INTERVIEW DE PIERRE LÉOTARD | REVUE TK-21

Une interview très intéressante menée par la Revue TK-21, de Pierre Léotard, Directeur Éditorial de Corridor Éléphant, qui dévoile avec subtilité sa personnalité exceptionnelle et le parcours tout à fait atypique de la maison d’édition Corridor Éléphant. 

Une rencontre organisée par Martial Verdier, cofondateur de la Revue TK-21, et qui, avec la Revue Corridor Éléphant, fêtent communément leurs 10 ans cette année. 

Les deux revues échangent depuis plusieurs années des idées et des images et ont une approche commune qui est celle de mettre un point d’honneur sur l’indépendance de leurs ressources et de leur ligne éditoriale, ce dont peu de revues aujourd’hui peuvent se revendiquer.

Voir l’interview https://www.tk-21.com/Pierre-Leotard

À propos de la maison d’édition Corridor Éléphant :

Corridor Éléphant est une association à but non lucratif (loi 1901) fondée en 2012. Elle a pour objet de montrer et de relayer la photographie contemporaine, celle qui témoigne de notre présent, celle qui demeure peu exposée, malgré sa qualité, mais aussi peu ou pas éditée, et ce, quelle que soit son origine dans le monde.

Depuis sa création, le magazine corridorelephant.com met en ligne entre dix et vingt expositions par mois. Corridor Éléphant a publié une soixantaine d’Ebooks photographiques, disponibles sur un peu plus de 500 plateformes numériques et dans 51 pays (voir le catalogue).

À partir de 2015 Corridor Éléphant a publié la revue NIEPCEBOOK au rythme de trois numéros par an jusqu’en décembre 2020. Revue autant qu’objet de collection, NIEPCEBOOK a permis à plus de cent cinquante photographes émergents de voir leurs travaux édités et relayés.

Depuis 2015 Corridor Éléphant publie des monographies, souvent des premiers ouvrages. Ces livres sont en édition limitée, numérotée, signée par les photographes et certifiée par un cachet à froid. Ils sont disponibles dans la librairie en ligne du site (Librairie).

L’ensemble des éditions papier de Corridor Éléphant sont financées par le biais d’éditions participatives (crowdfunding) destinées autant à acquérir les fonds nécessaires à la réalisation des livres, qu’à communiquer et promouvoir le travail du photographe.

https://www.corridorelephant.com

À propos de la Revue TK-21 :

Fondée par Pierre Benielli, Jean-Louis Poitevin et Martial Verdier, « TK-21 la revue » est une structure qui a pour ambition de s’imposer comme une plateforme non seulement d’échanges mais d’action. Elle offre un espace de découverte et de rencontre à tous ceux qui tentent de penser la mutation dans laquelle nous sommes embarqués et à laquelle, suivant en cela Vilém Flusser, nous donnons le nom de posthistoire.

Née de la rencontre entre des photographes, des artistes, des historiens de l’art et des philosophes, cette revue publie des réflexions « non affidées » sur les images mais aussi sur de nombreux autres sujets.

Ces textes ne doivent rien ou le moins possible aux idéologies qui hantent encore nombre de penseurs contemporains. Ils prétendent ne pas céder aux peurs qui retiennent tant d’auteurs de présenter comme étant des faits ce qu’ils n’osent approcher que comme étant de vagues songes.

Les bases de la pensée classique et contemporaine n’échappent pas au crible mis en place. Ainsi, la conscience et l’histoire, l’espace et le temps, les formes de la croyance en l’être comme en la toute-puissance de la raison seront interrogés pour ce qu’ils sont : des masques dont se servent les tyrans d’une part, et leurs valets de l’autre, pour maintenir les individus et les groupes sociaux dans une méconnaissance radicale de ce que pourtant ils produisent.

« TK-21 La revue » est donc un « lieu » où chacun peut proposer à la publication des images, des textes, des vidéo. Cette revue en ligne s’appuie en particulier sur le travail des artistes, mais aussi sur tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, tentent de penser de comprendre et de faire face à ce que Rem Koolhaas nomme « l’hallucination du normal ».

Tous les envois seront examinés par le comité de rédaction, dont la fonction principale est de s’assurer de la qualité des textes et des images mis en ligne.

