ENTRETIEN AVEC PIERRE LÉOTARD

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Spirituelles Odyssées 0x98149404 (couverture du livre) © Éric Petr

Entretien de Éric Petr
par Pierre Léotard
directeur éditorial de Corridor Éléphant

Corridor Éléphant : Comment êtes-vous arrivé à la photographie ?
Éric Petr :  Il faisait froid, il y avait de la neige, je m’en souviens comme si c’était hier, nous étions heureux et joyeux, il faisait chaud dans nos cœurs, nous étions devant la jolie maison de mes grands-parents, je me souviens encore de son sourire très communicatif, de ses grosses lunettes, de son intelligence exceptionnelle, nous étions tous les deux, il me montrait comment faire des photos avec une boîte noire, c’était magique, je venais d’arriver à Paris, j’avais la nostalgie de mon pays, l’odeur du romarin et des pins, les fragrances de l’humus grillé par le soleil me manquaient déjà, j’avais sept ans, c’était mon père.

Vous définissez-vous comme photographe  ?
Non, absolument pas.

Pourquoi le choix de ce média  ?
Quand je colle mon œil au viseur d’un appareil photographique, la magie s’opère.  Tout à coup, le monde qui m’est révélé à travers la visée reflex de mon appareil, prend une dimension étrange, différente, insolite ; comme le regard d’un astronaute qui, depuis l’Espace, observe sa planète avec recul et beaucoup d’émotion. C’est probablement cet effet magique qui m’a toujours fasciné, avec ce média.

Pourquoi photographier la lumière  ? 
La lumière est la matière qui recouvre mon pinceau et vient écrire une histoire sur le négatif.  Je ne la photographie pas ; elle est l’essence même de mes images.  La question serait plutôt : « Pourquoi cherchez-vous à voir ce que voit la lumière ? » Je vous répondrais alors : « Pour essayer de comprendre ce que l’on verrait si l’on transcendait la vitesse de la lumière » Un rêve ? Bien sûr !

Que donne à voir votre travail  ?
Quand vous regardez mon travail, il n’y a pas grand chose à voir mais beaucoup à ressentir.  Ma photographie n’est pas celle de l’esprit mais celle de l’instinct, celle d’une énergie qui me traverse et s’accomplit. 

Pourriez-vous nous expliquer votre démarche  ? A-t-elle une philosophie  ?
Ma photographie est un dialogue entre le ciel et l’homme.   Elle est une réflexion sur l’essence de la lumière. Elle est une variation sur les « relations d’incertitude » de Werner Heisenberg qui questionnent sur ce que la théorie de l’observation de l’univers imposerait certaines limites à notre perception du réel. Elle montre la fragilité et la beauté de la vie.

Diriez-vous de vos photographies qu’elles sont faciles d’approche  ? À qui sont-elles destinées ?
Ma photographie est facile à comprendre, si vous ne cherchez pas à la comprendre et que vous vous contentez de la ressentir.  Partant de cette idée, je pense qu’elle est accessible à tous.  Pourtant, je constate que l’on essaie souvent de chercher l’élément qui ramènera l’image à la réalité comme pour apporter une réponse à l’absence ou au vide. Ce regard sur ma photographie ne me dérange pas, bien au contraire, il me fait découvrir mes œuvres comme jamais je ne les ai pensées. 

Qu’est-ce qu’un artiste  ?
La définition de l’artiste a beaucoup changé au fil de l’histoire de l’art, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.  Cette notion est aujourd’hui assez controversée et il existe beaucoup de points de vue différents.  A mon sens, l’artiste exerce, consciemment ou inconsciemment, un regard critique sur la société contemporaine et sait en restituer l’écho par un message sublimé dont la lecture se fait au travers d’un médium dont il maîtrise la technique.

Pourriez-vous nous résumer votre parcours artistique  ?
La photographie a toujours été pour moi le refuge où je pouvais projeter ma pensée dans une forme libre. Au début, il s’agissait d’exprimer des formes insolites. Puis m’est venue plus tard l’idée que ces formes ne devaient plus être définies par le cadre ; elles devaient s’en échapper pour aller au-delà de cette contrainte. Aujourd’hui et depuis  quelques années, ma forme cherche à exprimer l’indicible, non pas par des mots écrits d’une plume d’encre mais par des formes sculptées par la lumière.


