Pour cette première carte blanche, notre invité de la semaine, Pierre Léotard, fondateur des revues Corridor Éléphant et Niepcebook, nous présente le travail photographique de Éric Petr.
« Il y a des photographies hors temps, des photographies dont certains se demandent si elles le sont réellement. Des photographies que l’on pourrait difficilement dater autrement que par la technologie qui a permis de les réaliser. Il y a des photographies qui arrêtent le temps, en tirent le portait et reprennent leur route. Les photographies d’Éric Petr sont de celles-là. Et l’on se prend à admirer ce que le regard ne voit pas, à se perdre dans l’image et à y déceler la relativité de l’urgence.« Texte, Pierre Léotard
« Depuis que l’être humain a conscience de son historicité, il s’interroge sur l’essence du temps. Nous sommes « ici et maintenant » sur cette Terre. Nous voyons notre passé s’inscrire sur le registre de notre mémoire et notre devenir comme une histoire qui se dévoile au fil du temps et dont nous sommes l’unique protagoniste. Ce processus dépend d’une inconnue dont le nom serait « temps qui passe ». Mais ce « temps-qui-passe », peut-on le considérer comme un futur devenant indéfiniment présent ou un présent devenant à son tour passé, voire comme une machine à renouveler perpétuellement l’instant présent ? Mais alors que devient à son tour le passé et d’où vient aussi le futur ? Peut-on en déduire que le futur et le passé sont transmutables ? Emmanuel Kant appelle le temps et l’espace les deux quanta originaires de notre imagination. En effet, lorsque nous essayons de théoriser l’espace-temps, nous sommes confrontés aux apories du langage alors qu’avec l’imaginaire, ces notions peuvent être comprises instinctivement. L’image est la bible des « illettrés », tout comme l’imaginaire serait le thesaurus des mortels. La structure d’une image est fondamentalement atemporelle et lui permet d’évoquer les idées les plus abstraites sans qu’il y ait besoin de les aborder par le discours ou la mathématique. C’est précisément dans ce rapport à l’image et au temps que naît ma photographie, au confluent du temps et de la lumière. On peut y voir dans ses fils de lumière, la matière créatrice du monde, celle d’un monde quantique qui défie nos lois et notre temps, comme l’écriture d’une vibration subliminale.« Texte, Éric Petr
Scriptphotography par Giuseppe Cicozzetti Dans ce magazine, vous ne verrez jamais une mauvaise photo
Sono felice di aprire l’anno 2o18 leggendo questo bellissimo testo di Giuseppe Cicozzetti critico d’arte alla rivista Scriptphotography dedicata alla fotografia contemporanea.
Je suis heureux d’ouvrir l’année 2o18 par la lecture de ce très beau texte de Giuseppe Cicozzetti critique d’art à la revue Scriptphotography dédiée à la photographie contemporaine.
Il y a un monde de silence
Texte traduit de l’italien vers le français
Il y a un monde silencieux et éloigné du nôtre, un monde dont la voix joyeuse, lumineuse ou nocturne et solitaire suggère à ceux qui savent écouter que les matières premières de la photographie ne sont que deux : la lumière et le temps. La lumière et le temps sont le territoire qui intéresse le photographe français Éric Petr. Les œuvres de sa série sont plus que des photographies, ce sont des hommages de dévotion, des cadeaux lumineux à la consistance impalpable de la matière. Éric Petr s’engage avec Lumière et Temps, dans un respectueux corps à corps, un jeu d’approches où tous sont gagnants. La lumière, qui écrit son essence et qui laisse des traces d’elle-même sur chaque surface, ici, dans les œuvres de Petr, est laissée libre de s’étendre. Elle est incorruptible. Indomptable. C’est fluide et mobile et le temps garantit son flux ou, si vous préférez, elle est laissée libre d’écrire sa propre histoire. Et ce que nous lisons, ou plutôt, nous observons, est une chaîne dans laquelle chacun des éléments nous permet de l’admirer dans le dynamisme ininterrompu des luminescences qui sont devenues matière. Le statisme est vaincu. Ici, le flux libre, nous assistons à un florilège des formes. La lumière, sortie de son état matière, se produit en apparences ectoplasmiques avec une beauté irréfutable, comme des éclats sur un univers sombre. D’autres fois, c’est une esquisse timide, allusive, suggérant presque une présence latente qui va bientôt menacer d’inonder la scène. Et parfois, le caractère bienveillant de la lumière, tenu par la main du Temps, se produit en formes qui nous rappellent quelque chose : bien que l’on ne s’en souvienne pas, nous n’attendons pas de retrouver sa mémoire : il y a une magie, même dans le secret ; et devant un tel spectacle plus qu’engagés dans une réponse, nous sommes appelés à l’admiration. Chutes de lumière, jeux de lumière. Une lumière liquide, légère, mobile et active. Éric Petr nous appelle à assister à l’invisible, il nous invite à voir l’insaisissable s’arrêter à jamais dans ses prises de vues, alors que nous restons conscients d’avoir assisté à un prodige. En outre, nous sommes témoins du déclenchement d’une énergie primordiale dans laquelle les éléments possèdent une force indomptable, ancestrale et à ce tumulte nous demandons d’être transpercés. Éric Petr sait comment agir et nous emmène dans un voyage « électrique » où, avec la maîtrise d’un chef d’orchestre, il dirige avec ordre la luminescence scintillante d’une matière devenue soliste : la lumière écrit son histoire et sans rien omettre. La voilà dans sa transformation des fissures sombres, avaler l’espace amorphe des ténèbres, se libérer du pouvoir spectrométrique de la «chroma» et rassembler chaque composante pour donner corps à une cascade de vie. Parce que la lumière dans les photos de Petr est la vie qui se propage et grave son passage avec une entaille dans l’obscurité. Les travaux d’Éric Petr, sa recherche est la tentative d’une restitution, donner chance à la lumière de se dédouaner du débat qu’on la voit primaire avec les ombres pour qu’elle assume définitivement le rôle de protagoniste, rôle qui nous a convaincus de ce choix.