Chacune des rubriques correspond à l’un des aspects majeurs de ce qui a constitué le champ de nos recherches et est à comprendre donc comme l’énoncé d’une sorte de programme. « TK-21 la revue » entend être en prise avec son temps et participer à la réflexion nécessaire, pour ne pas dire vitale, que nous imposent à la fois l’état du monde et les possibilités encore inexplorées de le transformer.

https://www.tk-21.com

LES VARIATIONS DE LUMIÈRE & OPUS

Éric Petr | Variations de Lumière opus 5 | 60x90cm
Variations de Lumière opus 5 [triptyk_2o17] © Éric Petr

Variations de Lumière opus 5 [triptyk_2021]

Le tableau central de ce triptyque est exposé au SALON RÉALITÉS NOUVELLES 2021 au Réfectoire des Cordeliers à PARIS 6e,  du 22 au 24 octobre 2021.

Ce nouvel opus est dans la continuité d’une réflexion qui porte sur l’essence de la lumière et ce qu’elle a comme effet sur la perception de l’ÊTRE dans son environnement immédiat ou cosmique.  

La lumière me fascine en effet par la dualité de son état, à la fois ondulatoire et corpusculaire, mais également pour tout ce qui fait d’elle, notre perception du monde.

Mes « Variations de Lumière » classées par opus, déclinent des images qui naissent de l’observation du monde et qui révèlent, a posteriori, l’écart de perception entre la réalité photographiée et l’enregistrement photographique.

C’est ce décalage entre notre observation et notre perception de l’univers que j’aime développer par l’image pour mettre en exergue notre myopie dont nous sommes victimes lorsque nous percevons notre environnement proche ou lointain. Mais n’est-ce pas celle-ci qui fait de l’Être son caractère multiple ?

Le médium de la photographie convient particulièrement à cette étude puisque les photons qui viennent frapper mon négatif, eux-mêmes matérialisés par des points d’impacts, décrivent dans la phase de la prise de vue, le caractère corpusculaire de la lumière. Mais cette matière, utilisée comme un outil plasticien, vient ensuite souligner le caractère ondulatoire de la lumière lorsque l’on constate que ces impacts sur le négatifs sont devenus une oscillation sur le papier. Il naît alors une écriture photographique qui a été captée par l’observation d’un point de l’univers, enregistré à un moment T de son expansion. 

La lumière me fascine également en ce qu’elle succède à un état d’amalgame de matière indifférenciée, chaotique et invisible. Un état de néant qui se caractérise pour notre œil par la couleur noire et qui pourrait être une allusion au vide quantique ou aux trous noirs de l’univers. 

Ce néant, caractérisé par l’irisation et la densité d’une matière évanescente surgissant de mes noirs photographiques, est pour moi la mémoire invisible qui fourmille, telle une énergie latente, dans l’espace-temps, en quelque sorte l’alphabet du cosmos, celui d’où naît soudainement l’écriture cosmique dans ma photographie.  

D’ailleurs, comment ne pas reprendre aussi bien le terme « photographie » que par mon écriture photographique si l’on sait que le mot « photographie » n’est autre que « graphie », l’écriture et « photo », photon (en grec, signifiant « lumière ») mais aussi, particule élémentaire (quantum ou boson) de la lumière.

Variations de Lumière opus 1「octoptyk_2o17」/ cliquez sur l’image pour l’agrandir /

Variations de Lumière opus 1
「octoptyk_2o17」

Photographie numérique, Nikon DF
Papier washi shiramine 260g très épais [10x15cm]
Édition limitée #1/3 exemplaires 
Composition d’un octoptyque monté en 8 cadres [20x25cm] 
L’ensemble de l’installation mesure 2,35m sur une ligne ou 1,15m sur 2 lignes l’une au-dessus de l’autre.

La lumière prend naissance dans chacun des 8 espaces de l’octoptyque. Sa matière est subitement libérée pour fuser à travers l’espace-temps. L’onde générée s’échappe de son espace et la nette coupure suggère le segment de droite que l’on trace à la règle apposé d’une lemniscate pour indiquer l’infini. Cette valeur est rappelée par les huit unités qui structurent l’œuvre.Les images révèlent tour à tour cette répétition à l’infini, tel un écho en engendre un autre.Le papier fait apparaître dans ses noirs profonds une irisation qui suggère le vide quantique. Ce néant est la mémoire invisible qui fourmille comme une énergie latente dans l’espace, l’alphabet du cosmos celui qui fait naître, tout à coup, l’écriture cosmique.