Entretien publié dans mon livre de photographies 
« SPIRITUELLES ODYSSÉES »
édité chez CORRIDOR ÉLÉPHANT en série limitée, numéroté et signé

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AMOUR, LES 36 VISIONS DE JEAN

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AMOUR 0x38E61301, une des 36 vision de Saint Jean | Éric Petr, 24 décembre 2017

Éric PETR  [ a.m.o.u.r. ] abandon, mouvement, ouverture, univers, 
renaissance



« L’ a.m.o.u.r. est une onde qui traverse les galaxies et irradie notre subconscient. Avec cette série, j’ai voulu me rendre au cœur de cette vibration pour capter cette énergie formidable. »

36 photographies numériques faisant référence aux 36 visions de Jean dans l’Apocalypse ont été prises sur le vif en mode manuel sans utiliser la mise au point automatique et en contrôlant la vitesse et le temps de pause. Elles sont éditées sans retouches et imprimées par les propres soins du photographe sur des papiers d’art épais aux structures mates ou barytées.
De l’expérimentation à la contemplation, du flou à la netteté, de l’éblouissement à l’obscurité, Eric Petr utilise les propriétés de l’accident pour en révéler l’éventail des possibles. La lumière et le temps sont la matière première de son œuvre qui traite du « ça a été » ; une suspension du moment comme l’analysait Roland Barthes. Une croyance spontanée attestant matériellement de phénomènes non physiques du temps passé à jamais disparu. Ce temps qui interroge la mort inévitable de toute chose et sa possible survivance fantomatique dans l’image. Il y a cette fascination pour la tension entre le visible et l’invisible, pour cette tentative d’exprimer ce que l’on ne voit pas et ce qui est indicible. L’artiste souhaite restituer l’énergie ressentie comme une matière visuelle tout en conservant la densité spectrale. 

Ses travaux jouent sur l’apparition de l’image avec le pouvoir de suggérer plus que de montrer. Pressentiment, clairvoyance, dissolution, interprétation… Dans ce continuum de strates, il ne se laisse pas aveugler par les facilités d’un art contextuel. Le positionnement de sa démarche face à l’environnement est un outil de conditionnement et de circonstances. Ses photographies ont été réalisées pendant la procession de Noël 2017 à la Grotte de Sainte Marie-Madeleine, en pleine nuit, dans la montagne de la Sainte Baume.  « Un point de croisements énergétiques où, depuis des millénaires les hommes ont édifié et pratiqué des choses très puissantes d’un point de vue symbolique. » Les émanations du lieu incarné sont autant de fragments autonomes à multiples vitesses. Chaque cliché propulse des éléments dissemblables, redoublant l’altérité de l’appartenance et venant questionner l’identité, le statut de l’événement et sa représentation. Statues de pierre, promeneurs, flambeaux… Des formes sculptées dans la lumière sont traversées par des lignes étincelantes et agitées. Ce sont des phénomènes imperceptibles à l’œil nu, des petits miracles en lévitation. « Ces ondes ont des fréquences qui échappent à notre spectre humain et terrestre. » Le cinétisme n’est pas une illusion d’optique. Eric Petr redonne à voir dans un autre espace, un autre temps. Le regardeur est projeté dans une dimension surnaturelle, hallucinatoire entre la reconnaissance et la désorientation sensorielle où ce qu’il voit et ce qu’il sait est remis en cause.

Tout repose sur l’investigation et la prise de vue qui s’installent dans la lenteur de l’observation, d’un repos. « Lorsque l’obturateur est ouvert, je m’abandonne dans le flux de lumière qui vient à moi (…) Photographier c’est pour moi une véritable méditation. » L’expérience s’appuie en introspection sur des facultés intimes de perception. Dans cette cavité profondément enfouie rien ne se perd, tout est en mouvement et se transforme chaleureusement. Malgré la température glaçante (-10°C) lors de la captation, des émanations de chaleur imperceptibles sont devenues sensibles invitant la force rayonnante à s’envelopper d’un rouge magnétique. « Cette tonalité est l’évocation de l’amour, ce lien fraternel d’hommes et de femmes qui se réunissent dans un élan commun spirituel. »

Eric Petr ouvre l’imaginaire en créant un espace catalyseur de nos croyances. La distance s’effile entre l’irréel et sa représentation. Les potentialités de convictions et d’errance se confrontent et demeurent capturées dans un absolu éphémère où la foi exclusive pour le tangible se laisse mettre à mal par le champ vibratoire de la lumière.


CANOLINE CRITIKS
Les talents émergents de l’art contemporain

http://canolinecritiks.blogspot.fr/

IL Y A DES PHOTOGRAPHIES HORS TEMPS

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9 lives magazine

Carte blanche à Pierre Leotard : Éric Petr, photographe

#Invité(e) de la semaine, #Photo /// Article du 20 février 2018
https://www.9lives-magazine.com/34300/2018/02/20/carte-blanche-a-pierre-leotard-eric-petr-photographe/

Pour cette première carte blanche, notre invité de la semaine, Pierre Léotard, fondateur des revues Corridor Éléphant et Niepcebook, nous présente le travail photographique de Éric Petr.

