s’agit d’une métaphore, mais je dirai que le médium de la photographie convient particulièrement à cette étude car les photons qui viennent frapper mon négatif, et matérialisés par des points d’impacts sur la couche d’émulsion de cristaux d’halogénure d’argent, ou sur le filtre passe-bas d’un capteur, décrivent bien lors de la phase de la prise de vue, le caractère corpusculaire de la lumière.

De même, cette matière utilisée comme un matériau, souligne bien le caractère ondulatoire de la lumière, lorsque ces impacts sur le négatif deviennent oscillation sur le papier.

De cette observation des photons enregistrés à un moment « T » dans leur course infinie à travers le cosmos, à un point précis de l’univers, naît cette écriture de lumière.

CAFÉ PHOTO MARSEILLE | EXPO 2024

À gauche, photographie de François LOGUE et à droite, photographie de Andy NITIMIHARDJO (cliquez pour voir)

Venez nous rejoindre, du 12 au 27 octobre, au « Marseille 3013 » 52 rue de la République, pour la grande exposition collective annuelle du,
Café Photo Marseille
avec 2 expositions en 1 :

> MA PART D’OMBRE, l’exposition en tirages
> CHEZ EUX, la projection de séries d’auteur

🥂✨ VERNISSAGE ouvert au public en présence des photographes exposants et des animateurs : SAMEDI 12 OCTOBRE à 18:30

* Horaires d’ouverture : lisez bien le programme !

❤️ CAFÉ PHOTO MARSEILLE ❤️
www.cafephotomarseille.org

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Ce seront 54 photographes exposants et 7 animateurs bénévoles qui vous accueilleront pour ces expositions ou lors des temps forts organisés sur les weekends.

Le programme, avec tarifs et modalités de réservation de votre place pour les animations et les ateliers des weekends, est disponible ci-dessous !
Deux tarifs proposés : un tarif préférentiel pour nos adhérents CPM, et un tarif « grand public » pour les non-adhérents à l’association.

🔻 TÉLÉCHARGEZ LE PROGRAMME * 🔻
www.cafephotomarseille.org/Programme

Mais qu’est-ce que le Café Photo Marseille ?

Le Café Photo Marseille (CPM) est né en octobre 2008 à l’initiative de Sophie Gotti qui a souhaité rassembler des photographes autour d’un café, le plus simplement du monde, pour échanger entre passionnés. Elle a alors monté le groupe café photo Marseille sur Facebook, avant tout par facilité et pour exploiter le côté communautaire de cet outil. Constitué association photo depuis 2013, nous sommes aujourd’hui entre 30 et 50 photographes à nous retrouver chaque dernier samedi du mois.

« Plus qu’un club photo, plus qu’une association, nous sommes un collectif car tout ce que nous faisons et construisons, tous les projets que nous concrétisons, nous le faisons grâce à l’implication de tous nos membres et au partage d’idées. Le Café Photo Marseille, c’est un état d’esprit, c’est une émulation, une force collective, une dynamique, qui fonctionne depuis plus de 10 ans et qui va se poursuivre aussi longtemps que chacun.e apportera sa petite pierre à l’édifice »
Sophie G. présidente du CPM.

Lire la suite …
Café Photo Marseille | À propos

Photographie Éric PETR, Windows 2oo5

À PROPOS DE MA SÉRIE « WINDOWS 2oo5 »

Quelques images de cette série de 2005 seront visionnées pendant la projection « CHEZ EUX ».

Je suis heureux que ce travail soit montré, car celui-ci fait partie des premiers travaux réalisés après mon retrait de la photographie, entre 1993 et 2003, et portant avec lui toute la réflexion accumulée sur l’image et son pouvoir, durant cette période d’inactivité.

Voir la série dans son intégralité…
https://www.ericpetr.net/galerie/windows-2oo5/

Photographie Éric PETR, Windows 2oo5

QUAND LES NOIRS RÉVÈLENT LA LUMIÈRE

zz blog : Quand les noirs révèlent la lumière © Éric Petr
Photographie © Éric Petr [cliquez sur l’image pour l’agrandir]

La lumière n’est pas toujours, dans mon travail, source de sa présence.

Il est aussi une réflexion sur la lumière qui me mène à construire des images, qui par son absence, l’appelle dans notre confrontation au néant.

Ce sont alors ces noirs profonds qui la révèlent, autant que peut s’habituer notre œil à restituer sa présence dans l’apparition évanescente de formes produites par notre esprit.

zz blog : Quand les noirs révèlent la lumière © Éric Petr
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La vie d’aujourd’hui, nous conduit à préférer les images facilement lisibles, sans que nous ayons d’effort à fournir pour les comprendre ou les analyser.

Pourtant, comme Gustave Flaubert le disait : « Pour qu’une chose soit intéressante, il faut la regarder longtemps. »

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Mes images demandent à celui qui les regarde, de s’y attarder.

Regardez bien ces images. Elles vous révèleront leur secret.
Les niveaux de lecture sont multiples, et mènent à plusieurs interprétations.

Les photographies sont prises de telle manière, que les formes et les silhouettes semblent bouger sous l’effet de notre rétine. Les détails changent aussi, selon l’angle de vue ou le focus de notre œil.

La perception change donc, en fonction de notre regard, de la luminosité, de l’attention ou de la concentration qu’on y apporte, et de l’esprit dans lequel on se trouve au moment où l’on regarde l’image.

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