Installation Shenyang (Chine), 1905 Gallery
Variations de Lumière opus 2  [hexaptyk_2o2o]

Variations de Lumière opus 2  [hexaptyk_2o2o] 

Photographie numérique Nikon DF
Composition de 6 images [10x15cm] montées en hexaptyque
Canson Photographique Baryta FineArt 310g
Édition limitée #1/2 exemplaires
Cadre antique datant probablement de la fin du 19e siècle
Taille du cadre : 33x88cm x4cm 1.195g (sans verre)

Ce retable ancien de 6 tableaux contemporains est une œuvre polyptyque qui par l’intemporalité de ces images fait écho, avec beaucoup de poésie, à ce décor rococo.

La combinaison du cuir doré, des chromos violets et du front décoré de velours, fait de cet objet, assemblé avec ces images de variations de Lumière, une œuvre contemporaine et extrêmement rare.

Chaque photographie repose sur un magnifique tissu damassé qui recouvre le cadre à l’intérieur. 

Variations de lumière opus n°3 [triptyk_2o2o]

Variations de Lumière opus 3 [triptyk_2o2o]

Prise de vue Nikon F3, NikkorQ 135mm & film Ilford PanF 
Œuvre photographique monochrome en noir et blanc de 2020 
Triptyque, 3 photographies 9x13cm sur papier beaux arts A4
Impression pigmentaire sur washi Bamboo 250g très épais
Édition limitée #1/3 exemplaires 
Cadre en bois de frêne, passe-partout sans verre
Dimensions 32x47cm

Une réflexion sur la symbolique de l’essence de la vie d’où surgit cette énergie créatrice qui comme une onde se déploie à travers l’espace-temps et se reproduit à l’infini.

RÉALITÉS NOUVELLES 2021

RÉALITÉS NOUVELLES 
A B S T R A C T I O N S 
22 〜 24 OCTOBRE 2021

ESPACE COMMINES
17 rue Commines 75003 Paris
M° Filles du Calvaire [L8] 

RÉFECTOIRE DES CORDELIERS
15 rue de l’École de Médecine 75006 Paris
M° Odéon [L4 – 10] GALERIE

ABSTRACT PROJECT
Exposition des petits formats du 14 au 24 octobre
5 rue des Immeubles Industriels 75012 Paris
M° Nation [L1 – 2 – 6 – 9]  

Cette année, le Salon des Réalités Nouvelles s’exposera dans 3 lieux différents.

www.realitesnouvelles.org

Le Salon a lieu tous les ans depuis 1946 à Paris. Il se donne pour objectif la promotion des œuvres d’art «communément appelés art concret, art non-figuratif ou art abstrait». Le Salon a été fondé en 1946 par les artistes Sonia Delaunay, Auguste Herbin, Jean Arp, Jean Gorin, Pevsner… en continuité de l’association « Abstraction-Création » (1931). L’expression «Réalités Nouvelles» serait née sous la plume du poète Guillaume Apollinaire en 1912 pour désigner l’abstraction comme la forme exprimant le mieux la Réalité Moderne. 

Lire la suite …
www.realitesnouvelles.org/intro.htm

Salon des Réalités Nouvelles © Éric Petr

NUIT BLANCHE À MÉMOIRE DE L’AVENIR | 02-10-2021

Visuel : Cerqueira

NUIT BLANCHE
Samedi  2 Octobre 2021
de 18h à Minuit

MÉMOIRE DE L’AVENIR
45-47 rue Ramponeau PARIS 20e
M° Belleville [L2 – 11]
www.memoire-a-venir.org

Le FINISSAGE de l’exposition
ITINÉRANCES DE L’ÊTRE 
sera honoré SAMEDI 2 OCTOBRE 
par une NUIT BLANCHE [18H 〜 Minuit] 🎉   
SUIVEZ LE PROGRAMME . . .

Cécile Bouillot

PERFORMANCE à 18H et 18H30
Cecile Bouillot
Poèmes de rue et gestes du quotidien
Textes : Cécile Bouillot
Musique : Brigande

Cécile Bouillot livrera deux performances autour de son dernier projet dans lequel elle met en scène des phrases capturées dans la rue depuis 2020, ponctuées d’interludes autour de gestes du quotidien mis en musique par Brigande. Par le prisme d’une narration kaléidoscopique, faite du matériau de l’ordinaire, Cécile Bouillot propose avec humour et poésie de nous confronter au gazouillement du monde, sans chercher à le faire comprendre ou à le transformer.