« Il y a des photographies hors temps, des photographies dont certains se demandent si elles le sont réellement. Des photographies que l’on pourrait difficilement dater autrement que par la technologie qui a permis de les réaliser. Il y a des photographies qui arrêtent le temps, en tirent le portait et reprennent leur route.
Les photographies d’Éric Petr sont de celles-là. Et l’on se prend à admirer ce que le regard ne voit pas, à se perdre dans l’image  et à y déceler la relativité de l’urgence.
« 
Texte, Pierre Léotard


« Depuis que l’être humain a conscience de son historicité, il s’interroge sur l’essence du temps.
Nous sommes « ici et maintenant » sur cette Terre.
Nous voyons notre passé s’inscrire sur le registre de notre mémoire et notre devenir comme une histoire qui se dévoile au fil du temps et dont nous sommes l’unique protagoniste.
Ce processus dépend d’une inconnue dont le nom serait « temps qui passe ».
Mais ce « temps-qui-passe », peut-on le considérer comme un futur devenant indéfiniment présent ou un présent devenant à son tour passé, voire comme une machine à renouveler perpétuellement l’instant présent ? Mais alors que devient à son tour le passé et d’où vient aussi le futur ? Peut-on en déduire que le futur et le passé sont transmutables ?
Emmanuel Kant appelle le temps et l’espace les deux quanta originaires de notre imagination.
En effet, lorsque nous essayons de théoriser l’espace-temps, nous sommes confrontés aux apories du langage alors qu’avec l’imaginaire, ces notions peuvent être comprises instinctivement.
L’image est la bible des « illettrés », tout comme l’imaginaire serait le thesaurus des mortels.
La structure d’une image est fondamentalement atemporelle et lui permet d’évoquer les idées les plus abstraites sans qu’il y ait besoin de les aborder par le discours ou la mathématique.
C’est précisément dans ce rapport à l’image et au temps que naît ma photographie, au confluent du temps et de la lumière.
On peut y voir dans ses fils de lumière, la matière créatrice du monde, celle d’un monde quantique qui défie nos lois et notre temps, comme l’écriture d’une vibration subliminale.
« 
Texte, Éric Petr

SCRIPTPHOTOGRAPHY | UN MONDE SILENCIEUX

Blog Éric Petr
Dichotomies 2o15 © Éric Petr

Scriptphotography par Giuseppe Cicozzetti
Dans ce magazine, vous ne verrez jamais une mauvaise photo

Sono felice di aprire l’anno 2o18 leggendo questo bellissimo testo di Giuseppe Cicozzetti critico d’arte alla rivista Scriptphotography dedicata alla fotografia contemporanea.

Je suis heureux d’ouvrir l’année 2o18 par la lecture de ce très beau texte de Giuseppe Cicozzetti critique d’art à la revue Scriptphotography dédiée à la photographie contemporaine.

Il y a un monde de silence

Texte traduit de l’italien vers le français

Il y a un monde silencieux et éloigné du nôtre, un monde dont la voix joyeuse, lumineuse ou nocturne et solitaire suggère à ceux qui savent écouter que les matières premières de la photographie ne sont que deux : la lumière et le temps. La lumière et le temps sont le territoire qui intéresse le photographe français Éric Petr. Les œuvres de sa série sont plus que des photographies, ce sont des hommages de dévotion, des cadeaux lumineux à la consistance impalpable de la matière. Éric Petr s’engage avec Lumière et Temps, dans un respectueux corps à corps, un jeu d’approches où tous sont gagnants. La lumière, qui écrit son essence et qui laisse des traces d’elle-même sur chaque surface, ici, dans les œuvres de Petr, est laissée libre de s’étendre.
Elle est incorruptible. Indomptable. C’est fluide et mobile et le temps garantit son flux ou, si vous préférez, elle est laissée libre d’écrire sa propre histoire. Et ce que nous lisons, ou plutôt, nous observons, est une chaîne dans laquelle chacun des éléments nous permet de l’admirer dans le dynamisme ininterrompu des luminescences qui sont devenues matière.
Le statisme est vaincu. Ici, le flux libre, nous assistons à un florilège des formes. La lumière, sortie de son état matière, se produit en apparences ectoplasmiques avec une beauté irréfutable, comme des éclats sur un univers sombre. D’autres fois, c’est une esquisse timide, allusive, suggérant presque une présence latente qui va bientôt menacer d’inonder la scène. Et parfois, le caractère bienveillant de la lumière, tenu par la main du Temps, se produit en formes qui nous rappellent quelque chose : bien que l’on ne s’en souvienne pas, nous n’attendons pas de retrouver sa mémoire : il y a une magie, même dans le secret ; et devant un tel spectacle plus qu’engagés dans une réponse, nous sommes appelés à l’admiration. Chutes de lumière, jeux de lumière. Une lumière liquide, légère, mobile et active.
Éric Petr nous appelle à assister à l’invisible, il nous invite à voir l’insaisissable s’arrêter à jamais dans ses prises de vues, alors que nous restons conscients d’avoir assisté à un prodige. En outre, nous sommes témoins du déclenchement d’une énergie primordiale dans laquelle les éléments possèdent une force indomptable, ancestrale et à ce tumulte nous demandons d’être transpercés.
Éric Petr sait comment agir et nous emmène dans un voyage « électrique » où, avec la maîtrise d’un chef d’orchestre, il dirige avec ordre la luminescence scintillante d’une matière devenue soliste : la lumière écrit son histoire et sans rien omettre. La voilà dans sa transformation des fissures sombres, avaler l’espace amorphe des ténèbres, se libérer du pouvoir spectrométrique de la «chroma» et rassembler chaque composante pour donner corps à une cascade de vie.
Parce que la lumière dans les photos de Petr est la vie qui se propage et grave son passage avec une entaille dans l’obscurité. Les travaux d’Éric Petr, sa recherche est la tentative d’une restitution, donner chance à la lumière de se dédouaner du débat qu’on la voit primaire avec les ombres pour qu’elle assume définitivement le rôle de protagoniste, rôle qui nous a convaincus de ce choix.

