La photographie ne se réduit pas à l’acte de prise de vue
Lorsqu’elle est exposée, éditée ou publiée, elle porte derrière elle un long travail, beaucoup de passion et un véritable investissement humain, temporel et financier.
Si la photographie existe, c’est aussi grâce à celles et ceux qui la soutiennent : amateurs, passionnés, collectionneurs, professionnels, mais aussi les photographes et artistes eux-mêmes qui la défendent au quotidien.
Cependant, pour que toutes ces belles images que l’on découvre gratuitement sur les réseaux sociaux puissent continuer à exister, il est essentiel d’apporter un soutien, à sa manière, aux photographes. Acheter une carte postale, un livre, une petite photo en édition limitée ou encore une œuvre d’art selon ses moyens, c’est contribuer à la survie de la photographie d’art dans un monde où l’on s’habitue à « voir sans payer ».
Il n’y a pas de petite contribution : même 5 euros investis dans une édition participative pour encourager un artiste constituent déjà un geste fort et engagé.
Je vous remercie sincèrement, vous qui avez acheté ou investi 5 euros dans mon livre SPIRITUELLES ODYSSÉES, paru en février 2017 aux Éditions Corridor Éléphant introduit par un magnifique texte de Jean-Paul Gavard-Perret de sept pages.
Votre soutien m’a profondément aidé et accompagné dans mon parcours de photographe émergent. Merci !!!
À propos de la monographie SPIRITUELLES ODYSSÉES
Cliquez sur l’image pour l’agrandir et faciliter la lecture du texte
Il y a encore quelques exemplaires disponibles, avant la fin définitive du stock. Les achats sont possibles directement sur mon site, au prix de 42 €
・Les photographies ont été numérisées avec un Noritsu HS-1800 ・Vous pouvez cliquer sur l’image pour en voir le détail ・Ces images de 30 Mo de pixels ont été réduites à 1326x2000px
Je m’y suis intéressé en profondeur et avec beaucoup d’attention il y a deux ans, car je souhaitais acquérir un scanner pour numériser mes films photographiques 35 mm.
Étant un peu perfectionniste, mes recherches m’ont rapidement orienté vers des scanners à 18.000 euros… et je me suis rendu à l’évidence : il me faudrait scanner mille films pour rentabiliser un tel investissement. Cela dit, si vous scannez trois pellicules par jour, cela peut s’avérer rentable à long terme.
Voici donc un retour sur les notes que j’avais prises à l’époque concernant les différents types de scanners. Cela pourra peut-être constituer un point de départ pour votre propre réflexion, car il n’y a pas à proprement parler de mauvais matériel, mais seulement des choix plus ou moins adaptés à vos besoins.
Les grandes familles de scanners
1. Les scanners à plat
Ex. : Epson Perfection V850
Ils sont polyvalents, d’assez bonne résolution et faciles à utiliser. Ils permettent également la numérisation de documents de tailles variées (tirages papier, films, etc.). Toutefois, même les meilleurs modèles de cette catégorie restent bien en deçà des performances des meilleurs scanners de films dédiés.
2. Les scanners de films dédiés
Ex. : Nikon CoolScan, Plustek OpticFilm, Reflecta
Ils sont conçus exclusivement pour certains formats (souvent 35 mm ou moyen format), ce qui explique leur nom. Ils offrent généralement une haute résolution, une bonne DMax, un excellent piqué et un grain bien défini. Leur rapport qualité-prix est souvent intéressant.
3. Les scanners à tambour
Ex. : Heidelberg Tango, Aztek Premier
Ce sont les meilleurs du marché, offrant une qualité exceptionnelle grâce à une très haute résolution (8 ou 11.000 dpi) et une DMax de 5.0 impressionnante. En revanche, ils sont extrêmement coûteux (30 à 60.000 €), très lents, complexes à manipuler, et nécessitent un environnement de travail professionnel. Ce sont des machines réservées à un usage expert.
Conçus pour les laboratoires photo, ils sont rapides, puissants, conçus pour du traitement en grande quantité, tout en maintenant une très bonne qualité d’image. Ils offrent une résolution optique élevée et une bonne DMax, mais sont encombrants, onéreux et peu adaptés à une utilisation individuelle.
5. Les scanners dits « à tambour virtuel »
Ex. : Hasselblad Flextight X5
Ils utilisent un procédé de courbure du film dans un arc sous tension, comme s’il était enroulé autour d’un tambour virtuel. Le scan est ensuite effectué ligne par ligne avec une très grande précision optique. Ce sont aujourd’hui les meilleurs scanners accessibles à un photographe individuel, sans atteindre totalement les performances d’un vrai scanner à tambour. Leur prix reste néanmoins 10 fois supérieur à celui des meilleurs scanners dédiés… pour une qualité qui, elle, ne sera pas 10 fois meilleure. C’est précisément ce fossé qui sépare l’amateur exigeant du professionnel de très haut niveau.
Quelques notions techniques à connaître
• La DMax (ou densité optique)
Elle désigne la capacité du scanner à différencier les zones les plus sombres d’une image. Plus la DMax est élevée, plus les nuances dans les ombres profondes seront détaillées. Cela permet également une restitution plus riche des demi-tons. Pour un scanner, une DMax de 4.0 est déjà très bonne ; au-delà, on atteint des performances professionnelles. La DMax annoncée par les fabricants est souvent théorique. Par exemple, un Scanner annoncé à DMax 4.0 aura peut-être une densité utile légèrement inférieure. Il est donc bon de lire des tests indépendants.