The (un)veiled Gaze | Lamozé

INSTALLATION : 19H-00H
Lamozé
The (un)veiled Gaze
Installation interactive, tactile et sonore

Sélectionnée dans le cadre des projets associés à la NUIT BLANCHE « The (un)veiled Gaze » est une œuvre qui propose d’interroger le phénomène neurologique de la synesthésie pour questionner ce qui anime notre appréhension de l’environnement. Il nous invite, par le geste et le toucher à découvrir un paysage sonore dont l’image d’un corps humain constitue à la fois le véhicule et la géographie.

Eric Petr « 0xC018DA04 » • Photographie numérique sur dibond • 60 x 90 cm • 2015

EXPOSITION : jusqu’à MinuitITINÉRANCES DE L’ÊTRE vol.2

Principalement liées au temps, aux corps et à leurs métamorphoses, les œuvres présentées se font l’écho des cheminements de l’être, tant mentaux que physiques, autour des pulsions de désirs, de craintes, de vie et de mort.
L’exposition collective avec : 
Adèle Bessy / Adrien Conrad / Brno Del Zou / Eric Petr / Gregory Dreyfus / Juliette Frescaline / Marie-Christine Palombit / Suzanne Larrieu / Yohan Blanco

Je présente pour cette exposition « Itinérances de l’être » des photographies issues de ma théma « Métamorphoses ».Métamorphoses, ce sont des corps en dilatation tels des éthers flottant, qui se dessinent en de volumes complexes et déstructurés que l’image restitue au regard comme une possible réalité. Des corps qui n’appartiennent ni au temps, ni à l’espace, ni à notre monde mais qui ne sont qu’agrégats de matière, d’ondes et de particules élémentaires en perpétuel mouvement, pour se figer à un instant T sur mon négatif ou mon capteur.
Métamorphoses, serait une photographie de l’expansion de l’univers, à un point précis de sa trajectoire, où des spectres prendraient des formes aléatoires et reconnaissables contenant la mnémique du cosmos.
Mon écriture photographique est directe ; elle naît de la rencontre d’un instant fixé sur le fil de l’intemporalité entre l’homme et l’univers.

ITINÉRANCE DE L’ÊTRE | MÉMOIRE DE L’AVENIR

Titre : 0xA8F26E02 [60x90cm] #3/3   © Éric Petr, 2016

ITINÉRANCES DE L’ÊTRE vol.2
04.09 – 02.10.2021

MÉMOIRE DE L’AVENIR
45/47 rue Ramponeau Paris 20e   
M° Belleville [L2 – 11]

Ouverture du mardi au samedi 11h – 19h
www.memoire-a-venir.org

9 artistes sont exposés : Adèle Bessy / Adrien Conrad / Brno Del Zou / Eric Petr / Gregory Dreyfus / Juliette Frescaline / Marie-Christine Palombit / Suzanne Larrieu / Yohan Blanco

Mémoire de l’Avenir invite, pour deux expositions consécutives, le collectif artistique international DF Art Project, qui regroupe des artistes partageant une recherche plastique commune, autour de la fragmentation du réel, sa mise en perspective, sa distorsion et/ou sa transformation dynamique.
Les artistes du collectif interrogent autant le sujet que le médium, à travers des projets plastiques, photographiques, sculpturaux, performatifs, ou vidéo.

Texte : Mémoire de l’Avenir 

Mes photographies exposées sont, elles, issues de ma thématique « Métamorphoses ». 
Métamorphoses, ce sont des corps en dilatation tels des éthers flottant, qui se dessinent en de volumes complexes et déstructurés que l’image restitue au regard comme une possible réalité. Des corps qui n’appartiennent ni au temps, ni à l’espace, ni à notre monde mais qui ne sont qu’agrégats de matière, d’ondes et de particules élémentaires en perpétuel mouvement, pour se figer à un instant T sur mon négatif ou mon capteur.
Métamorphoses, serait une photographie de l’expansion de l’univers, à un point précis de sa trajectoire, où des spectres prendraient des formes aléatoires et reconnaissables contenant la mnémique du cosmos.
Mon écriture photographique est directe ; elle naît de la rencontre d’un instant fixé sur le fil de l’intemporalité entre l’homme et l’univers.

ÉLÉPHANT IN THE ROOM 2021 | LE DÉSORDRE

Festival The Éléphant in the Room 2021

Le Festival ELEPHANT IN THE ROOM est une manifestation photographique organisée par Corridor Éléphant, Vanda Spengler, la Revue TK21 et LeStudio Club Arty à Paris.

Cette première manifestation prendra les couleurs du « Désordre » sous lesquelles 45 photographes exposeront pendant 15 jours à LeStudio Club Arty à Paris 9e, en septembre 2021.