© Giuseppe Cicozzetti

Lire l’article et voir les images

https://www.facebook.com/scriptphotography/posts/387183108404241

C’è un mondo silente

Original text in Italian 

C’è un mondo silente e distante dal nostro, un mondo la cui voce gaia e luminosa o notturna e solitaria suggerisce a chi sa ascoltarla che due e non altre sono le materie prime della fotografia: Luce e Tempo. Luce e Tempo sono il territorio che interessa il fotografo francese Éric Petr. I lavori delle sue serie sono più che fotografie, essi sono omaggi devozionali, luminosi tributi all’impalpabile consistenza della materia. Éric Petr ingaggia con Luce e Tempo un rispettoso corpo a corpo, un gioco di avvicinamenti in cui a vincere sono tutti. La luce, che scrive la sua essenza e che lascia segni di sé su ogni superficie qui, nei lavori di Petr è lasciata libera di dilagare. 
E’ incorrotta. Indomita. E’ fluida e mobile e il Tempo ne garantisce il fluire o, se preferite, è lasciata libera di scrivere il suo racconto. E quanto leggiamo, o meglio, osserviamo, è un ordito nel quale ciascuno degli elementi lascia che si ammiri nel dinamismo irrefrenabile di luminescenze divenute materia. 
La staticità è sconfitta. Ecco dunque, poi che il flusso è libero, assistere a un florilegio di forme. La Luce, scardinata dall’impianto fisico, si produce in apparenze ectoplasmatiche dalla bellezza inconfutabile quali schegge su un universo buio. Altre volte è un accenno ritroso, allusivo, quasi a segnalare una presenza latente che presto minaccerà di inondare la scena. Ma poi, succede talvolta, la natura benevola della Luce, tenuta per mano dal Tempo si produce in figure che ricordano qualcosa: sebbene non ci sovvenga non ci attardiamo a recuperarne il ricordo: c’è una magia anche nel segreto; e davanti a un tale spettacolo più che impegnati a una risposta siamo chiamati alla sua ammirazione. Cascate di luce, giochi di luce. Una luce “liquida”, mobile e attiva. 
Éric Petr ci chiama ad assistere all’invisibile, ci invita a vedere l’inafferrabile fermato per sempre nei suoi scatti, mentre a noi resta la consapevolezza d’avere assistito a un prodigio. Di più, siamo testimoni dello scatenarsi di un’energia primordiale nella quale gli elementi posseggono un’ancestrale forza indomabile; e a questo tumulto noi chiediamo d’essere trafitti. 
Éric Petr sa come agire e ci accompagna dentro un viaggio “elettrico” dove con la maestria d’un direttore d’orchestra dirige con ordine le scalpitanti luminescenze di una materia divenuta solista: la Luce scrive la sua storia e senza omettere nulla. Eccola dunque mentre si trasmuta dalle fenditure più oscure, inghiottire lo spazio amorfo del buio, liberarsi nella potenza spettrometrica del “chroma” e chiamare a raccolta ogni singola componente che ne compone la natura per dare vita a una cascata di vita. 
Perché la Luce nelle fotografie di Petr è vita che dilaga, che incide il suo passaggio con uno squarcio nelle tenebre. I lavori di Éric Petr, la sua ricerca è il tentativo di una restituzione, dare alla Luce cioè la chance di svincolarsi dal dibattito che la vede comprimaria con le ombre perché assuma definitivamente il ruolo di protagonista, parte che una volta ottenuta ci convince della scelta.

© Giuseppe Cicozzetti

Lire l’article et voir les images

https://www.facebook.com/scriptphotography/posts/387183108404241

À LA MANIÈRE DE

#bootstrap © Éric Petr, 2017

À la manière de …

Exposition collective
du 2 janvier au 20 janvier 2018
Vernissage le samedi 6 janvier 2018 à 19h

LE LIEU
La Galerie Associative les Ateliers Agora www.ateliers-agora.fr
2 Place Thiers 13340 Eyguières, en partenariat avec l’ESDAC (Ecole Supérieure de Design, Arts appliqués, Communication d’Aix-en-Provence) consacre ses lieux d’accueil à une exposition dédiée à la photographie sur la thématique « A la manière de… »


PRÉAMBULE
Consciemment ou inconsciemment  notre  activité photographique, que nous soyons amateur, averti ou professionnel, trouve toujours son inspiration dans les travaux d’un maître, d’un guide, d’une égérie. Quelque part nous devenons la continuité de sa pensée, de son travail. C’est ce point qui nous intéresse. C’est ce point qui est l’objet de notre sujet.