• Le DPI (ou PPP, points par pouce)
Le « dots per inch » est l’unité qui détermine la finesse de numérisation. Plus cette valeur est élevée, plus les détails seront fins. Attention cependant : les fabricants annoncent souvent des résolutions numériques gonflées. Ce qui importe réellement, ce sont les dpi optiques. Par exemple, un scanner peut être vendu pour 7200 dpi, mais en réalité ne produire que 3600 dpi utiles en raison de la qualité de l’optique et du capteur. Il faut donc se méfier des chiffres marketing.
• Les logiciels de traitement
Les scanners sont généralement livrés avec un logiciel de base. Pour une qualité optimale — notamment pour éliminer les poussières, taches ou rayures — il est parfois nécessaire d’acquérir un logiciel professionnel, comme SilverFast AI Studio, qui peut coûter jusqu’à 500 €. Cette dépense est à prendre en compte dans le budget global.
• Les temps de numérisation
Ils varient énormément d’un modèle à l’autre : de moins d’une minute à plus de 20 minutes par image en haute définition. Si vous avez un grand volume de films à numériser, ce critère devient essentiel.
Une sélection de bons scanners pour vous
Je ne parlerai ici que des scanners susceptibles de produire des images de qualité supérieure.
Je vous propose un classement de scanners film photo que je m’étais fait selon mes propres critères, mais qui je l’espère vous aidera à vous faire votre propre avis.
Aussi, je ne saurais trop vous conseiller, si vous souhaiter aller plus loin après la consultation de cet article, la lecture approfondie du site ScanDig où vous trouverez un enseignement sur la technologie des scanners et des différentes catégories mais aussi, la présence de fiches très détaillées avec un examen technique très précis sur les scanners présents sur le marché.
**≈ 4.8 **, très élevé pour un scanner dédié desktop
Taille fichier (Mo)
~20–25 Mo en JPEG, ~80–100 Mo en TIFF 16 bits 48 bits couleur (~24 MP)
Couleur / profondeur
48 bits couleur, 16‑bit A/D interne, sortie en 8 ou 16 bits
Fidélité des couleurs
Excellente : rendu saturé, précis, avec correction automatique (Digital ROC, GEM, DEE) et autofocus par image
Temps de scan HD
≈ 20–60 s par image selon fonctionnement ICE, autofocus, mode scan, prévisualisation incluse (~1:11 min en 4000 dpi avec ICE)
Support film
Bande 35 mm (max. 6 vues/frame module), diapos montées, adaptateur SA‑30 pour film en rouleau (ADF), diapos SF‑210 pour lots
Difficulté d’utilisation
Moyenne à élevée : nécessite compatibilité logiciel (VueScan, SilverFast) ou OS ancien (NikonScan sous Windows XP/7), réglages cadrage, offset, ICE
Prix d’occasion seulement / Fabrication stoppée en 2010
1 500 à 2 500 € selon état, accessoires et modules
Hasselblad Flextight X5
Critère
Valeur / Description
Résolution réelle (dpi)
8000 dpi optiques (35 mm), 3200 dpi moyen format, 2040 dpi grand format (4×5″)
DMax (plage dynamique)
≈ 4.9 (réelle) – l’une des plus élevées du marché
Taille fichier (~TIFF 48 bits)
Environ 300 Mo pour un scan 35 mm en portrait à ~8000 dpi, selon les retours utilisateurs
Couleur / Profondeur
48 bits couleur, 16 bits par canal RVB, sortie en TIFF ou format RAW natif (.fff)
Fidélité des couleurs
Très haute : rendu neutre, précis, calibrable via FlexColor. Pas d’interpolation, objectif Rodenstock de qualité, autofocus efficace. Certains utilisateurs parlent d’un rendu légèrement plus sombre, sans perte de détail
Temps de scan HD (35 mm)
~1 min à 5000 ppi, ~1:50 min à 8000 ppi sur ordinateur puissant (Intel i7, 8 GB RAM)
Support film
Formats : 35 mm, moyen format, 4×5″ ; alimentation batch pour 6 à 60 vues selon support utilisé ; détection automatique des cadres, nettoyage FlexTouch intégré
Difficulté d’utilisation
Niveau moyen à élevé : nécessite un bon ordinateur (Hot FireWire), logiciel FlexColor (32 bits) ou virtualisation, maintenance spécifique
Avantages
– Résolution optique maximale non interpolée – DMax exceptionnelle – Très rapide pour sa capacité (jusqu’à 300 Mo/min) – Très fidèle, très précis – Pas d’huile, sans verre, montage sans risque – Autoscanning par lot, autofocus, nettoyage intégré FlexTouch
Inconvénients
– Prix très élevé (~18 000 €) – Nécessite logiciels et configuration ancienne / virtualisée – Compatibilité FireWire, matériel daté – Entretien exigeant, support technique rare dans certaines régions
Remarques diverses
– Ne produit pas de fichiers > 1 Go pour du 35 mm : fichiers typiques ~300 Mo max (<1 GB). – Certains utilisateurs notent que cette qualité – bien que visible au crop – correspond rarement aux besoins pratiques au-delà de 4000 dpi. – Certains labs le proposent en scan à la demande autour de 7–8 € image (Europe), ou de 20–40 $ (États-Unis)
Prix indicatif (2025)
Neuf ou reconditionné ~ 17 ou 18 000 € Labo services variables : 7 〜 30 € le Scan selon volume
Pourquoi ne pas faire scanner ses films par un Labo ?
Au vu des prix, la question mérite d’être posée. Comme je le mentionne en début d’article, si vous scannez trois films par jour, l’achat d’un Hasselblad X5 peut être rentabilisé en une seule année.
En revanche, si votre production se limite à une centaine de films par an, alors plutôt que d’investir dans un scanner de qualité moyenne, pourquoi ne pas vous offrir — pour un coût moyen de 18 euros par film — une numérisation haut de gamme, équivalente à celle d’un Nikon CoolScan 5000 ED ?