Cet événement photographique sera ponctué par 3 soirées au cours desquelles, lectures de portfolio, rencontres, tables rondes et performances ponctueront cette fête dans un joyeux désordre. 

L’exposition et les événements sont gratuits mais vous devrez malgré tout réserver votre créneau horaire sur le site de Corridor Éléphant si vous êtes intéressé par la lecture de votre portfolio.

www.corridorelephant.com

Je présenterai « Matière 0xA2C2B » sélectionnée pour cette exposition sur la thématique du DÉSORDRE.

Expostion Le Désordre 2021 © Éric Petr

Titre : Matière 0xA2C2B
Année : 2020
Photographie [24x36cm] #1/6
d’après film Ilford HP5 400 iso 
Tirage avec encres pigmentaires sur Papier Fine Art Hahnemühle 310g
Cadre/boîte en bois de ramin teint à l’encre de chine et verre musée [33x45cm]

Qu’est-ce que le désordre pour vous ?

« Si le désordre, dans son sens chaotique, représente un état d’amalgame de matière indifférenciée préexistant à la lumière, il est alors l’état qui précède la création. 
La création, tout comme l’ordre, serait alors la valeur positive du désordre, ce qui sous-tendrait qu’il ne peut y avoir ordre sans, au préalable, désordre. »

LE NIKON DF, UNE GLOIRE TRÈS MITIGÉE ?

Nikon Df et objectif Nippon Kogaku Q 135mm f2.8

Le Nikon Df, une gloire très mitigée ?

J’ai acheté le Nikon Df en février 2014 peu après sa sortie en novembre 2013.
Cela fait maintenant 7 ans qu’il m’accompagne partout dans mes captures de photons improbables et je ne regrette absolument pas cette acquisition. Tout d’abord, il correspond exactement à la manière dont j’aborde la photographie mais également, sa technologie avancée en fait un excellent appareil de professionnel. Qui plus est, équipé du célèbre capteur et processeur d’images du Nikon D4, le rendu de ses images sont d’une qualité vraiment remarquable. Un autre atout indéniable, le Nikon Df est le seul réflex dont la portabilité des objectifs non Ai (et non modifiés Ai) est rendue possible.
Un autre point me séduit dans ce boîtier, c’est son superbe look qui rappelle celui du Nikon FE fabriqué entre 1978 et 1983.
Diriez-vous que je suis un brin nostalgique ? Et bien oui, je l’avoue.

Curieusement, cet appareil n’a pas reçu la bénédiction du monde de la presse photographique lorsqu’il est sorti. Pourtant, je tombe parfois sur des articles de photographes professionnels qui en font parfois l’éloge et qui lui redonnent les honneurs qu’il aurait dû, à mon avis, recevoir.

J’entends bien les critiques qui ont été faites à son égard et il est vrai que cet appareil très atypique, non seulement ne s’adresse pas à tous les publics mais également ne saurait être comparé, dans la critique, à ses appareils contemporains tellement son approche de la photographie est différente.

Il est sans aucun doute le meilleur compagnon en second boîtier pour une photographie où le temps doit prendre sa place et aujourd’hui, près de 8 ans après sa sortie même s’il ne détient pas la côte des meilleurs appareils photo, il demeure néanmoins avec son score de 89 au DXOMARK, un appareil de très bonne qualité aux côtés du Nikon D4s même si l’on peut considérer qu’un Nikon D850 sorti 4 années plus tard remporte aujourd’hui le palmarès du meilleur boîtier full frame avec un score de 100 au DXOMARK.

J’ai découvert récemment un article écrit par le photographe Ken Rockwell lorsque le Nikon Df est sorti et je trouve son analyse très intéressante ; je dirais que ce sont précisément les qualités qu’il met en avant, qui m’ont séduites dans le Nikon Df.

Critique du Nikon Df par Ken Rockwell
Décembre 2013
Texte original en anglais https://www.kenrockwell.com/nikon/df.htm
Traduit par Google en français à ce lien.