A LA MANIÈRE DE… ?
Qu’il soit écrivain, poète, cinéaste, photographe, sculpteur, peintre, cet artiste a été et l’est peut-être encore un guide dans votre travail photographique. Pourquoi pas devenir le prolongement de son travail. Pourquoi pas exprimer votre ressenti d’une partie de son œuvre. Il ne s’agit pas de plagier, de copier, d’imiter ni de reproduire. Il s’agit de s’inspirer au moins d’une partie de son travail, de prolonger à votre manière sa façon de voir et de mettre en image, de donner une nouvelle approche, une nouvelle dimension, une nouvelle mise en scène d’un sujet. Copier, c’est être esclave. Emprunter, est plus intéressant car l’idée chemine. S’inspirer et faire évoluer est valorisant.


LE MOT DE L’AUTEUR
« A LA MANIÈRE DE…「 Pierre Soulages 」» 

#bootstrap_2o17  est un projet qui prend naissance sur les traces de la lumière de Pierre Soulages et sur une première réflexion en 2004 qui aboutit à un projet netArt « TrAVerSéE2nUiT 2oo4 » réalisé sur une page internet, une œuvre de 36 x 1024 pixels (36.864 pixels) qui fait allusion à la rupture de l’argentique pour le numérique.
-> www.pozekafee.net/eric.petr/traversee2nuit/

#bootstrap est tout d’abord un éloge à Pierre Soulages mais aussi à Edgard Gunzig car ils ont conduit, sans que j’en sois conscient, l’orientation et la recherche de mon travail photographique jusque récemment, où j’établis les corrélations évidentes entre Pierre Soulages d’une part, pour mon interrogation sur la lumière comme matière et d’autre part, entre Edgard Gunzig qui, dans un deuxième temps, m’a fait réfléchir à l’essence de cette matière lumineuse et son intemporalité.
Le choix d’un papier japonais très texturé, pour cette série de cinq éléments non dissociables, est essentiel dans la mesure où sa structure vient, comme écho, rappeler la matière physique des toiles « noir-lumière » de Pierre Soulages.
Nota bene : Bootstrap est une théorie explicative de l’origine de l’univers développée par Edgard Gunzig.


ŒUVRE EXPOSÉE
#boostrap_2o17 (pentaptyque #1/3 copies + 1 EA) 
Série photographique de 5 images (8×12 cm) sur une ligne horizontale de 140 cm,  tirées sur papier Washi Fine Art 260g frangé et très texturé (10×15 cm),  montées sous cadre sans vitre (15×20 cm) avec une fixation flottante de l’image. 

TrAVerSéE2nUiT 2oo4

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 TrAVerSéE2nUiT 2oo4 / 35e pose © Éric Petr

TrAVerSéE2nUiT 2oo4 … une œuvre netArt en 36 poses

Récit photographique retraçant une traversée de nuit de la Mer Méditerranée en août 2004 de Marseille à Bastia.

Ce projet photographique netArt de 36.864 pixels, composé de 36 vues de 1024 pixels défilant au rythme d’une traversée en Mer Méditerranée sous une lumière lunaire rasante, est l’évocation pour l’art de la photographie, de la fin de l’ère de l’argentique et l’apparition de celle du numérique ; une fracture violente qui annonce déjà la mort d’une technologie mais qui ouvre d’infinies possibilités malgré une qualité très inférieure à celle de l’argentique. Propos Éric Petr, 2004

Voir le projet netArt TrAVerSéE2nUiT 2oo4

Blog Pozekafee Traversée de Nuit 2004

http://www.pozekafee.net/eric.petr/traversee2nuit/

Pour voir toutes les images de la traversée, faites les défiler vers la droite à l’aide de votre souris.

Bonne traversée !

L’AVENT … AVANT NOËL 2017

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Spirituelles Odyssées 0x4028D102 © Éric Petr

≪ L’Avent … avant NOEL ≫ 
アドヴェント クリスマスを待ちながら・・・ par Grenier iDéco & Éric PETR

☆ 日程:11/23-26
・11/23・24:ヤドリギ特集&ナポレオン3世額とアブストラクト写真 ・11/25・26:18世紀の陶器特集&ナポレオン3世額とアブストラクト写真(23日からの展示品も引き続きご覧になれます) ☆ 時間:12:00-19:00 最終日12:00-15:00
☆ 場所:喫茶ギャラリーりんごや ・住所 〒113-0031 東京都文京区根津2-22-7
アクセス  東京メトロ千代田線根津駅 1番出口より徒歩3分
☆ 11/13夜8時オンライン整理券を受け付けます。
(改めまして来週中に、メルマガでお知らせします。m(_ _)m)