Si vous êtes sur Marseille, je vous recommande le laboratoire photo OLAB, qui travaille avec un Noritsu HS-1800, un excellent scanner de laboratoire. OLAB > www.olabphoto.com
Jugez plutôt par vous-même des caractéristiques de ce matériel haut de gamme.
Noritsu HS-1800
Critère
Valeur / Description
Résolution réelle (dpi)
~4000–4500 dpi (ex: 4492 × 6774 px pour 35 mm)
DMax (plage dynamique)
Non spécifié officiellement ; utilisateurs estiment autour de 4.0 comparé au Fuji Frontier (~3.9)
Taille fichier
~20 Mo pour 5 Mpx (~2048×2796) ; peut varier jusqu’à ~100 Mo en TIFF haute résolution
Couleur / profondeur
48 bits couleur, sortie possible en TIFF ou JPEG en batch
Fidélité des couleurs
Neutre, tons chair naturels, bon rendu B&W, légèrement plus « plat » que le Frontier selon certains
Temps de scan HD
Très rapide : jusqu’à 2200 images/heure en n/basse rés ¹ (~1–2 s par image), pour haute résolution quelques secondes par image
Support film
Films 35 mm et 120 (4.5 × 6 → 6 × 9) via carriers AFC-II, diapositives incluses
Difficulté d’utilisation
Moyenne : se pilote avec EZ Controller, nécessite opérateur (chargement automatique, peu de réglages)
Avantages
– Très rapide – Bonne résolution – Rendu neutre, excellent pour B&W – ICE intégré
Inconvénients
– DMax modéré – Moins de contrôle couleur que chez Fuji – Qualité dépend de l’opérateur
Remarques diverses
Très apprécié en labo : “tons plus neutres” et “meilleur pour B&W” ; dépend du bon opérateur
Prix indicatif
Environ 13 000 – 16 000 € (occasion / reconditionné)
J’ai le plaisir de proposer des photographies emblématiques en édition limitée de mon récit photographique AMOUR, capté dans la nuit profonde de la Sainte-Baume lors de la procession de Noël.
Ces image, entre abstraction et impressionnisme, témoignent de l’énergie collective d’un moment de foi et de silence, où les corps en marche se fondent dans les ombres et les lumières de la forêt.
Vous pouvez acquérir ces photographies sur ma galerie officielle hébergée par Artmajeur Gallery, une plateforme internationale dédiée à l’art contemporain.
Parmi celles-ci, je propose aujourd’hui cette œuvre qui est vendue sans encadrement, pour laisser à chacun la liberté de l’intégrer dans son propre espace, selon son goût et sa sensibilité. Le tirage est réalisé sur papier d’art de haute qualité, fidèle à ma démarche artistique : respect de la matière, de la lumière et du moment capté.
Arc-en-Ciel 0xD81EFD44 (2022) | Impression sur Dibond (60x90cm) #5/5 ー [cliquez pour voir l’image] ー
ー Dialogues sur l’art abstrait ー Hors les Murs ]RN structure[
Ce 5 juillet 2025 aurait dû être le vernissage de l’exposition Hors les Murs de ]RN structure[ à l’« Espaço Cultural Niterói », dans le somptueux Palácio dos Correios surplombant la baie de Rio de Janeiro.
Malheureusement, en raison de complications administratives, dépassant même les motivations les plus sincères, ce projet a dû être annulé malgré l’enthousiasme, la persévérance et la ténacité déployés pour mener à bien une exposition aussi merveilleuse que prestigieuse.
Quand les rouages de la bureaucratie ne vibrent pas à l’unisson avec la noble idée que l’art ne connaît pas de frontières, on atteint ce que j’appellerais une forme de sclérose étatique.
Nous aurions dû être 51 artistes plasticiens des Réalités Nouvelles à exposer du 5 juillet au 16 août 2025 au Brésil, face au Christ Rédempteur, autour du thème inspirant : « Dialogues sur l’art abstrait ». Mais il en a été autrement.
Je suis toutefois heureux de partager avec vous les deux œuvres photographiques que j’avais préparées pour cette exposition, et qui n’ont pas pu elles non plus franchir les frontières.
Elles ont désormais rejoint la galerie Artmajeur, et je vous invite à les découvrir en détail en cliquant sur chaque image. Artmajeur gallery | Éric Petr
Je vous souhaite un magnifique été ou hiver pour vous qui habitez dans l’hémisphère sud.
Abstract Angel 0x3866AD02 (2024) | Impression sur Dibond (23x15cm) #1/5 ー [cliquez pour voir l’image] ー
Espaço Cultural Correios Niterói
Situé au cœur de Niterói, face à la baie de Rio de Janeiro, l’Espace Culturel Correios est l’un des lieux emblématiques de la scène artistique brésilienne.
Dédié à la promotion de la création contemporaine, cet espace soutient activement les artistes émergents et confirmés, tant locaux qu’internationaux. Il s’inscrit dans une dynamique d’ouverture, de dialogue interculturel et de diffusion des arts visuels sous toutes leurs formes.
En accueillant des expositions ambitieuses, des résidences et des projets hors les murs, le Centro Cultural dos Correios affirme son engagement en faveur d’une culture vivante, accessible et tournée vers l’avenir.
Les objectifs Nikkor F Non-AI ou Pré-AI, bien qu’ayant une monture physiquement identique à celle des modèles AI et AI-s, ne sont pas toujours compatibles électroniquement ni mécaniquement avec les boîtiers Nikon plus récents, notamment numériques, en raison de l’absence de couplage automatique du diaphragme.
Un petit éclairage… ? Alors, allons-y !
Tout d’abord, faisons un petit résumé sur l’évolution des appareils Nikon depuis la création de la firme Nippon Kōgaku Kōgyō en 1917.
