Je suis heureux de partager avec vous ce très bel article de pleine page écrit par Alison Moss du Magazine LE QUOTIDIEN DE L’ART, paru ce mardi 6 décembre, sur mon travail et mon œuvre « Variations de Lumière opus 6 ».
Et la lumière fut !
Source originelle dont émanent toutes les choses, la lumière est aussi aux fondements des créations d’Éric Petr : « La lumière est un pinceau ; le papier, le capteur », résume-t-il.
Son écriture photographique, réalisée à partir de poses longues, s’inspire de la visite de lieux « chargés d’énergie » – qu’il s’agisse d’un paysage naturel, d’un site archéologique, ou lié à la croyance – dont il cristallise les « vibrations silencieuses ».
Présentée du 20 au 23 octobre au Salon des Réalités Nouvelles, rendez-vous consacré à l’abstraction et à ses différentes formes depuis 1946, sa série Variations de lumière op.6 (2022) a remporté le prix décerné par Le Quotidien de l’Art.
Les clichés, datés d’il y a trois ans, ont été réalisés lors de sa visite à Okinawa, au Japon, dont il dévoile, en négatif, la lueur de la lune reflétée sur la mer.
Préférant, de manière générale, ne pas révéler les sources d’inspiration de ses motifs abstraits, le photographe souhaite ainsi privilégier une rencontre purement émotionnelle avec l’œuvre. Car c’est justement celle-ci qui guide sa démarche : « Lorsque je me rends sur un site, j’essaye de rentrer dans un état méditatif, de me perdre, tout en restant à l’écoute de ce qui m’environne. Ce n’est que lorsque je perçois la puissance ou la magie de l’endroit, et l’émotion dont celui-ci est chargé, que j’ai envie de le photographier », confie-t-il.
1946-47 : l’association dite « Salon des Réalités Nouvelles » se substitue à l’association « Abstraction-Création » (1931). C’est le Salon de l’Abstraction, animé par les artistes. 1956, puis 1980 : toutes les tendances de l’abstraction sont représentées au Salon, et jusqu’aux marges de l’abstraction.
Texte de Erik Levesque, issu de la Tribune 2022 des Réalités Nouvelles
La première exposition « Réalités Nouvelles » eut lieu en 1939 à Paris. Elle se composait de deux expositions successives, chacune scindée en deux séries. Première exposition et première série du 15 au 28 juin, « Œuvres des artistes français », avec la participation des frères Duchamp et du couple Delaunay. La seconde série du 30 juin au 15 juillet était consacrée « aux artistes étrangers » dont Kandinsky, Kupka, Malevitch, etc. accompagnée du projet de Le Corbusier et Jeanneret pour un musée d’art moderne. La deuxième exposition, du 17 au 31 juillet, était consacrée aux « œuvres des artistes dont la tendance inobjective s’est volontairement arrêtée avant 1920 » (avec Jean Crotti, beau-frère de Marcel Duchamp) et des « œuvres des artistes après 1920 » dont Barbara Hepworth, Jeanne Kosnick-Kloss, Sophie Taeuber-Arp… La suite, constituée d’artistes « ayant travaillé après 1920 dans ce sens », devait avoir lieu le 1er octobre. La déclaration de guerre le 1er septembre lui fit faire long feu. Suzanne Duchamp, la sœur des frères du même nom et épouse de Jean Crotti, participait à la naissance du Salon des Réalités Nouvelles en 1946, et le clan Duchamp était enfin au complet !… Lire la suite de la Tribune
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Le tableau central de ce triptyque est exposé au SALON RÉALITÉS NOUVELLES 2021 au Réfectoire des Cordeliers à PARIS 6e, du 22 au 24 octobre 2021.
Ce nouvel opus est dans la continuité d’une réflexion qui porte sur l’essence de la lumière et ce qu’elle a comme effet sur la perception de l’ÊTRE dans son environnement immédiat ou cosmique.
La lumière me fascine en effet par la dualité de son état, à la fois ondulatoire et corpusculaire, mais également pour tout ce qui fait d’elle, notre perception du monde.
Mes « Variations de Lumière » classées par opus, déclinent des images qui naissent de l’observation du monde et qui révèlent, a posteriori, l’écart de perception entre la réalité photographiée et l’enregistrement photographique.
C’est ce décalage entre notre observation et notre perception de l’univers que j’aime développer par l’image pour mettre en exergue notre myopie dont nous sommes victimes lorsque nous percevons notre environnement proche ou lointain. Mais n’est-ce pas celle-ci qui fait de l’Être son caractère multiple ?