アドヴェントはクリスマス前の4週間、ヨーロッパの人々がクリスマスを心待ちにする期間です。
アドヴェントが始まると街のイルミネーションやウィンドーがクリスマス一色になり「あぁクリスマスが近づいてきたなぁ~?」と思うのです。
そんなクリスマスの雰囲気にふさわしい商品&作品をお持ちいたします。
ゲストはアブストラクト写真家のエリックペートル。
アンティークとアブストラクトの融合をお楽しみに ♪

ぜひぜひ見にいらしてくださいね♪ 午後遅い時間でしたら、ゆっくりおしゃべりできます? (笑) また谷根千の根津ですので、谷中など楽しく見所のある場所がいっぱいありますよ ❣
りんごやさんでは紅茶をご注文いただくとヴィンテージのコレクションカップ&ソーサーを使ってお出ししてくださるそうです。(*^^*) ホットケーキなどもお勧めのようですよ。
席数が少ないと思いますので、午後遅い時間に来ていただくのがお勧めです。

皆さまとの交流も楽しみに、こじんまりとアットホームな展示会にしたいと思います。
皆さまにお会いできるのを楽しみにしております?

§ § §

« L’Avent … avant NOËL »
En attendant l’Avent de Noël … par Grenier iDéco & Éric PETR

☆ Date : du 23 au 26 novembre 2017 · 23 et 24 Nov. 2017 : Motifs de gui & Napoléon III et photographie abstraite · 25 et 26 Nov. 2017 : Poterie du XVIIIe siècle & Napoléon III et photographie abstraite 
☆ Horaires : de 12h00 à 19h00 et le dernier jour de 12h00 à 15h00
☆ Lieu : Galerie Ringoya 根津2-22-7 〒113-0031 Bunkyo-ku, Tokyo, Japan
Accès Tokyo Metro Chiyoda Ligne Nezu Station 1 minute à pied de la Sortie 1

L’Avent est une période de quatre semaines avant Noël, les Européens attendent avec impatience Noël. Quand l’Avent commence, les illuminations et les fenêtres de la ville deviennent de la couleur de Noël et je pense que, … « Ah, Noël approche ! »
Nous apporterons des objets et des œuvres qui conviennent à cette atmosphère de Noël. L’invité d’honneur est le photographe abstrait Éric PETR.
Nous attendons avec impatience cette fusion des antiquités et de la photographie contemporaine abstraite ♪

S’il vous plaît, ne manquez pas cet événement ♪
Si vous venez en fin d’après-midi, nous aurons le temps de parler plus tranquillement (lol) De plus, comme c’est YANESEN, il y aura beaucoup d’endroits intéressants tels que YANAKA.
Il semble que GALERIE RINGOYA servira, dans une tasse et sa soucoupe de collection vintage, votre commande de thé (* ^^ *)
Il semble aussi que le gâteau chaud sera également recommandé.
Je pense que le nombre de sièges sera faible, il est donc recommandé de venir tard dans l’après-midi.

Nous sommes impatients de vous rencontrer et nous voudrions que cette exposition soit des plus agréables et des plus attrayantes pour vous tous.
Au grand plaisir de vous voir bientôt !

#FRAGMENTS [TRIPTYK] | RÉALITÉS NOUVELLES

Éric Petr | Fragaments, présentation blog
#fragments_2017 tableau satellite © Éric Petr

SALON RÉALITÉS NOUVELLES 71e édition | Abstractions 
Parc Floral de Paris
du 15 au 22 octobre 2017

#fragments 「 triptyk_2o17 」
– – – Étude photographique – – –

Résumé

#fragments [ triptyk_2o17 ] est une transcription poétique du principe d’indétermination ou « relations d’incertitude » de la mécanique quantique énoncé par Werner Heisenberg en 1927.
Cette étude photographique interroge sur le fait que notre observation de l’univers imposerait certaines limites à notre perception de la réalité.
Les vitraux représentent dans ces images la symbolique de particules élémentaires que sont les photons alors, …
Le tableau blanc représente la position des particules, le tableau noir représente la vitesse des particules et le petit tableau représente le compromis de mesure entre la position et la vitesse minimalistes.

#fragments [ triptyk_2o17 ] Canson Baryta Prestige 340g sur Dibond 3mm

Éric Petr | Fragaments, présentation blog
1er tableau : #fragments_blanc  (26cm x 150cm) sans cadre
Éric Petr | Fragaments, présentation blog
2e tableau :  #fragments_noir   (26cm x 150cm) sans cadre
Éric Petr | Fragaments, présentation blog
3e tableau :  #fragments_3b-5-0F   (14cm x 18cm) encadrement boîte noire

Description du dispositif

Éric Petr | Fragaments, présentation blog
Le lieu : Grotte Sainte Marie-Madeleine à La Sainte Baume
Éric Petr | Fragaments, présentation blog
Plan du dispositif

Il y a 3 corps lumineux strictement alignés.
Ces trois corps ont été enregistrés sur le capteur d’un appareil photographique au cours d’une séance.
L’appareil a pris 5 séquences d’enregistrement des 3 corps lumineux selon un déplacement parallèle à leur alignement.
Les 3 corps apparaissent ou n’apparaissent pas selon qu’ils sont  ou ne sont pas dans la visée de l’objectif au cours de l’opération d’enregistrement des 5 séquences.

