Je suis heureux de vous présenter ce texte, de Maria Héméré, sur mon travail.
En attendant une série de nouvelles expositions à Paris et à Marseille en octobre prochain, dont je vous parlerai à la rentrée, je vous souhaite un très bel été et de belles vacances !
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Éric PETR, une singularité quantique
Éric PETR s’est toujours passionné depuis sa tendre enfance pour la photographie.
C’est avec ce médium qu’il s’exprime aujourd’hui en tant qu’artiste photographe avec une singularité qui lui est propre.
Né en Provence dans les années 60, Marseillais de cœur et de formation autodidacte, il se consacre pleinement depuis 2013 à la création d’œuvres photographiques à travers lesquelles il porte une réflexion sur l’essence de la lumière.
Habité depuis tout petit par la question de ce qui a précédé la création de l’univers, il interroge sans cesse la lumière, en ce que les particules élémentaires (photons) qui la composent, à la fois onde et/ou corpuscules, pourraient véhiculer à travers l’espace-temps des informations qui contiendraient toute l’histoire de notre univers et par conséquent notre mémoire inconsciente et collective.
La technique photographique très particulière qu’il utilise, met en lumière l’idée que notre observation imposerait certaines limites à notre perception de la réalité. Ce qui induit par-là que notre perception se trouverait augmentée par notre capacité à ressentir cette réalité indicible.
Ses travaux, Variations de Lumière, Métamorphoses, Hikari, sont autant de compositions qui empruntent la lumière comme une matière première. Tel un chercheur, Éric PETR utilise un idiome poétique nouveau, pour réinterpréter à sa manière la physique quantique.
Œuvres d’art contemporaines encadrées dans des cadres antiques
Certaines de mes œuvres photographiques sont destinées à être encadrées dans des cadres anciens. J’aime associer la valeur intemporelle de mes œuvres à un moment de l’histoire que le cadre évoque.
Par exemple, cette photographie a été prise dans la Cathédrale du Bon Pasteur à San Sebastian, en Espagne.
Lorsque je prends des photos dans des lieux spirituels, je vois souvent des anges ou des créatures mythiques apparaître dans mes images. Les longs temps de pose permettent à l’invisible de s’enregistrer sur les pellicules de mes appareils photo.
Par exemple, sur cette photographie, un Phénix vole dans les airs. Le Phénix est un oiseau de la mythologie grecque qui par sa puissance renaît de ses cendres après avoir été consumé par les flammes. Il symbolise les cycles qui rythment la vie, la mort et la résurrection. On l’appelle aussi l’oiseau de feu.
Titre : [0x18CBA3] Métamorphoses, 2012 Édition : Limited Edition #1 of 3 (+ 1 AP) Papier : Hahnemühle Glossy Fine Art Baryta Satin 300g Taille de l’image imprimée : 9x14cm Cadre antique : Napoleon 3 (19th century) porte photo ancien avec un verre biseauté d’époque et un très joli ruban en laiton (9x16cm x2cm 264g) Dans cette photo, un Phénix vole dans les airs ♪ (‘θ `) ノ ☆☆ 〜
C’est une galerie et boutique d’antiquités française sur le site Etsy qui propose une sélection de mes œuvres photographiques présentées dans de très beaux cadres anciens. Etsy garantit la transaction et la qualité des boutiques qu’il héberge et dont il tire également sa réputation de premier site marchand mondial de petits créateurs et artisans.
Il y a presque quatre ans, à cette même date, je me conditionnai à me lever en pleine nuit pour assister le vendredi 2 février 2018, jour de pleine lune, à la Procession de la Vierge Noire, du Vieux Port à l’Abbaye Saint-Victor de Marseille. Il n’y a que les événements comme ceux-ci qui me donnent la force de braver le sommeil profond.
Embarqué de mon Nikon Df assujetti de ses objectifs en cul de bouteille que j’adore au grand dam de tous les photographes sensés, me voici à 4 heures du matin projeté sur le Vieux Port sous l’ombrière de Norman Foster qui à cette heure-ci de la nuit n’aura de bienfait que de me protéger du vol des gabians moqueurs, aux aguets du retour des pêcheurs avec leurs pointus remplis de rascasses.