Le nom Nikkor (ニッコール) a été déposé en 1931 par Nippon Kōgaku Kōgyō pour désigner sa ligne d’objectifs photographiques de haute précision. Dans les années 1930 et 1940, ces objectifs ont été notamment utilisés par la société Canon (alors Seiki Kōgaku) pour ses premiers appareils, comme le Hansa Canon, tandis que Leica et Contax utilisaient exclusivement leurs propres optiques allemandes.
Ce n’est qu’en 1948, que la firme Nippon Kōgaku Kōgyō (depuis 1988 rebaptisée Nikon), a sorti son premier appareil photographique.
À ce sujet, je vous invite à consulter mon article :
Le premier appareil photographique Nippon Kōgaku Kōgyō, fut le Premier NIKON ー LE MODELE 1 ー et non, le Nikon 1 qui est un hybride numérique de 2011. Le NIKON MODELE 1 est sorti officiellement en mars 1948. C’était un télémétrique au format 24×32 mm, équipé d’un objectif Nikkor 50 mm f/3.5 à baïonnette. Sa mise au point s’effectuait par estimation de distance, car il ne possédait pas encore de télémètre couplé. Il a été produit à environ 700 exemplaires et en fait une pièce de collection exceptionnelle !
Suivi du Nikon M, en 1949, avec 17.000 appareils sortis de l’usine, le format du boîtier s’est légèrement agrandi avec son nouveau 24x34mm.
Un an plus tard, en 1950, c’est le Nikon S qui fait la renommée internationale de la firme avec plus de 37.000 exemplaires vendus. Le Nikon S sans changer son format de 24x34mm fut proposé avec 3 objectifs fixes : 35mm f2.5, 50mm f1.4 et 85mm f1.5.
Mais c’est en 1953 que le Nikon S2, apparaît sur le marché avec une véritable avance technologique sur son temps : une vitesse d’obturation à 1/1000e de seconde, un viseur télémétrique au rapport 1 et collimaté, et enfin un format de film 24x36mm standardisé aux standard Kodak et Kodachrome. Bénéficiant d’une gamme d’objectifs de la série S, il devient très prisé des photographes et près de 60.000 exemplaires furent vendus.
Puis la gamme des appareils télémétriques s’étendra au Nikon S3, Nikon S4, et enfin au Nikon SP sorti en 1957 pour réagir à la sortie du Leica M3 (1954) qui introduisait sa monture M à baïonnette, remplaçant celles à vis des Leica L39, M39, M42). Le Nikon SP est une véritable prouesse technologique qui fera définitivement la renommée de Nippon Kōgaku Kōgyō.
Tous ces appareils, de 1948 à 1957, étaient à visée télémétrique. Ce qui signifie que le cadrage de l’image se faisait depuis une lentille de visée appelée « télémètre », située tout à côté de l’objectif, mais dont le principal défaut était de créer un décalage entre la visée de l’objectif et celle du télémètre, engendrant un effet de parallaxe, qui avait pour effet de produire des images dont le cadre était légèrement différent de celui observé par le photographe au moment de la prise de vue.
En 1959, la firme Nippon Kōgaku Kōgyō sortit son premier et légendaire Nikon F au format 24x36mm à visée réflexe que nous connaissons aujourd’hui, et sa nouvelle gamme d’objectifs à monture F dotés d’un couplage boitier/objectif permettant de les faire communiquer entre-eux pour obtenir des réglages plus rapides. De plus, un obturateur en titane, au lieu du fragile tissu, apporta une durabilité dans la précision et la fiabilité de la prise de vue.
Bien que la visée réflexe ait été mise en œuvre en 1933 avec la marque Allemande Exakta, et connue depuis la fin du XIXe siècle, elle demeurait onéreuse et compliquée dans l’utilisation. Elle s’est cependant rapidement répandue à toute les marques vers l’année 1959 avec un prisme en toit, permettant une visée directe à travers l’objectif, sans parallaxe ni inversion de l’image.
C’est ainsi que, depuis 1959, les objectifs Nikkor F utilisaient un système de couplage par « oreilles » en métal qui devait être manuellement aligné avec le posemètre des boîtiers Nikon. Une révolution ! C’est plus tard, en 1977, qu’un nouvel objectif révolutionnaire apparut, appelé Objectif AI (Automatic Indexing ou Indexation Automatique). Les objectifs sortis entre 1959 et 1977, furent alors appelés « Objectifs Nikkor F Pré-AI ou non-AI » (Non-Automatic Indexing Nikkor F lenses), pour les différencier des nouveaux objectifs Nikkor F AI, puis Nikkor F AI-s à partir de 1981.
Ce système d’indexation automatique AI apportait une meilleure communication entre le boîtier et l’objectif, supprimant notamment le dispositif de bague de diaphragme avec des « oreilles » métalliques (rabbit ears) qui devaient être manuellement accrochées au boîtier en le faisant tourner de butée en butée pour que l’appareil « comprenne » l’ouverture maximale de l’objectif. Il apportait aussi un couplage direct avec le boîtier grâce à une came AI située sur la bague de diaphragme, qui transmettait l’ouverture maximale de l’objectif au posemètre. Le changement d’objectif s’en est trouvé également facilité, et l’exposition fut rendue plus fiable.
Si les objectifs AI et AI-s fonctionnent avec une grande majorité de boîtiers numériques, même ceux de la série des Nikon Z avec une bague d’adaptation FTZ modifiée, il n’en est pas ainsi de même pour les objectifs Non-AI ou Pré-AI.
Quelles sont les appareils Nikon compatibles ou non avec Non-Ai ou AI ?