Les 5 séquences sont matérialisées par des « fenêtres-images » apparaissant sur un tableau dont le support est une bande de papier photo de 26×150 cm.
Ce dispositif d’affichage est reproduit à l’identique sur deux tableaux dont la couleur de fond est différente.
L’un est de fond blanc : #fragments_blanc
Le second est de fond noir : #fragments_noir
Un troisième élément vient compléter l’ensemble de l’œuvre pour en faire le triptyque ; c’est l’image de la troisième séquence tirée sur un petit tableau au format papier photo 14x18cm : #fragment_3b-5-0F

Les « fenêtres-images » sont la visualisation, sur chacun des tableaux, des images représentant les corps lumineux.
Les 2 tableaux, #fragments_blanc et #fragments_noir, représentent la symbolique de la position et de la vitesse de ces corps lumineux.
Le petit format, quant à lui, affiche l’image d’une des 5 séquences pour l’extraire de son contexte de prise de vue et représente la symbolique du compromis de mesure entre la position et la vitesse minimalistes.

La durée totale des cinq séquences, du point A (départ du début de l’enregistrement de la première séquence), jusqu’au point E (fin de l’enregistrement de la cinquième et dernière séquence), détermine la vitesse de déplacement du capteur.
L’apparition des images matérialise, par un phénomène réfléchi, le déplacement du capteur ou sa position pendant ce déplacement.
Les « fenêtres-images » représentent la partie visible de l’enregistrement du phénomène, comme la partie haute d’une onde que l’on peut voir se dessiner sur l’eau quand un corps en touche sa surface.Elles déterminent la position du capteur lors de son déplacement mais pas sa vitesse de déplacement.
La partie qui sépare deux « fenêtres-images », comme la distance entre deux ondes marquées à la surface de l’eau,  détermine la vitesse du déplacement du capteur et non sa position.

Salon Réalités Nouvelles 2017
Éric Petr | Fragaments, présentation blog
Éric Petr | Fragaments, présentation blog

ABSTRACTIONS AU CHÂTEAU DE LA VEYRIE

Éric Petr | Tryptique
Exposition Château de la Veyrie 2017, Triptyque 光の痕跡 © Éric Petr

CHATEAU DE LA VEYRIE | Édition 2017
Une exposition sur l’abstraction
du 13 mai au 18 septembre 2017

Le Salon Réalités Nouvelles investit le Château de la Veyrie à Bernin, Isère

A Bernin en Isère, le Chateau de la Veyrie abrite jusqu’au 18 septembre une exposition hors les murs du prestigieux « Salon Réalités Nouvelles ». Une quarantaine de « pointures » s’est appropriée ce lieu insolite sur le thème de l’art abstrait contemporain.

Sculptures, tableaux, dessins, photographies, vidéos… Des oeuvres insolites dans un site qui l’est tout autant. Le Château de la Veyrie situé à Bernin est une maison bourgeoise du XIe siècle, posée sur une butte du Grésivaudan.

C’est le lieu choisi par le « Salon des Réalités nouvelles » qui quelque fois se délocalise… Créée en 1947, cette manifestation réunit régulièrement des artistes internationaux « performers » de l’abstraction. 400 grandes signatures sont membres de son association.

A Bernin, 36 artistes s’exposent donc hors leurs murs habituels… Le lieu porte les traces d’une histoire économique, culturelle et artistique. Chaque artiste s’est approprié les lieux, entrouvant à sa manière une porte pour que le visiteur anonyme et curieux se laisse embarquer…

Reportage FR3 Auvergne Rhône-Alpes de Isabelle Colbrant, Vincent Habran, Pierre Maillard . . .

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/salon-realites-nouvelles-investit-chateau-veyrie-bernin-isere-1275633.html

Château de la Veyrie 2017
Reportage FR3 Auvergne Rhône-Alpes … [cliquez sur l’image]
Château de la Veyrie 2017

L’ŒIL DE LA PHOTOGRAPHIE | INTERVIEW

L'Œil de la photographie

Éric Petr, un coup de cœur de l’Éléphant

Éric Petr est un artiste-photographe français, né en 1961. Il vit à Marseille et promène son appareil photo, en toute discrétion, en des lieux publics et sacrés. Ses photographies éblouissent, émerveillent par leur beauté, le jeune enfant ; elles subjuguent, étonnent l’admirateur averti. Éric Petr, à 7 ans, était un précoce et talentueux « déclencheur ». Cet auteur est resté sans maître et humble. Ses photos, variations de lumière, résument ce qu’est la vie : fragilité et grandeur.

www.loeildelaphotographie.com

Interview

Comment définiriez-vous votre photographie ?