Mais déjà, le monde afflue de toutes parts et des centaines de flambeaux illuminent le port dont la chaleur qui en émane me fait déjà oublier la fatigue matinale. L’ambiance est fervente et une joie inexprimable irradie le lieu qui devient théâtre de foi et comme une fête, la foule enfiévrée s’exalte.
Soudain, tout au loin, une étrange vibration nous parvient comme une rumeur venue du berceau de l’Afrique. Un bateau, et à son bord, la Vierge Noire. Puissante énergie qui au fur et à mesure embrase la foule et métamorphose ce lieu de pêcheurs en un lieu de croyance et d’amour.
Je saisis alors mon appareil photographique et me laisse porter sur ces vagues d’une incroyable force. Je m’abandonne à ce flot interminable et parmi cet essaim de fidèles, l’esprit happé par cette énergie insaisissable, je tourbillonne et clique sans savoir mais dans une inspiration toujours créatrice. Je ne pense plus, je ne fais plus qu’un avec la foule, la Vierge Noire, les flambeaux, Marseille, l’air marin, l’embrasement. C’est beau, puissant et enivrant !
La suite en images avec ce récit photographique qui raconte cette procession. Je vous en souhaite une très belle lecture qui sera rendue plus confortable si vous cliquez sur [Ctrl] et [+] jusqu’à obtenir une image suffisamment agrandie.
Le tableau central de ce triptyque est exposé au SALON RÉALITÉS NOUVELLES 2021 au Réfectoire des Cordeliers à PARIS 6e, du 22 au 24 octobre 2021.
Ce nouvel opus est dans la continuité d’une réflexion qui porte sur l’essence de la lumière et ce qu’elle a comme effet sur la perception de l’ÊTRE dans son environnement immédiat ou cosmique.
La lumière me fascine en effet par la dualité de son état, à la fois ondulatoire et corpusculaire, mais également pour tout ce qui fait d’elle, notre perception du monde.
Mes « Variations de Lumière » classées par opus, déclinent des images qui naissent de l’observation du monde et qui révèlent, a posteriori, l’écart de perception entre la réalité photographiée et l’enregistrement photographique.
C’est ce décalage entre notre observation et notre perception de l’univers que j’aime développer par l’image pour mettre en exergue notre myopie dont nous sommes victimes lorsque nous percevons notre environnement proche ou lointain. Mais n’est-ce pas celle-ci qui fait de l’Être son caractère multiple ?
Le médium de la photographie convient particulièrement à cette étude puisque les photons qui viennent frapper mon négatif, eux-mêmes matérialisés par des points d’impacts, décrivent dans la phase de la prise de vue, le caractère corpusculaire de la lumière. Mais cette matière, utilisée comme un outil plasticien, vient ensuite souligner le caractère ondulatoire de la lumière lorsque l’on constate que ces impacts sur le négatifs sont devenus une oscillation sur le papier. Il naît alors une écriture photographique qui a été captée par l’observation d’un point de l’univers, enregistré à un moment T de son expansion.
La lumière me fascine également en ce qu’elle succède à un état d’amalgame de matière indifférenciée, chaotique et invisible. Un état de néant qui se caractérise pour notre œil par la couleur noire et qui pourrait être une allusion au vide quantique ou aux trous noirs de l’univers.
Ce néant, caractérisé par l’irisation et la densité d’une matière évanescente surgissant de mes noirs photographiques, est pour moi la mémoire invisible qui fourmille, telle une énergie latente, dans l’espace-temps, en quelque sorte l’alphabet du cosmos, celui d’où naît soudainement l’écriture cosmique dans ma photographie.
D’ailleurs, comment ne pas reprendre aussi bien le terme « photographie » que par mon écriture photographique si l’on sait que le mot « photographie » n’est autre que « graphie », l’écriture et « photo », photon (en grec, signifiant « lumière ») mais aussi, particule élémentaire (quantum ou boson) de la lumière.
Variations de Lumière opus 1「octoptyk_2o17」/ cliquez sur l’image pour l’agrandir /
Variations de Lumière opus 1 「octoptyk_2o17」
Photographie numérique, Nikon DF Papier washi shiramine 260g très épais [10x15cm] Édition limitée #1/3 exemplaires Composition d’un octoptyque monté en 8 cadres [20x25cm] L’ensemble de l’installation mesure 2,35m sur une ligne ou 1,15m sur 2 lignes l’une au-dessus de l’autre.