C’è un mondo silente e distante dal nostro, un mondo la cui voce gaia e luminosa o notturna e solitaria suggerisce a chi sa ascoltarla che due e non altre sono le materie prime della fotografia: Luce e Tempo. Luce e Tempo sono il territorio che interessa il fotografo francese Éric Petr. I lavori delle sue serie sono più che fotografie, essi sono omaggi devozionali, luminosi tributi all’impalpabile consistenza della materia. Éric Petr ingaggia con Luce e Tempo un rispettoso corpo a corpo, un gioco di avvicinamenti in cui a vincere sono tutti. La luce, che scrive la sua essenza e che lascia segni di sé su ogni superficie qui, nei lavori di Petr è lasciata libera di dilagare. E’ incorrotta. Indomita. E’ fluida e mobile e il Tempo ne garantisce il fluire o, se preferite, è lasciata libera di scrivere il suo racconto. E quanto leggiamo, o meglio, osserviamo, è un ordito nel quale ciascuno degli elementi lascia che si ammiri nel dinamismo irrefrenabile di luminescenze divenute materia. La staticità è sconfitta. Ecco dunque, poi che il flusso è libero, assistere a un florilegio di forme. La Luce, scardinata dall’impianto fisico, si produce in apparenze ectoplasmatiche dalla bellezza inconfutabile quali schegge su un universo buio. Altre volte è un accenno ritroso, allusivo, quasi a segnalare una presenza latente che presto minaccerà di inondare la scena. Ma poi, succede talvolta, la natura benevola della Luce, tenuta per mano dal Tempo si produce in figure che ricordano qualcosa: sebbene non ci sovvenga non ci attardiamo a recuperarne il ricordo: c’è una magia anche nel segreto; e davanti a un tale spettacolo più che impegnati a una risposta siamo chiamati alla sua ammirazione. Cascate di luce, giochi di luce. Una luce “liquida”, mobile e attiva. Éric Petr ci chiama ad assistere all’invisibile, ci invita a vedere l’inafferrabile fermato per sempre nei suoi scatti, mentre a noi resta la consapevolezza d’avere assistito a un prodigio. Di più, siamo testimoni dello scatenarsi di un’energia primordiale nella quale gli elementi posseggono un’ancestrale forza indomabile; e a questo tumulto noi chiediamo d’essere trafitti. Éric Petr sa come agire e ci accompagna dentro un viaggio “elettrico” dove con la maestria d’un direttore d’orchestra dirige con ordine le scalpitanti luminescenze di una materia divenuta solista: la Luce scrive la sua storia e senza omettere nulla. Eccola dunque mentre si trasmuta dalle fenditure più oscure, inghiottire lo spazio amorfo del buio, liberarsi nella potenza spettrometrica del “chroma” e chiamare a raccolta ogni singola componente che ne compone la natura per dare vita a una cascata di vita. Perché la Luce nelle fotografie di Petr è vita che dilaga, che incide il suo passaggio con uno squarcio nelle tenebre. I lavori di Éric Petr, la sua ricerca è il tentativo di una restituzione, dare alla Luce cioè la chance di svincolarsi dal dibattito che la vede comprimaria con le ombre perché assuma definitivamente il ruolo di protagonista, parte che una volta ottenuta ci convince della scelta.
Exposition collective du 2 janvier au 20 janvier 2018 Vernissage le samedi 6 janvier 2018 à 19h
LE LIEU La Galerie Associative les Ateliers Agora www.ateliers-agora.fr 2 Place Thiers 13340 Eyguières, en partenariat avec l’ESDAC (Ecole Supérieure de Design, Arts appliqués, Communication d’Aix-en-Provence) consacre ses lieux d’accueil à une exposition dédiée à la photographie sur la thématique « A la manière de… »
PRÉAMBULE Consciemment ou inconsciemment notre activité photographique, que nous soyons amateur, averti ou professionnel, trouve toujours son inspiration dans les travaux d’un maître, d’un guide, d’une égérie. Quelque part nous devenons la continuité de sa pensée, de son travail. C’est ce point qui nous intéresse. C’est ce point qui est l’objet de notre sujet.