Boîtiers Nikon Pré-AI
Nikon F (1959) Nikon F2 (1971) Nikon Nikkormat FT (1965) ー FTN (1967) ー FT2 (1975) Nikon EL (1972)
Boîtiers Nikon AI et AI-s compatibles Non-AI
Nikon Nikkormat FT3 (1977) Nikon EL2 (1977) Nikon FM (1977) Nikon FE (1978) Nikon F3 (1980) & F3T → peuvent être utilisés avec des objectifs Non-AI uniquement en mesure à ouverture réelle (stop-down metering), c’est-à-dire en fermant manuellement le diaphragme à l’ouverture de prise de vue. Il est impératif, dans ce cas, de replier le levier de couplage AI (aussi appelé levier de came photométrique) vers l’extérieur du boîtier afin d’éviter tout risque de dommage mécanique lors du montage de l’objectif Non-AI, qui n’est pas prévu pour l’actionner. Pour repousser ce levier, vous devez appuyer sur un petit bouton pressoir tout à côté, et qui permet son repli.
Boîtiers Nikon AI et AI-s non compatibles Non-AI
Nikon FM2 (1982) Nikon FE2 (1983) Nikon F301 (1985) : appelé N2000 aux États-Unis, et 1er Nikon en avance film automatique Nikon FA (1988) Nikon F5 (1996) → ne peuvent pas être utilisés avec des objectifs Non-AI car leur levier de couplage AI est non escamotable (repliable).
Boîtiers Nikon Numérique ou DSLR compatible Non-AI
Nikon Df (2013) → Le seul reflex numérique conçu pour accepter les objectifs Non-AI grâce à son levier de came repliable, tout comme sur les Nikon F3, FM, FE, EL2 et FT3.
Pour permettre la mesure d’exposition avec ces objectifs, il est nécessaire de saisir manuellement dans le menu de l’appareil la focale et l’ouverture maximale de chaque objectif. Le Nikon Df peut mémoriser jusqu’à 9 objectifs manuels (AI, AI-s ou Non-AI modifiés ou non).
En mode A (priorité ouverture) ou M (manuel), la mesure se fait par correspondance entre la valeur de diaphragme choisie sur la bague de l’objectif et celle indiquée par l’appareil (précédemment réglée via les menus). L’appareil ne lit pas automatiquement la position de la bague de diaphragme sur un objectif Non-AI, mais utilise les informations mémorisées pour calculer l’exposition. En mode M, il faudra ajuster manuellement le temps de pose en fonction de l’ouverture sélectionnée sur l’objectif mais sans faire de stop-down metering manuel.
Boîtiers Nikon Numérique ou DSLR non compatible Non-AI mais compatibles AI
Pour tous les boîtiers Nikon de la gamme pro numérique (D200, D700, D800, etc.) sont compatibles avec AI / AI-s et permettent même la mesure matricielle si les infos sont entrées manuellement (ou à minima pondérée centrale). Mais ils ne sont pas compatibles avec les objectifs Non-AI !
Boîtiers Nikon Numérique ou DSLR non compatibles Non-AI et AI-s
Les objectifs suivants sont uniquement destinés à l’utilisation des objectifs de génération numérique. Nikon D3000, D3100, D3200, D3300, D3400, D3500 Nikon D5000, D5100, D5200, D5300, D5500, D5600
Modification des Objectifs Non-AI ou Pré-AI
Il existe plusieurs générations d’objectifs Nikkor, et si la monture F est restée physiquement inchangée depuis 1959, tous les objectifs ne sont pas nécessairement compatibles avec l’ensemble des boîtiers Nikon.
En particulier, les objectifs Nikkor F Non-AI ou Pré-AI, produits entre 1959 et 1977, ne disposent pas du système d’indexation automatique de l’ouverture (AI). Sur certains boîtiers récents — notamment numériques d’entrée de gamme — leur montage est même physiquement impossible ou peut endommager le levier de mesure d’exposition.
À partir de 1977, Nikon introduit la série AI (Automatic Indexing), suivie des AI-s en 1981. Ces versions assurent une meilleure communication mécanique avec les boîtiers, supprimant notamment les « oreilles » métalliques (rabbit ears) sur la bague de diaphragme. Sur les boîtiers modernes (y compris certains hybrides via bague FTZ), ces objectifs sont bien souvent encore utilisables, avec ou sans mesure automatique selon les modèles.
En revanche, les objectifs Non-AI peuvent être modifiés (AI-conversion) en limant ou usinant une portion de la bague de diaphragme pour créer une came AI. Ce travail peut être fait soi-même avec prudence, ou confié à un professionnel.
Le Japon est pour moi une source essentielle d’inspiration photographique. Peut-être est-ce parce que j’y passe une partie de mon temps, mais surtout parce qu’il m’inspire profondément par son mystère et sa singularité.
Mes nombreux voyages au fil des années m’ont permis de mieux comprendre, peu à peu, cet univers si différent du nôtre, avec ses us et coutumes si éloignés des références occidentales.
C’est pourquoi je ne saurais que trop recommander la lecture de ce blog, qui aborde ces questions complexes avec clarté et pertinence.
Il propose aux visiteurs néophytes un véritable mode d’emploi du quotidien japonais, riche et accessible, pour éviter tout comportement inadapté. Le blog traite de nombreux aspects de la vie au Japon, des plus pratiques aux plus culturels.