La lumière prend naissance dans chacun des 8 espaces de l’octoptyque. Sa matière est subitement libérée pour fuser à travers l’espace-temps. L’onde générée s’échappe de son espace et la nette coupure suggère le segment de droite que l’on trace à la règle apposé d’une lemniscate pour indiquer l’infini. Cette valeur est rappelée par les huit unités qui structurent l’œuvre.Les images révèlent tour à tour cette répétition à l’infini, tel un écho en engendre un autre.Le papier fait apparaître dans ses noirs profonds une irisation qui suggère le vide quantique. Ce néant est la mémoire invisible qui fourmille comme une énergie latente dans l’espace, l’alphabet du cosmos celui qui fait naître, tout à coup, l’écriture cosmique.
Installation Shenyang (Chine), 1905 Gallery
Variations de Lumière opus 2 [hexaptyk_2o2o]
Variations de Lumière opus 2 [hexaptyk_2o2o]
Photographie numérique Nikon DF Composition de 6 images [10x15cm] montées en hexaptyque Canson Photographique Baryta FineArt 310g Édition limitée #1/2 exemplaires Cadre antique datant probablement de la fin du 19e siècle Taille du cadre : 33x88cm x4cm 1.195g (sans verre)
Ce retable ancien de 6 tableaux contemporains est une œuvre polyptyque qui par l’intemporalité de ces images fait écho, avec beaucoup de poésie, à ce décor rococo.
La combinaison du cuir doré, des chromos violets et du front décoré de velours, fait de cet objet, assemblé avec ces images de variations de Lumière, une œuvre contemporaine et extrêmement rare.
Chaque photographie repose sur un magnifique tissu damassé qui recouvre le cadre à l’intérieur.
Variations de lumière opus n°3 [triptyk_2o2o]
Variations de Lumière opus 3 [triptyk_2o2o]
Prise de vue Nikon F3, NikkorQ 135mm & film Ilford PanF Œuvre photographique monochrome en noir et blanc de 2020 Triptyque, 3 photographies 9x13cm sur papier beaux arts A4 Impression pigmentaire sur washi Bamboo 250g très épais Édition limitée #1/3 exemplaires Cadre en bois de frêne, passe-partout sans verre Dimensions 32x47cm
Une réflexion sur la symbolique de l’essence de la vie d’où surgit cette énergie créatrice qui comme une onde se déploie à travers l’espace-temps et se reproduit à l’infini.
Le Festival ELEPHANT IN THE ROOM est une manifestation photographique organisée par Corridor Éléphant, Vanda Spengler, la Revue TK21 et LeStudio Club Arty à Paris.
Cette première manifestation prendra les couleurs du « Désordre » sous lesquelles 45 photographes exposeront pendant 15 jours à LeStudio Club Arty à Paris 9e, en septembre 2021.
Cet événement photographique sera ponctué par 3 soirées au cours desquelles, lectures de portfolio, rencontres, tables rondes et performances ponctueront cette fête dans un joyeux désordre.
L’exposition et les événements sont gratuits mais vous devrez malgré tout réserver votre créneau horaire sur le site de Corridor Éléphant si vous êtes intéressé par la lecture de votre portfolio.
Titre : Matière 0xA2C2B Année : 2020 Photographie [24x36cm] #1/6 d’après film Ilford HP5 400 iso Tirage avec encres pigmentaires sur Papier Fine Art Hahnemühle 310g Cadre/boîte en bois de ramin teint à l’encre de chine et verre musée [33x45cm]
Qu’est-ce que le désordre pour vous ?
« Si le désordre, dans son sens chaotique, représente un état d’amalgame de matière indifférenciée préexistant à la lumière, il est alors l’état qui précède la création. La création, tout comme l’ordre, serait alors la valeur positive du désordre, ce qui sous-tendrait qu’il ne peut y avoir ordre sans, au préalable, désordre. »
Pour cette première carte blanche, notre invité de la semaine, Pierre Léotard, fondateur des revues Corridor Éléphant et Niepcebook, nous présente le travail photographique de Éric Petr.
