LE NIKON DF, UNE GLOIRE TRÈS MITIGÉE ?

Nikon Df et objectif Nippon Kogaku Q 135mm f2.8

Le Nikon Df, une gloire très mitigée ?

J’ai acheté le Nikon Df en février 2014 peu après sa sortie en novembre 2013.
Cela fait maintenant 7 ans qu’il m’accompagne partout dans mes captures de photons improbables et je ne regrette absolument pas cette acquisition. Tout d’abord, il correspond exactement à la manière dont j’aborde la photographie mais également, sa technologie avancée en fait un excellent appareil de professionnel. Qui plus est, équipé du célèbre capteur et processeur d’images du Nikon D4, le rendu de ses images sont d’une qualité vraiment remarquable. Un autre atout indéniable, le Nikon Df est le seul réflex dont la portabilité des objectifs non Ai (et non modifiés Ai) est rendue possible.
Un autre point me séduit dans ce boîtier, c’est son superbe look qui rappelle celui du Nikon FE fabriqué entre 1978 et 1983.
Diriez-vous que je suis un brin nostalgique ? Et bien oui, je l’avoue.

Curieusement, cet appareil n’a pas reçu la bénédiction du monde de la presse photographique lorsqu’il est sorti. Pourtant, je tombe parfois sur des articles de photographes professionnels qui en font parfois l’éloge et qui lui redonnent les honneurs qu’il aurait dû, à mon avis, recevoir.

J’entends bien les critiques qui ont été faites à son égard et il est vrai que cet appareil très atypique, non seulement ne s’adresse pas à tous les publics mais également ne saurait être comparé, dans la critique, à ses appareils contemporains tellement son approche de la photographie est différente.

Il est sans aucun doute le meilleur compagnon en second boîtier pour une photographie où le temps doit prendre sa place et aujourd’hui, près de 8 ans après sa sortie même s’il ne détient pas la côte des meilleurs appareils photo, il demeure néanmoins avec son score de 89 au DXOMARK, un appareil de très bonne qualité aux côtés du Nikon D4s même si l’on peut considérer qu’un Nikon D850 sorti 4 années plus tard remporte aujourd’hui le palmarès du meilleur boîtier full frame avec un score de 100 au DXOMARK.

J’ai découvert récemment un article écrit par le photographe Ken Rockwell lorsque le Nikon Df est sorti et je trouve son analyse très intéressante ; je dirais que ce sont précisément les qualités qu’il met en avant, qui m’ont séduites dans le Nikon Df.

Critique du Nikon Df par Ken Rockwell
Décembre 2013
Texte original en anglais https://www.kenrockwell.com/nikon/df.htm
Traduit par Google en français à ce lien.

Je monte très souvent mon Nikon Df d’objectifs à mise au point manuelle ou, en d’autres termes, des objectifs vintage. Qu’on ne se méprenne pas, certains de ces anciens objectifs, que l’on peut acheter pour quelques centaines d’euros, ont un rendu d’image vraiment excellent, comme ce fantastique Nippon Kogaku Nikkor-Q 135mm f2.8 que l’on distingue sur l’image et qui fut fabriqué entre 1964 et 1975 au Japon.
Sa focale, composée de quatre éléments seulement, permet à la lumière de pénétrer pleinement le corps de l’objectif avec la moindre résistance aux photons, ce qui lui confère une luminosité et une saturation tout à fait remarquables sans même produire des défauts de distorsion auxquels on pourrait s’attendre. Même à la focale F2.8, les images sont équilibrées, les couleurs vives et les effets de bokeh très intenses. C’est sensément un objectif qui n’a pas à rougir des objectifs modernes en plastique et qui vous apporte énormément de plaisir à photographier. Quand vous l’avez en main, vous avez une véritable sensation de plaisir !

Nikon Df et objectif Nikkor H 85mm f1.8

Et pour finir ce petit clin d’œil aux années quatre-vingts avec le film Blow up et cet emblématique objectif Nikkor-H 85mm f1.8 qui fut utilisé par David Hemmings dans les scènes de studio du film « Blow up » de Michelangelo Antonioni.

La qualité des images réalisées avec mon Nikon Df est surprenante tant la facture de cet objectif de 1964 est excellente !

QUELLE RELATION ENTRE NIKON & NIKKOR ?

Nikon F3 et Nikkor-Q 135mm f2.8 (1965)

Quelle relation entre les nom de la marque Nippon Kogaku, Nikkor et Nikon ? Une analyse purement personnelle qui prend sa source au coeur de l’écriture japonaise.

Explications…

La Société NIKON a été créée en 1917 suite à une fusion de trois grands groupes d’optiques japonaises sous le nom de Nippon Kôgaku Kôgyô 日本光学工業 (Optique japonais SA).
Ce n’est qu’en 1945, après guerre, que la société a décidé de lancer un programme pour la production d’appareils photo et de verres de lunettes. Entre 1945 et 1946, des tests sont lancés et la société s’oriente vers la commercialisation de son premier appareil sous le nom de NIKON (le modèle n°1) qui sera réellement commercialisé en 1948.
C’est consécutivement à ce nom donné à son premier appareil photo que la firme Nippon Kôgaku Kôgyô 日本光学工業 a pris le nom commercial de NIKON ニコン.

Mais le nom NIKKOR ニッコール vient bien avant le changement de nom de la firme Nippon Kôgaku Kôgyô en 1988 pour NIKON ニコン.

Le nom NIKKOR ニッコール a été déposé en 1931 pour identifier sa nouvelle ligne de lentilles destinée à la photographie et dont la production a servi notamment à fournir en objectifs les Sociétés Leica, Contax puis Canon jusqu’en 1947.

Mais pourquoi et comment le nom NIKKOR a t-il été choisi à l’époque (en 1931) et que signifie t-il ?

NIKKOR vient de la contraction de Nippon Kôgaku et un « R » a été rajouté à la fin du nouveau nom emprunté.

Pour bien comprendre l’évidence de cette contraction, il faut regarder le jeu de Kanji (caractères ou lettres japonaises) qui se produit.
En effet, si l’explication n’a pas de sens avec les caractères occidentaux, elle devient bien plus éloquente à la lecture des caractères japonais ou kanji.

Je m’explique.
Nippon Kôgaku 日本光学, vient de 日本 (japon) et 光学 (lentilles), ce qui donne : « l’optique japonaise ».
La contraction résulte de la soustraction de deux kanji du nom initial de la firme.
On part de, 日(本)光(学), Nippon Kôgaku ou l’optique japonaise, pour parvenir à la contraction suivante, 日光 (Nikkô) qui veut dire: « rayon de soleil ».
Nous comprenons soudainement mieux cette subtile transformation qui, pour quelqu’un sait lire le japonais, devient évidente.

Il suffira ensuite, d’appliquer à ce nom une nouvelle graphie qui emprunte un autre système d’écriture japonais (Katakana), pour obtenir avec la même phonétique et le même mot « Nikkô » mais s’écrivant,
ニッコー et d’y ajouter, un « R » ou « ル » pour obtenir le résultat final : NIKKOR ニッコール.

En empruntant le système d’écriture des Katakana, avec lequel on écrit les mots étrangers, Nippon Kôgaku Kôgyô affichait-elle déjà à l’époque, cette volonté de faire connaître l’excellence de son savoir-faire dans le monde entier ?