Il consacre notamment une page détaillée des us et coutumes japonais, organisée par chapitres selon les situations que chaque voyageur est amené à rencontrer. Des vidéos viennent illustrer les textes pour mieux assimiler certaines habitudes ou situations, comme l’usage des onsen, la circulation dans une maison, les règles de savoir-vivre, ou encore la conduite d’une voiture au Japon. 💁♀️nipponjaponetiquette.blogspot.com/p/us-et-coutumes.html
Une autre page est dédiée à la langue japonaise : elle en présente brièvement sa structure, tout en proposant un petit glossaire très pratique, accompagné d’une aide à la phonétique. 🗣 nipponjaponetiquette.blogspot.com/p/la-langue-japonaise.html
Je ne suis pas un photographe spécialiste de l’URBEX (Urban Exploration / Exploration Urbaine) mais je peux être attiré par certains sites où je ressens une énergie hors du commun et qui me pousse en ce cas à l’enregistrer pour en extraire visuellement sa trace, sa mémoire ou sa présence.
Je vais présenter ici deux récits photographiques dont l’un fut réalisé au fond de l’île de Koh Chang en Thaïlande, et l’autre, à Hashima, une île de Nagasaki au Japon.
Koh Chang, l’île aux éléphants et son Bateau Fantôme
Il s’agit d’un lieu investi par un milliardaire autochtone pour y créer un site hôtelier très original, mais bâti sur un emplacement sacré pour les Thaïlandais.
En Thaïlande, de nombreux lieux sont considérés comme sacrés : anciens cimetières, sites de culte… Pourtant, certains ont été réaménagés pour des projets immobiliers, comme l’aéroport de Bangkok Suvarnabhumi. Cependant, les plus prestigieux moines et prêtres bouddhistes prennent généralement soin de purifier ces lieux avant toute construction.
En quelque sorte, il s’agit d’une demande d’autorisation auprès des divinités afin d’éviter toute offense.
Bien entendu, si vous ne croyez pas en ces balivernes, je vous recommande d’arrêter immédiatement votre lecture, sous peine de perdre votre précieux temps.
Mais le site dont je vous parle, lui, n’a pas été purifié par les moines. Il est donc devenu maudit, et un sort y a été jeté.
Nous nous y sommes pourtant rendus et, bien que nous ayons prié à l’autel de Bouddha présent sur place, mon épouse, qui était l’investigatrice de cette épopée peu ordinaire, a eu un accident dès le lendemain, et s’est retrouvée privée de l’utilisation de ses deux bras dès le début du séjour. Rassurez-vous, pour 6 semaines seulement.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Nous étions accompagnés d’un couple d’amis, et eux aussi ont été blessés quelques jours plus tard : l’une au genou, l’autre au dos.
Beaucoup diront qu’il ne s’agit que d’une coïncidence. Personnellement, je ne crois ni au hasard ni à la malchance. La vie est bien plus complexe que cela.
Quoi qu’il en soit, ce lieu est imprégné d’une vibration très particulière que chacun peut ressentir. Et même si vous vous trouvez au bord de la plage, sous les cocotiers, une étrange énergie, presque indescriptible, vous saisit et vous donne le vertige.
Pour lire la suite de l’histoire et voir les photographies, c’est par ici ….
Gunkanjima, le bateau de guerre et l’île fantôme de Hashima
Hashima est une île de Nagasaki, plus communément appelée Gunkanjima, en raison de la forme qu’elle évoque : celle d’un navire de guerre. « Gunkan » signifie « navire de guerre », et « Shima » ou « Jima », désigne une île.
L’île fut un lieu d’extraction minière qui se développa à la fin du 19e siècle et dura jusqu’aux années 70.
Au fil du temps, l’exploitation de l’île attira de plus en plus de mineurs, puis leurs femmes et enfants, ainsi que d’autres professions nécessaires au bon fonctionnement de la mine. Dans les années 50, l’île devint une ville avec une densité de population incroyablement élevée, atteignant 85 000 habitants par km² !
Aujourd’hui abandonnée depuis près de 50 ans, exposée aux intempéries redoutables de la mer de Chine orientale et aux typhons fréquents et impitoyables, l’île s’est laissée envahir par la nature.
Récemment classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville minière n’est plus accessible pour des raisons de sécurité, mais des visites sont encore possibles en petits groupes restreints dans certaines parties de l’île autorisées.
Pour lire la suite de l’histoire l’île de Hashima et voir les photographies, c’est par ici ….
Mon cheminement, dans ma réflexion sur l’image en mouvement
J’ai pratiqué la photographie argentique avec passion, entre 1983 et 1993. Je développais mes films et je tirais mes photographies dans un laboratoire photo de l’Aéroport de Paris qui m’était prêté. Puis j’ai arrêté subitement la photographie. Je considérais sans doute à ce moment précis de son histoire qu’un séisme s’était produit, et que je n’y avais plus ma place. Le monde du numérique émergeait.
C’est alors que s’enchaînèrent pour moi les années sans prendre une seule photographie et sans toucher à un appareil photographique au cours de la décennie qui s’ensuivit. Quand je regarde mes albums photo, c’est un trou béant d’une décennie de souvenirs qui ne se sont pas imprimés, et pour certains disparus au fin fond de mon inconscient. La première leçon reçue de cette privation de l’image est que la photographie, le dessin ou le carnet de voyage, au-delà de ce qu’ils peuvent produire de beau, sont tout d’abord un outil indispensable et nécessaire à la mémoire.
Mais un recul s’imposa à mon rapport obsessionnel et maladif de l’appareil photographique, et ces dix années d’interruption m’ont permis de prendre conscience de cela et de placer une distance nécessaire pour réfléchir librement et sans contraintes au pouvoir de l’image, son rôle, sa puissance et surtout, de quelle manière l’image photographique pouvait toucher à l’immatérialité, la métaphysique et exprimer des émotions indicibles de l’ordre du spirituel ou de l’invisible.
C’est ainsi que cette décennie de gestation, qu’une pratique intense d’un Aikidō sans concession accompagna, a changé mon regard sur le monde, ou plutôt, lui a apporté une acuité qui jusqu’alors avait rencontré quelques difficultés à s’exprimer clairement en moi.