Le médium de la photographie convient particulièrement à cette étude puisque les photons qui viennent frapper mon négatif, eux-mêmes matérialisés par des points d’impacts, décrivent dans la phase de la prise de vue, le caractère corpusculaire de la lumière. Mais cette matière, utilisée comme un outil plasticien, vient ensuite souligner le caractère ondulatoire de la lumière lorsque l’on constate que ces impacts sur le négatifs sont devenus une oscillation sur le papier. Il naît alors une écriture photographique qui a été captée par l’observation d’un point de l’univers, enregistré à un moment T de son expansion.
La lumière me fascine également en ce qu’elle succède à un état d’amalgame de matière indifférenciée, chaotique et invisible. Un état de néant qui se caractérise pour notre œil par la couleur noire et qui pourrait être une allusion au vide quantique ou aux trous noirs de l’univers.
Ce néant, caractérisé par l’irisation et la densité d’une matière évanescente surgissant de mes noirs photographiques, est pour moi la mémoire invisible qui fourmille, telle une énergie latente, dans l’espace-temps, en quelque sorte l’alphabet du cosmos, celui d’où naît soudainement l’écriture cosmique dans ma photographie.
D’ailleurs, comment ne pas reprendre aussi bien le terme « photographie » que par mon écriture photographique si l’on sait que le mot « photographie » n’est autre que « graphie », l’écriture et « photo », photon (en grec, signifiant « lumière ») mais aussi, particule élémentaire (quantum ou boson) de la lumière.
Variations de Lumière opus 1 「octoptyk_2o17」
Photographie numérique, Nikon DF Papier washi shiramine 260g très épais [10x15cm] Édition limitée #1/3 exemplaires Composition d’un octoptyque monté en 8 cadres [20x25cm] L’ensemble de l’installation mesure 2,35m sur une ligne ou 1,15m sur 2 lignes l’une au-dessus de l’autre.
La lumière prend naissance dans chacun des 8 espaces de l’octoptyque. Sa matière est subitement libérée pour fuser à travers l’espace-temps. L’onde générée s’échappe de son espace et la nette coupure suggère le segment de droite que l’on trace à la règle apposé d’une lemniscate pour indiquer l’infini. Cette valeur est rappelée par les huit unités qui structurent l’œuvre.Les images révèlent tour à tour cette répétition à l’infini, tel un écho en engendre un autre.Le papier fait apparaître dans ses noirs profonds une irisation qui suggère le vide quantique. Ce néant est la mémoire invisible qui fourmille comme une énergie latente dans l’espace, l’alphabet du cosmos celui qui fait naître, tout à coup, l’écriture cosmique.
Variations de Lumière opus 2 [hexaptyk_2o2o]
Photographie numérique Nikon DF Composition de 6 images [10x15cm] montées en hexaptyque Canson Photographique Baryta FineArt 310g Édition limitée #1/2 exemplaires Cadre antique datant probablement de la fin du 19e siècle Taille du cadre : 33x88cm x4cm 1.195g (sans verre)
Ce retable ancien de 6 tableaux contemporains est une œuvre polyptyque qui par l’intemporalité de ces images fait écho, avec beaucoup de poésie, à ce décor rococo.
La combinaison du cuir doré, des chromos violets et du front décoré de velours, fait de cet objet, assemblé avec ces images de variations de Lumière, une œuvre contemporaine et extrêmement rare.
Chaque photographie repose sur un magnifique tissu damassé qui recouvre le cadre à l’intérieur.
Variations de Lumière opus 3 [triptyk_2o2o]
Prise de vue Nikon F3, NikkorQ 135mm & film Ilford PanF Œuvre photographique monochrome en noir et blanc de 2020 Triptyque, 3 photographies 9x13cm sur papier beaux arts A4 Impression pigmentaire sur washi Bamboo 250g très épais Édition limitée #1/3 exemplaires Cadre en bois de frêne, passe-partout sans verre Dimensions 32x47cm
Une réflexion sur la symbolique de l’essence de la vie d’où surgit cette énergie créatrice qui comme une onde se déploie à travers l’espace-temps et se reproduit à l’infini.
Le Salon a lieu tous les ans depuis 1946 à Paris. Il se donne pour objectif la promotion des œuvres d’art «communément appelés art concret, art non-figuratif ou art abstrait». Le Salon a été fondé en 1946 par les artistes Sonia Delaunay, Auguste Herbin, Jean Arp, Jean Gorin, Pevsner… en continuité de l’association « Abstraction-Création » (1931). L’expression «Réalités Nouvelles» serait née sous la plume du poète Guillaume Apollinaire en 1912 pour désigner l’abstraction comme la forme exprimant le mieux la Réalité Moderne.