« Il y a des photographies hors temps, des photographies dont certains se demandent si elles le sont réellement. Des photographies que l’on pourrait difficilement dater autrement que par la technologie qui a permis de les réaliser. Il y a des photographies qui arrêtent le temps, en tirent le portait et reprennent leur route. Les photographies d’Éric Petr sont de celles-là. Et l’on se prend à admirer ce que le regard ne voit pas, à se perdre dans l’image et à y déceler la relativité de l’urgence.« Texte, Pierre Léotard
« Depuis que l’être humain a conscience de son historicité, il s’interroge sur l’essence du temps. Nous sommes « ici et maintenant » sur cette Terre. Nous voyons notre passé s’inscrire sur le registre de notre mémoire et notre devenir comme une histoire qui se dévoile au fil du temps et dont nous sommes l’unique protagoniste. Ce processus dépend d’une inconnue dont le nom serait « temps qui passe ». Mais ce « temps-qui-passe », peut-on le considérer comme un futur devenant indéfiniment présent ou un présent devenant à son tour passé, voire comme une machine à renouveler perpétuellement l’instant présent ? Mais alors que devient à son tour le passé et d’où vient aussi le futur ? Peut-on en déduire que le futur et le passé sont transmutables ? Emmanuel Kant appelle le temps et l’espace les deux quanta originaires de notre imagination. En effet, lorsque nous essayons de théoriser l’espace-temps, nous sommes confrontés aux apories du langage alors qu’avec l’imaginaire, ces notions peuvent être comprises instinctivement. L’image est la bible des « illettrés », tout comme l’imaginaire serait le thesaurus des mortels. La structure d’une image est fondamentalement atemporelle et lui permet d’évoquer les idées les plus abstraites sans qu’il y ait besoin de les aborder par le discours ou la mathématique. C’est précisément dans ce rapport à l’image et au temps que naît ma photographie, au confluent du temps et de la lumière. On peut y voir dans ses fils de lumière, la matière créatrice du monde, celle d’un monde quantique qui défie nos lois et notre temps, comme l’écriture d’une vibration subliminale.« Texte, Éric Petr
Scriptphotography par Giuseppe Cicozzetti Dans ce magazine, vous ne verrez jamais une mauvaise photo
Sono felice di aprire l’anno 2o18 leggendo questo bellissimo testo di Giuseppe Cicozzetti critico d’arte alla rivista Scriptphotography dedicata alla fotografia contemporanea.
Je suis heureux d’ouvrir l’année 2o18 par la lecture de ce très beau texte de Giuseppe Cicozzetti critique d’art à la revue Scriptphotography dédiée à la photographie contemporaine.
Il y a un monde de silence
Texte traduit de l’italien vers le français
Il y a un monde silencieux et éloigné du nôtre, un monde dont la voix joyeuse, lumineuse ou nocturne et solitaire suggère à ceux qui savent écouter que les matières premières de la photographie ne sont que deux : la lumière et le temps. La lumière et le temps sont le territoire qui intéresse le photographe français Éric Petr. Les œuvres de sa série sont plus que des photographies, ce sont des hommages de dévotion, des cadeaux lumineux à la consistance impalpable de la matière. Éric Petr s’engage avec Lumière et Temps, dans un respectueux corps à corps, un jeu d’approches où tous sont gagnants. La lumière, qui écrit son essence et qui laisse des traces d’elle-même sur chaque surface, ici, dans les œuvres de Petr, est laissée libre de s’étendre. Elle est incorruptible. Indomptable. C’est fluide et mobile et le temps garantit son flux ou, si vous préférez, elle est laissée libre d’écrire sa propre histoire. Et ce que nous lisons, ou plutôt, nous observons, est une chaîne dans laquelle chacun des éléments nous permet de l’admirer dans le dynamisme ininterrompu des luminescences qui sont devenues matière. Le statisme est vaincu. Ici, le flux libre, nous assistons à un florilège des formes. La lumière, sortie de son état matière, se produit en apparences ectoplasmiques avec une beauté irréfutable, comme des éclats sur un univers sombre. D’autres fois, c’est une esquisse timide, allusive, suggérant presque une présence latente qui va bientôt menacer d’inonder la scène. Et parfois, le caractère bienveillant de la lumière, tenu par la main du Temps, se produit en formes qui nous rappellent quelque chose : bien que l’on ne s’en souvienne pas, nous n’attendons pas de retrouver sa mémoire : il y a une magie, même dans le secret ; et devant un tel spectacle