Il est aussi indéniable que l’Aikidō, dans sa pratique pure, son approche traditionnelle, son entraînement intensif et sa méditation régulière, permet d’accéder à un champ plus large de la connaissance spirituelle et de notre rapport à l’univers. C’est ce en quoi, l’Aikidō m’a beaucoup aidé et continue à m’apporter cette profondeur dans la conception de ma photographie.
Je ne saurais qu’être très reconnaissant envers Armand Mamy-Rahaga et Michel Kovaleff qui, par leur pratique d’un art martial juste et intransigeant, m’ont aidé à trouver un chemin dans ma réflexion, et reprendre mon travail photographique avec cette force que nous donne l’Aiki.
C’est donc en décembre 2002 que j’ai repris la photographie après ces dix années d’interruption, là où je l’avais arrêtée en 1993, mais avec une cohérence plus structurée que celle que mon travail des années 80 avait su produire.
La rencontre se fit par la contingence d’éléments heureux avec un Pocket Instamatic Kodak jetable de 12 poses, qu’un périple en Thaïlande vers le Cambodge avait initié. Ce fut douze grands moments d’émotion ! Seulement douze photos prises au cours d’un voyage au bout du monde, c’est juste retenir son souffle jusqu’à la fin. Lors de ce voyage-là, j’appris à prendre le temps, à chercher dans mon inconscient le souffle déclencheur du déclic photographique, la jouissance du déclenchement. Je compris alors que la photographie est, avant tout, l’écoute de notre univers.
Les premiers travaux photographiques que j’ai réalisés à partir de 2003 (Tōkyō under the rain_2oo3, Bangkok_2oo4, TrAveRséE2nUiT_2oo4, Windows_2oo5, et d’autres), constituent les bases et les fondements d’un savoir acquis au cours de cette décennie d’interruption de la pratique photographique.
Les trois images de 2005 que je vous présente aujourd’hui, sont très représentatives de mon style. Ma photographie compose à la fois avec la lumière comme premier constituant de l’œuvre mais se distingue aussi par sa capacité à capter les détails les plus subtils d’une scène ou d’un lieu pour transformer les objets visibles et à en magnifier leur perception secrète. À travers ce regard, chaque image devient une sorte de poème visuel, où l’invisible prend forme, et où le spectateur est invité à découvrir un monde qui lui est propre tout en restant connecté à l’expérience humaine universelle.
Ces images extraites de ma série Hong Kong by night, de février 2005, tentent de reproduire l’atmosphère ineffable des villes d’Asie en apportant, et ce qui fera ma signature de photographe, cet aspect de matière lumineuse dense et poétique, cette ambiance onirique et cette sensation d’intemporel. Bien que ces images aient été prises il y a vingt ans, leur force nous fait oublier justement la faible qualité de l’appareil photographique numérique utilisé à l’époque, ce qui demeure une prouesse.
Mon travail photographique se poursuivra sans discontinuer dans le cadre de cette réflexion sur la lumière, le mouvement, l’espace et le temps. J’ai nommé ce processus photographique, pour le définir : « la photographie cinétique in situ » ou « in situ kinetic photography ».
Ce travail se poursuit aujourd’hui avec mes Variations de Lumière mais encore, et toujours, avec 光 (Hikari), Métamorphoses ou mes Spirituelles Odyssées qui ont donné naissance à la publication d’un livre numéroté et signé en 2016, chez Corridor Éléphant, Éditeur de photographies contemporaines.
Ce travail sur la lumière et le mouvement, que j’ai commencé à diffuser sur les réseaux sociaux à partir de 2010, demeurait jusqu’alors très méconnu de la pratique des photographes et du public. Mes très nombreuses publications ont alors donné place, petit à petit, à un courant photographique que d’autres photographes, à leur tour, ont repris et développé de leur côté, puis nommé dans les années 2015 « Intentional Camera Movement ».
Je suis heureux de faire partie des tous premiers investigateurs de ce mouvement photographique, et pour n’en citer que quelques-uns qui m’ont précédé, Kōtarō Tanaka (1905-1995), Ernst Haas (1921-1986), et aussi mon contemporain Alexey Titarenko (né en 1962), ayant pour sa part spécifiquement travaillé sur les foules en mouvement.
Je m’inscris personnellement comme photographe ayant concentré tout mon travail et mes efforts au cours de ma vie dans cette principale réflexion de l’image en mouvement, en créant un style tout à fait unique.
À propos de la G-Lake Art Gallery du Musée d’Art de Guihu・桂湖美术馆
Le musée d’art de Guihu est situé à Fuzhou, la capitale de la province du Fujian. Il s’engage à explorer en profondeur la connotation de la culture locale du Fujian et à présenter diverses recherches universitaires et pratiques artistiques de diverses manières d’exposition. En plus de l’exposition, le musée d’art de Guihu organisera également diverses conférences spéciales, salons, ateliers et activités littéraires de mode, et est équipé de bibliothèques indépendantes, de salles de classe publiques et de cafés.
Le musée d’art soutient depuis longtemps la nouvelle génération d’artistes du Fujian et a coopéré étroitement avec les amateurs d’art locaux et les groupes culturels et ruraux. Il a également régulièrement invité des groupes artistiques, des artistes, des conservateurs, des designers et des écrivains de l’extérieur de la province du Fujian et du monde entier à réaliser des créations résidentes au Fujian. Dans le même temps, la galerie d’art favorisera également activement les échanges culturels à travers le détroit.