Je monte très souvent mon Nikon Df d’objectifs à mise au point manuelle ou, en d’autres termes, des objectifs vintage. Qu’on ne se méprenne pas, certains de ces anciens objectifs, que l’on peut acheter pour quelques centaines d’euros, ont un rendu d’image vraiment excellent, comme ce fantastique Nippon Kogaku Nikkor-Q 135mm f2.8 que l’on distingue sur l’image et qui fut fabriqué entre 1964 et 1975 au Japon.
Sa focale, composée de quatre éléments seulement, permet à la lumière de pénétrer pleinement le corps de l’objectif avec la moindre résistance aux photons, ce qui lui confère une luminosité et une saturation tout à fait remarquables sans même produire des défauts de distorsion auxquels on pourrait s’attendre. Même à la focale F2.8, les images sont équilibrées, les couleurs vives et les effets de bokeh très intenses. C’est sensément un objectif qui n’a pas à rougir des objectifs modernes en plastique et qui vous apporte énormément de plaisir à photographier. Quand vous l’avez en main, vous avez une véritable sensation de plaisir !

Nikon Df et objectif Nikkor H 85mm f1.8

Et pour finir ce petit clin d’œil aux années quatre-vingts avec le film Blow up et cet emblématique objectif Nikkor-H 85mm f1.8 qui fut utilisé par David Hemmings dans les scènes de studio du film « Blow up » de Michelangelo Antonioni.

La qualité des images réalisées avec mon Nikon Df est surprenante tant la facture de cet objectif de 1964 est excellente !

EXPOSITION NUIT RADIEUSE | LE CORBUSIER

zzb Nuit Radieuse | Éric Petr
Nuit radieuse | 0x1853BD01 © Éric Petr, 2o2o

Mercredi 19 mai 2021
À La Cité Radieuse de Marseille
Réouverture du Restaurant Le Ventre de l’Architecte 
& Opening de l’exposition Nuit radieuse de Éric Petr

L’hôtel et restaurant Le Corbusier à Marseille remettra les fourneaux de sa cuisine gastronomique en marche, mercredi 19 mai à partir de 12h.  Celles et ceux qui souhaitent prolonger ce doux moment de liberté retrouvée au-delà de 21h, pourront se soustraire à la règle du couvre-feu en réservant une des magnifiques chambres de l’hôtel et se plonger dans une nuit très vintage dans le pur jus de
Le Corbusier. En effet, si les restaurants devront attendre le 9 juin pour rouvrir leur salle, les hôtels pourvus d’une restauration pourront quant à eux servir en salle dès le 19 mai. 

Pour mettre en couleur cet événement tant attendu par tous, Dominique Gerardin, la propriétaire de ce lieu magique, m’a invité à présenter un travail photographique réalisé depuis La Cité Radieuse d’où j’ai enregistré l’âme de ma ville, au cours d’une nuit d’évasion passée dans l’hôtel Le Corbusier. 

« L’enregistrement des vibrations de la ville restitue un spectre non visible et témoigne de l’extraordinaire pour raconter une rêverie retranscrite dans un idiome visuel où l’on aperçoit en filigrane dans les interstices des signes, l’indicible beauté de Marseille plongée dans son sommeil. » Éric Petr

Je vous invite à lire le très bel article paru dans Canoline Criticks, Revue d’Art Contemporain qui met en lumière « Nuit radieuse »

Eric Petr, Nuit radieuse, récit photographique

LA PHOTOGRAPHIE MOUVEMENT OU LES SUITES NOCTURNES DE ÉRIC PETR

zzb 0x88CBCF03 | Éric Petr

La photographie mouvement
ou les Suites nocturnes d’Eric Petr
par Jean-Paul Gavard-Perret

                I. Pré-visions
Il est de bon ton de faire comme si dans l’art photographique tout allait de soi et comme si les règles étaient parfaitement connues, admises, voire immuables. Il n’en demeure pas moins que dans toutes ses options – fortement enveloppées de technicité ou non – la photographie n’est pas un objet sans aspérités ni surprises et peut se prêter à toutes les manipulations. Ceux qui l’oublient la limitent souvent à une belle petite mécanique bien huilée, un jouet inutile à peine construit déjà brisé.
Eric Petr propose une appropriation qui tend à replacer l’épreuve photographique en ce qu’elle est : une langue que trop souvent on efface ou que d’une certaine manière on altère sous le prétexte qu’il s’agit là d’une activité ambiguë où divers champs se croisent. Force est de constater que beaucoup d’interventions photographiques repérables témoignent d’autres préoccupations que l’art lui-même et déplacent le champ esthétique vers d’autres : éthique, social, politique, etc. Mais les véritables marques du débordement et du franchissement de la photographie restent, comme Eric Petr le prouve, d’une bien autre nature.
L’aventure est esthétique : une langue s’y inscrit selon de nouveaux schèmes et circulations.