plus qu’engagés dans une réponse, nous sommes appelés à l’admiration. Chutes de lumière, jeux de lumière. Une lumière liquide, légère, mobile et active. Éric Petr nous appelle à assister à l’invisible, il nous invite à voir l’insaisissable s’arrêter à jamais dans ses prises de vues, alors que nous restons conscients d’avoir assisté à un prodige. En outre, nous sommes témoins du déclenchement d’une énergie primordiale dans laquelle les éléments possèdent une force indomptable, ancestrale et à ce tumulte nous demandons d’être transpercés. Éric Petr sait comment agir et nous emmène dans un voyage « électrique » où, avec la maîtrise d’un chef d’orchestre, il dirige avec ordre la luminescence scintillante d’une matière devenue soliste : la lumière écrit son histoire et sans rien omettre. La voilà dans sa transformation des fissures sombres, avaler l’espace amorphe des ténèbres, se libérer du pouvoir spectrométrique de la «chroma» et rassembler chaque composante pour donner corps à une cascade de vie. Parce que la lumière dans les photos de Petr est la vie qui se propage et grave son passage avec une entaille dans l’obscurité. Les travaux d’Éric Petr, sa recherche est la tentative d’une restitution, donner chance à la lumière de se dédouaner du débat qu’on la voit primaire avec les ombres pour qu’elle assume définitivement le rôle de protagoniste, rôle qui nous a convaincus de ce choix.
C’è un mondo silente e distante dal nostro, un mondo la cui voce gaia e luminosa o notturna e solitaria suggerisce a chi sa ascoltarla che due e non altre sono le materie prime della fotografia: Luce e Tempo. Luce e Tempo sono il territorio che interessa il fotografo francese Éric Petr. I lavori delle sue serie sono più che fotografie, essi sono omaggi devozionali, luminosi tributi all’impalpabile consistenza della materia. Éric Petr ingaggia con Luce e Tempo un rispettoso corpo a corpo, un gioco di avvicinamenti in cui a vincere sono tutti. La luce, che scrive la sua essenza e che lascia segni di sé su ogni superficie qui, nei lavori di Petr è lasciata libera di dilagare. E’ incorrotta. Indomita. E’ fluida e mobile e il Tempo ne garantisce il fluire o, se preferite, è lasciata libera di scrivere il suo racconto. E quanto leggiamo, o meglio, osserviamo, è un ordito nel quale ciascuno degli elementi lascia che si ammiri nel dinamismo irrefrenabile di luminescenze divenute materia. La staticità è sconfitta. Ecco dunque, poi che il flusso è libero, assistere a un florilegio di forme. La Luce, scardinata dall’impianto fisico, si produce in apparenze ectoplasmatiche dalla bellezza inconfutabile quali schegge su un universo buio. Altre volte è un accenno ritroso, allusivo, quasi a segnalare una presenza latente che presto minaccerà di inondare la scena. Ma poi, succede talvolta, la natura benevola della Luce, tenuta per mano dal Tempo si produce in figure che ricordano qualcosa: sebbene non ci sovvenga non ci attardiamo a recuperarne il ricordo: c’è una magia anche nel segreto; e davanti a un tale spettacolo più che impegnati a una risposta siamo chiamati alla sua ammirazione. Cascate di luce, giochi di luce. Una luce “liquida”, mobile e attiva. Éric Petr ci chiama ad assistere all’invisibile, ci invita a vedere l’inafferrabile fermato per sempre nei suoi scatti, mentre a noi resta la consapevolezza d’avere assistito a un prodigio. Di più, siamo testimoni dello scatenarsi di un’energia primordiale nella quale gli elementi posseggono un’ancestrale forza indomabile; e a questo tumulto noi chiediamo d’essere trafitti. Éric Petr sa come agire e ci accompagna dentro un viaggio “elettrico” dove con la maestria d’un direttore d’orchestra dirige con ordine le scalpitanti luminescenze di una materia divenuta solista: la Luce scrive la sua storia e senza omettere nulla. Eccola dunque mentre si trasmuta dalle fenditure più oscure, inghiottire lo spazio amorfo del buio, liberarsi nella potenza spettrometrica del “chroma” e chiamare a raccolta ogni singola componente che ne compone la natura per dare vita a una cascata di vita. Perché la Luce nelle fotografie di Petr è vita che dilaga, che incide il suo passaggio con uno squarcio nelle tenebre. I lavori di Éric Petr, la sua ricerca è il tentativo di una restituzione, dare alla Luce cioè la chance di svincolarsi dal dibattito che la vede comprimaria con le ombre perché assuma definitivamente il ruolo di protagonista, parte che una volta ottenuta ci convince della scelta.