Images et présentation architecturale du Musée d’Art de Guihu
VARIATIONS DE LUMIÈRE OPUS 5 Triptyque photographique 2021 (33x150cm) Exemplaire #2/3 (+1 EA)
Cet opus est dans la continuité d’une réflexion qui porte sur l’essence de la lumière et ce qu’elle a comme effet sur la perception de l’Être dans son environnement immédiat ou cosmique.
La lumière me fascine par la dualité de son état, à la fois corpusculaire et ondulatoire, mais également pour tout ce qui fait d’elle, notre perception du monde.
Mes « Variations de Lumière » classées par opus, déclinent des images qui naissent de mon observation de la lumière et qui révèlent, après la prise de vue, l’écart de perception entre la réalité photographiée et l’enregistrement photographique.
Il s’agit d’une métaphore, mais je dirai que le médium de la photographie convient particulièrement à cette étude car les photons qui viennent frapper mon négatif, et matérialisés par des points d’impacts sur la couche d’émulsion de cristaux d’halogénure d’argent, ou sur le filtre passe-bas d’un capteur, décrivent bien lors de la phase de la prise de vue, le caractère corpusculaire de la lumière.
De même, cette matière utilisée comme un matériau, souligne bien le caractère ondulatoire de la lumière, lorsque ces impacts sur le négatif deviennent oscillation sur le papier.
De cette observation des photons enregistrés à un moment « T » dans leur course infinie à travers le cosmos, à un point précis de l’univers, naît cette écriture de lumière.
Variations de Lumière opus 7 | Intrication (2024) détail [cliquez sur l’image pour l’agrandir]
Ce travail est le fruit d’une réflexion développée pour un projet de trois expositions (2024〜2025) du CNFAP de l’UNESCO [Conseil National Français des Arts Plastiques] dans le cadre de son programme « Dialogues », conduit en étroite collaboration avec le CIAE [Centre de recherche sur l’art et l’environnement] de l’UPV [Université polytechnique de Valencia], deux entités dédiées à la création et à la diffusion des arts visuels.
« AVANT LA LETTRE » est le titre de la thématique de cette exposition interdisciplinaire qui exprime le concept du projet.
「 Nous voulons prendre le devant sur quelque chose qui n’est pas encore définie. L’intérêt est d’établir une relation entre ce qui est écrit et sa représentation visuelle. De même façon que les avant-gardes ont introduit les mots et la typographie en tant qu’éléments plastiques dans l’œuvre artistique. Avec cette intention, nous mettrons en rapport ce projet avec celui-là : « La narration artistique comme intégrante d’un message. Connexions entre artistes contemporains qui utilisent les mots ». Le thème de cette exposition implique l’utilisation dans l’œuvre de mots, de lettres, en tant que porteurs d’un message conceptuel ou visuel, ou bien en tant qu’élément plastique en soi, afin de transmettre un message « avant la lettre » 」 Commissaire d’Exposition
LE PROJET
L’artiste réalisera deux œuvres originales.
・Œuvre n°1 : Représentation visuelle ou conceptuelle d’un mot qui peut apparaitre écrit ou pas dans l’œuvre. Ce sera une œuvre au format libre, inspirée du thème proposé, dont la taille sera comprise entre 20 et 120 cm de hauteur et entre 20 et 70 cm de largeur. En fonction de l’espace d’exposition, cette œuvre sera exposée à côté de la deuxième ou placée séparément. Les deux œuvres formeront un ensemble cohérent.
・Œuvre n°2 : Représentation visuelle ou conceptuelle d’une lettre. Cette deuxième œuvre est au format imposé A5 dans le sens horizontal, dont l’image pourrait avoir une taille inférieure ou bien occuper toute la surface du papier. Le support sera toujours souple, comme pour la première œuvre.
La première des trois expositions aura lieu à La Casa de la Cultura José Peris Aragó dans le quartier de Alboraya à Valencia (Espagne) du 15 novembre au 13 décembre 2024
Variations de Lumière opus 7 | Intrication (2024) : Kakémono Washi Kozo 42 x 21 cm et Plexiglas A5 [cliquez sur l’image pour l’agrandir]
Cette œuvre diptyque est une installation interactive, comprenant un kakémono en papier japonais et un plexiglas transparent imprimé qui interagissent entre eux et le spectateur.
Ces deux objets pourront être disposés l’un sur l’autre, l’un à côté de l’autre, ou séparément dans l’espace.
L’intrication est le titre de cet opus 7, et signifie en mécanique quantique, je cite : « L‘intrication ou enchevêtrement quantique, est un phénomène dans lequel deux particules forment un système lié et présentent des états quantiques dépendant l’un de l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare. »
Variations de Lumière opus 7 [cliquez sur l’image pour l’agrandir]
Variations de Lumière opus 7 [cliquez sur l’image pour l’agrandir]
L’espace mis entre les deux constituants de l’œuvre, est l’énergie qu’ils émettent entre eux, comme si nous avions d’un côté l’énergie du mot, le signifiant et le sens, puis de l’autre côté, celle de la lettre qui dans son unicité prend un autre signifié qui fait écho à celui du mot.
Dans cette installation, la lettre « O » se pose à merveille au centre du mot « CŒUR », mais aussi à n’importe quel endroit dans l’espace. C’est le spectateur qui par le simple déplacement du plexiglas, ressentira l’énergie changer à mesure que les deux composants s’éloigneront l’un de l’autre.
Dans cette installation, la polysémie ajoute une profondeur inattendue au sens du signifiant et par analogie, exprime aussi le « CHŒUR », c’est à dire le cœur architectural d’un lieu de croyance, où l’« ÊTRE », depuis les temps les plus anciens, y vient à la recherche de cette unicité avec le cosmos.
Cette installation montre aussi que la pensée, avant qu’elle ne s’exprime par la lettre et le mot, est aussi une forme d’écriture de lumière, une écriture première mais non primitive.