La photographie, une écriture, un témoignage
Depuis que j’ai regardé, tout jeune, à travers un viseur d’appareil photographique, j’ai été fasciné par cette ambiguïté éprouvée à être, tour à tour, observateur et acteur de son observation.
La photographie est le moyen de libérer une écriture inconsciente, dominée par une pulsion instinctive, l’inspiration.
Car Le Déclic, en photographie, se fait sous l’inspiration d’une vibration.
Ma photographie est un dialogue entre le ciel et l’homme.
Elle s’écrit d’une écriture de lumière, la lumière en tant que matière, composée de photons, cette énergie qui percute mon film ou mon capteur de manière aléatoire après avoir traversé le cosmos et témoigne de son odyssée.
Les images que je capte avec mon appareil photographique sont une vision poétique de notre univers comme si celles-ci venaient compenser notre myopie du monde.
Édito
Une écriture-silence, sans le bruit de la plume qui court sur le papier ou le son des touches qui s’enfoncent sur le clavier. Une écriture de lumières, sans alphabet ni forme dessinée. Une écriture première, mais non primitive. Une énergie qui traverserait la nuit d’un jet de lumière. Une trace irréfutable de vie.
Voilà les premières sensations que l’on peut éprouver en regardant le travail d’Éric Petr. Ainsi, la Création n’aurait pas un sens dicté par la forme. Elle ne serait ni l’œuvre de quelqu’un, ni la raison d’être. Elle n’aurait ni verbe ni chronologie. Elle serait trace lumineuse d’un instant présent qui se refuserait à l’oubli.
Il se dégage de la lecture (et relecture) de ce travail une incroyable paix à voir l’équilibre entre ombres et lumières se succéder au fil des pages comme autant de fenêtres sur
« les mondes ».
Alceste Louleux