              II. Meta-morphoses
Eric Petr propose la transformation du médium par essence spéculaire dans une déterritorialisation qui tourne le dos aux archaïsmes premiers. La photographie acquiert un autre langage. Le « Esse Percipi » (être, c’est percevoir) de Spinoza est en quelque sorte brouillé. Sans pour autant que l’artiste accorde aux effets d’abstractions lumineuses une fonction transcendantale. Dans sa diaphanéité, les couleurs semblent en mouvement et comme pourvues d’un corps. L’avancée des techniques de l’image n’y est pas pour rien. La photographie n’est plus celle d’un monde perçu ou d’un sujet percevant, mais d’un rapport original entre les deux autant par la facture que l’ambition du projet.
La corporéité du monde comme la choséité de l’image sont transformées. Il faut renoncer à saisir « du paysage » envisagé comme une totalité dans l’ordre de la connaissance. De même, il convient de renoncer à croire chez le photographe à une métaphysique de la transparence. Face à l’illusion « réaliste », fidèle, objective, « naturelle » de la réalité, entretenue par la foi en un « Signifié transcendant » jaillit une autre dimension. A l’image de Diogène tournant le dos à la ville, le créateur semble tourner le dos au paysage pour mieux revenir à lui. Comme frappé par la foudre, il ressuscite en faisceaux lumineux comme rejaillissent les fantômes. L’être s’y efface, la nature se ramène à son rien.
En leurs ruissellements ou plutôt zébrures et glissements, les couleurs investissent sur fond noir les photographies d’Eric Petr. Le regard s’emplit de ce déversement de lueurs. Ce n’est pas la lumière banale du dehors mais son suspens filtré. C’est de la couleur habitée mais qui ne dit rien hors d’elle. C’est pourquoi il faut regarder de telles photographies dans le silence.


               III. Dialectiques
Ce qui est absent ou attendu est répandu par les couleurs que rehaussent par touches les lignes. Les couleurs les déplacent et les exaltent. Tout est là mais comme hors de prise. Alors est-ce vraiment donné si c’est hors de prise, est-ce hors de prise puisque c’est  donné ?
Par la couleur, l’absence se lève de partout. Elle en émane, elle est présente. Selon le renversement de la stratégie d’Eric Petr les couleurs « font » paradoxalement jaillir le noir : il n’est là que par elles qui le serrent de près si bien qu’il s’efface par celles qui autorisent sa présence. Dans cette dialectique tout se joue.
N’est-elle pas, au fond, celle de l’art en général ? C’est l’avancée vers l’extase la plus nue et excentrée faite de mouvements contraires qui s’épousent dans l’épreuve de la photographie qu’on définira comme sans « objet » si ce n’est qu’elle-même. Elle ne trouve rien à étreindre – comme il arrive ordinairement dans l’extase. Elle est saisie ou proie d’un saisissement mais ne sait rien elle-même.
D’où la béance qui retient. Elle ouvre la photographie. Voici donc l’élan pur, l’énergie issue du monde pour aller où ? Il n’y a pas de terme, pas d’issue, du monde ne reste que son départ. Sur la photographie, il change et se fait léger, en suspens de lui-même.
Dans une telle œuvre, le monde qui était un terme n’est plus qu’un départ. Ce dont, un jour (ou une nuit), on part. La photographie elle aussi en part, s’en détache. Mais pour nous rappeler à nous, à ce rien qui soit du monde – si ce n’est des lumières (pas des éclairages) à son sommet, à son extase. Nue comme un désert cette extase. Comme ses couleurs. On y brûle. On s’y consume.