TrAVerSéE2nUiT 2oo4 … une œuvre netArt en 36 poses
Récit photographique retraçant une traversée de nuit de la Mer Méditerranée en août 2004 de Marseille à Bastia.
Ce projet photographique netArt de 36.864 pixels, composé de 36 vues de 1024 pixels défilant au rythme d’une traversée en Mer Méditerranée sous une lumière lunaire rasante, est l’évocation pour l’art de la photographie, de la fin de l’ère de l’argentique et l’apparition de celle du numérique ; une fracture violente qui annonce déjà la mort d’une technologie mais qui ouvre d’infinies possibilités malgré une qualité très inférieure à celle de l’argentique. Propos Éric Petr, 2004
#fragments [ triptyk_2o17 ] est une transcription poétique du principe d’indétermination ou « relations d’incertitude » de la mécanique quantique énoncé par Werner Heisenberg en 1927. Cette étude photographique interroge sur le fait que notre observation de l’univers imposerait certaines limites à notre perception de la réalité. Les vitraux représentent dans ces images la symbolique de particules élémentaires que sont les photons alors, … Le tableau blanc représente la position des particules, le tableau noir représente la vitesse des particules et le petit tableau représente le compromis de mesure entre la position et la vitesse minimalistes.
1er tableau : #fragments_blanc (26cm x 150cm) sans cadre2e tableau : #fragments_noir (26cm x 150cm) sans cadre
3e tableau : #fragments_3b-5-0F (14cm x 18cm) encadrement boîte noire
Description du dispositif
Le lieu : Grotte Sainte Marie-Madeleine à La Sainte BaumePlan du dispositif
Il y a 3 corps lumineux strictement alignés. Ces trois corps ont été enregistrés sur le capteur d’un appareil photographique au cours d’une séance. L’appareil a pris 5 séquences d’enregistrement des 3 corps lumineux selon un déplacement parallèle à leur alignement. Les 3 corps apparaissent ou n’apparaissent pas selon qu’ils sont ou ne sont pas dans la visée de l’objectif au cours de l’opération d’enregistrement des 5 séquences.
Les 5 séquences sont matérialisées par des « fenêtres-images » apparaissant sur un tableau dont le support est une bande de papier photo de 26×150 cm. Ce dispositif d’affichage est reproduit à l’identique sur deux tableaux dont la couleur de fond est différente. L’un est de fond blanc : #fragments_blanc Le second est de fond noir : #fragments_noir Un troisième élément vient compléter l’ensemble de l’œuvre pour en faire le triptyque ; c’est l’image de la troisième séquence tirée sur un petit tableau au format papier photo 14x18cm : #fragment_3b-5-0F
Les « fenêtres-images » sont la visualisation, sur chacun des tableaux, des images représentant les corps lumineux. Les 2 tableaux, #fragments_blanc et #fragments_noir, représentent la symbolique de la position et de la vitesse de ces corps lumineux. Le petit format, quant à lui, affiche l’image d’une des 5 séquences pour l’extraire de son contexte de prise de vue et représente la symbolique du compromis de mesure entre la position et la vitesse minimalistes.
La durée totale des cinq séquences, du point A (départ du début de l’enregistrement de la première séquence), jusqu’au point E (fin de l’enregistrement de la cinquième et dernière séquence), détermine la vitesse de déplacement du capteur. L’apparition des images matérialise, par un phénomène réfléchi, le déplacement du capteur ou sa position pendant ce déplacement. Les « fenêtres-images » représentent la partie visible de l’enregistrement du phénomène, comme la partie haute d’une onde que l’on peut voir se dessiner sur l’eau quand un corps en touche sa surface.Elles déterminent la position du capteur lors de son déplacement mais pas sa vitesse de déplacement. La partie qui sépare deux « fenêtres-images », comme la distance entre deux ondes marquées à la surface de l’eau, détermine la vitesse du déplacement du capteur et non sa position.