Ma photographie est une réflexion sur l’essence de la lumière. Elle questionne sur ce que l’observation imposerait certaines limites à notre perception du réel. Elle montre la fragilité et la beauté de la vie.

Pourquoi avoir choisi la photographie ?

Je ne l’ai pas choisie, elle s’est imposée à moi comme si dans ma mémoire subconsciente quelque chose m’avait toujours relié à elle.
Quand je regarde dans l’œil de mon reflex, une distance avec le monde se produit et cette distance est celle qui me donne le recul nécessaire pour me sentir en phase avec ce monde.
Depuis que j’ai regardé, tout jeune, à travers le viseur du 6×9 que m’avait prêté mon père, j’ai été fasciné par cette ambiguïté éprouvée à être tour à tour observateur et acteur de son observation.
La photographie est pour moi le moyen de libérer une écriture inconsciente, dominée par une pulsion instinctive, l’inspiration.

Comment êtes-vous arrivé à ce type d’images ?

C’est un long parcours mais, quand j’y pense finalement, tout est assez cohérent.
J’ai toujours eu le désir d’écrire la trace invisible de l’interconnexion des éléments de l’univers et la relation qui nous lie avec eux.

Avec quel matériel travaillez-vous ? Pourriez-vous expliquer votre technique ?

Je travaille essentiellement avec un Nikon F3 et un Nikon Df donc, avec l’argentique et le numérique.
Je n’utilise jamais de zoom pour préférer les vieux objectifs qui ont une âme et avec lesquels je ressens une belle énergie.
Je n’utilise pas de programme, je suis toujours en mode B (Bulb) et je n’utilise jamais le mode de mise au point automatique. La sophistication des appareils modernes me gêne et m’ennuie plutôt qu’autre chose.
J’ai un peu l’impression, lorsque je me retrouve avec de vrais photographes, de faire partie d’un monde qui n’existe plus.
Mais dans un sens, comme mes photos parlent d’intemporalité, ça leur va bien.

Vos séries sont-elles réfléchies avant la prise de vue ? Si oui comment naissent-elles ? Si non, comment naît la série ?

Dans mon esprit, mon négatif est la toile du peintre et la lumière, son pinceau. Dans la problématique posée, le rai de lumière est fixe ; c’est l’appareil qui doit être mobile. Comme si le peintre devait bouger sa toile pour peindre avec un pinceau fixé au mur. C’est ainsi que je photographie.

Je vais donc composer mes couleurs, dessiner mes formes, mettre en vibration des lueurs que j’extrais de lieux éternels et chargés d’une énergie particulière, pour écrire des histoires célestes de ce pinceau de lumière.
La question que je pose ici : qui tient ce pinceau ?
Ne serait-ce pas celui qui se trouve derrière la lumière, justement ? Cette connaissance qui précède la lumière ? Cet espace qui voit ce que voit la lumière ? Cet instant qui précède le Big Bang ? Ce trou noir qui renferme les secrets de l’univers et qui nous sont délivrés, sous la forme d’une écriture codée et poétique, sur ma pellicule ?

Mes séries sont toutes issues de cette même réflexion : la représentation de corps célestes, invisibles dans notre système en, seulement, trois dimensions.
Chaque série montre une dimension différente de ces corps.
Pour mieux comprendre, imaginons un volume suspendu dans l’espace. Imaginons également que nous projetions une source de lumière sur ce corps. Nous obtiendrions alors des formes réfléchies par la lumière, sur un mur opposé, de différentes structures, selon que la source d’éclairage est d’un côté ou de l’autre du volume. Les différentes images projetées de ce corps donneront une lecture multiple de ce qu’il est réellement. Pour autant, aucune des formes projetées ne sera inexacte, ni même exacte. C’est uniquement la multiplicité en série de ces formes projetées qui apportera une définition plus précise des caractéristiques du volume éclairé.
Mes séries fonctionnent comme ces projections. Chaque série montrera une seule dimension de l’univers mais l’ensemble de mes séries apportera autant de facettes que l’univers a de dimensions.

Qu’est-ce qu’une photographie réussie ?

Une photographie réussie est une photographie qui traversera les temps sans jamais livrer son mystère. C’est son intemporalité qui fera d’elle son éternelle contemporanéité.

Qu’aimeriez-vous photographier que vous n’avez pas encore fait ?

Mon rêve serait de photographier ce qui précède le Big Bang, juste pour me rassurer et me dire que notre univers n’est qu’une fraction d’étincelle dans un monde perpétuellement en mouvement et non pas un monde figé dans une parenthèse, un monde sans père.

Que vous inspire le figuratif ?

Le figuratif fixe les éléments. Il nous assure que nous sommes.
Il nous rassure au sens que ce que nous pouvons voir, est. Il crée une image figée de notre présent. Cette image prend une dimension atemporelle à travers laquelle notre esprit peut voyager dans l’espace-temps de notre imaginaire.

L’Œil de la photographie, Avril 2017