                IV. Poésie pure
La photographie d’Eric Petr ne dévoile pas selon une narration idéologique. Elle ne répond pas à une sorte d’utilitarisme : s’il faut fournir notre société en images, le photographe ne s’en préoccupe pas.
Il ne fait pas dans le productivisme ; les masques et les miroirs complaisants. Il laisse à d’autres le monde désolé et convenu des praxis communicationnelles.
A l’inverse, Petr libère la photographie de formes anciennes et périmées sans oublier néanmoins que c’est au moyen de la part la plus primitive de son histoire que la photographie est devenue irremplaçable. Pour être « neuve », elle n’a pas forcément besoin de célébrer l’avènement du réel. Le nouveau formalisme par un retour à des formes « simples » le remplace. Par elles, l’extension de la photographie reste donc possible.
L’artiste crée donc une production d’actions supplémentaires au déjà-vu et partant des découvertes premières de la photographie en passant par les expérimentations abstraites dadaïstes sur le médium. Il crée un supplément de langage qui n’est plus le simple faire-valoir de la représentation.
Dans une telle œuvre, l’imagination n’est pas morte et aucun accident de l’Histoire ne peut en venir à bout. Elle n’est plus fourre-tout ou l’accumulation iconique mais son opposé radical entièrement programmé vers la recherche d’une sorte de poésie pure. La photographie est donc un objet qui change. Mais pas n’importe comment.
Elle ne se contente plus de répéter et de décliner du réel. Elle devient un néo constructivisme particulier : il crée le mouvement par l’image fixe. Preuve que la photographie est toujours à réinventer. Petr en pousse plus loin les flux, respirations, flottements par des suites nocturnes. Sous une apparente abstraction, la figuration n’est jamais absente. Mais cette présence filtre par un pas de côté, une présence intense mais décalée. Elle introduit de l’espace dans l’espace à la recherche d’un paysage inspiré qui ne se voit que dans un tintement plastique.
Exécutée froidement, chaque photographie recèle la puissance de l’agitation. Eric Petr y retient l’essence du vivant. Aux arêtes vives du réel l’artiste préfère des concavités plus subtiles. Là où semble trôner le chaos et l’irréel se concrétise une autre figuration dont la structure échappe en un devenir incessant par énergie et mouvements.


               V. Finir
La photographie est dégagée de tout ce qui n’est pas son langage pour mettre en grâce dans les pesanteurs par l’épreuve de la disjonction qui tient d’un soulèvement, d’une élévation. Il ne s’agit ni de colorer le monde, ni de raconter une histoire. Il faut au contraire aller vers des « déconstructions ». C’est pourquoi les chromatismes instaurent un rapport important. Tandis que la couleur garde une capacité d’ensemencement le noir permet, en devenant un portant intérieur, leur « coupe sombre ». Vidée de toute chair, l’image n’est pourtant pas que l’ombre d’elle-même, elle est réenchantée.
Et par ce chant mystérieux des formes en dissolution, Eric Petr ne suggérerait-il pas ce qui jaillissait des profondeurs de l’inconscient en un lapsus célèbre de Pierre Loti – « ma mère vient de m’ouvrir » – en lieu et place de « ma mère vient de mourir » ? L’Imaginaire ouvrirait donc à la rupture essentielle afin de faire rentrer l’abstraction dans le circuit du médium le plus réaliste. Il s’agit, à travers le noir, de faire jaillir les images les plus naïves et sourdes qui n’ajoutent rien, n’élargissent rien. Elles ne font que renvoyer à l’affolement dont elles sortent, comme le cri absurde à la douleur et à la joie.

© Jean-Paul Gavard-Perret


Texte issu du livre de photographies d’Éric Petr
« SPIRITUELLES ODYSSÉES » édité chez CORRIDOR ÉLÉPHANT
en série limitée 250 exemplaires, numéroté et signé

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Éric Petr | Spirituelles Odyssées un livre numéroté et signé

DIFFRACTIONS

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光 0x3877BF03 © Éric Petr, 2017

Dans mes images, la matière visuelle est redéfinie, les objets sont décomposés pour être réassemblés selon des volumes et des plans complexes, redonnant une nouvelle conception de notre vision du monde.

Pablo Picasso changeait par son regard expressif, la perception des objets et l’espace qui nous entoure pour surprendre et interroger le spectateur.

À ma façon, je recompose notre perception du monde en une retranscription des informations ressenties dans un langage fait de matière visuelle.

Les vibrations ou les impressions que je ressens en certains lieux sublimes, sont capturées par le prisme (ou le pentaprisme) de mon appareil photographique pour prendre forme dans le champ de notre perception visuelle, tout comme les ondes lumineuses (cette matière informe de particules élémentaires) qui passent à travers le sténopé d’une boîte noire pour prendre forme à nos yeux par leur simple diffraction.

En quelque sorte, il s’agit de suggérer au lecteur de ressentir ce qui est, plus que de voir ce qui était.

A priori, la lecture ne semble pas directe mais au fur et à mesure que l’on découvre mes images, on trouve petit à petit les clés nécessaires à leur lisibilité et leur compréhension.

Dans une époque où l’on a besoin de comprendre tout immédiatement, où le temps rythme et ordonne nos émotions, l’intemporalité de mes photographies presse l’observateur à s’arrêter, à suspendre son temps, à faire abstraction de son quotidien pour pénétrer les multiples strates de mes images et libérer son subconscient.