A LA MANIÈRE DE… ? Qu’il soit écrivain, poète, cinéaste, photographe, sculpteur, peintre, cet artiste a été et l’est peut-être encore un guide dans votre travail photographique. Pourquoi pas devenir le prolongement de son travail. Pourquoi pas exprimer votre ressenti d’une partie de son œuvre. Il ne s’agit pas de plagier, de copier, d’imiter ni de reproduire. Il s’agit de s’inspirer au moins d’une partie de son travail, de prolonger à votre manière sa façon de voir et de mettre en image, de donner une nouvelle approche, une nouvelle dimension, une nouvelle mise en scène d’un sujet. Copier, c’est être esclave. Emprunter, est plus intéressant car l’idée chemine. S’inspirer et faire évoluer est valorisant.
LE MOT DE L’AUTEUR « A LA MANIÈRE DE…「 Pierre Soulages 」»
#bootstrap_2o17 est un projet qui prend naissance sur les traces de la lumière de Pierre Soulages et sur une première réflexion en 2004 qui aboutit à un projet netArt « TrAVerSéE2nUiT 2oo4 » réalisé sur une page internet, une œuvre de 36 x 1024 pixels (36.864 pixels) qui fait allusion à la rupture de l’argentique pour le numérique. -> www.pozekafee.net/eric.petr/traversee2nuit/
#bootstrap est tout d’abord un éloge à Pierre Soulages mais aussi à Edgard Gunzig car ils ont conduit, sans que j’en sois conscient, l’orientation et la recherche de mon travail photographique jusque récemment, où j’établis les corrélations évidentes entre Pierre Soulages d’une part, pour mon interrogation sur la lumière comme matière et d’autre part, entre Edgard Gunzig qui, dans un deuxième temps, m’a fait réfléchir à l’essence de cette matière lumineuse et son intemporalité. Le choix d’un papier japonais très texturé, pour cette série de cinq éléments non dissociables, est essentiel dans la mesure où sa structure vient, comme écho, rappeler la matière physique des toiles « noir-lumière » de Pierre Soulages. Nota bene : Bootstrap est une théorie explicative de l’origine de l’univers développée par Edgard Gunzig.
ŒUVRE EXPOSÉE #boostrap_2o17 (pentaptyque #1/3 copies + 1 EA) Série photographique de 5 images (8×12 cm) sur une ligne horizontale de 140 cm, tirées sur papier Washi Fine Art 260g frangé et très texturé (10×15 cm), montées sous cadre sans vitre (15×20 cm) avec une fixation flottante de l’image.
TrAVerSéE2nUiT 2oo4 … une œuvre netArt en 36 poses
Récit photographique retraçant une traversée de nuit de la Mer Méditerranée en août 2004 de Marseille à Bastia.
Ce projet photographique netArt de 36.864 pixels, composé de 36 vues de 1024 pixels défilant au rythme d’une traversée en Mer Méditerranée sous une lumière lunaire rasante, est l’évocation pour l’art de la photographie, de la fin de l’ère de l’argentique et l’apparition de celle du numérique ; une fracture violente qui annonce déjà la mort d’une technologie mais qui ouvre d’infinies possibilités malgré une qualité très inférieure à celle de l’argentique. Propos Éric Petr, 2004
« L’Avent … avant NOËL » En attendant l’Avent de Noël … par Grenier iDéco & Éric PETR
☆ Date : du 23 au 26 novembre 2017 · 23 et 24 Nov. 2017 : Motifs de gui & Napoléon III et photographie abstraite · 25 et 26 Nov. 2017 : Poterie du XVIIIe siècle & Napoléon III et photographie abstraite ☆ Horaires : de 12h00 à 19h00 et le dernier jour de 12h00 à 15h00 ☆ Lieu : Galerie Ringoya 根津2-22-7 〒113-0031 Bunkyo-ku, Tokyo, Japan Accès Tokyo Metro Chiyoda Ligne Nezu Station 1 minute à pied de la Sortie 1
L’Avent est une période de quatre semaines avant Noël, les Européens attendent avec impatience Noël. Quand l’Avent commence, les illuminations et les fenêtres de la ville deviennent de la couleur de Noël et je pense que, … « Ah, Noël approche ! » Nous apporterons des objets et des œuvres qui conviennent à cette atmosphère de Noël. L’invité d’honneur est le photographe abstrait Éric PETR. Nous attendons avec impatience cette fusion des antiquités et de la photographie contemporaine abstraite ♪
S’il vous plaît, ne manquez pas cet événement ♪ Si vous venez en fin d’après-midi, nous aurons le temps de parler plus tranquillement (lol) De plus, comme c’est YANESEN, il y aura beaucoup d’endroits intéressants tels que YANAKA. Il semble que GALERIE RINGOYA servira, dans une tasse et sa soucoupe de collection vintage, votre commande de thé (* ^^ *) Il semble aussi que le gâteau chaud sera également recommandé. Je pense que le nombre de sièges sera faible, il est donc recommandé de venir tard dans l’après-midi.
Nous sommes impatients de vous rencontrer et nous voudrions que cette exposition soit des plus agréables et des plus attrayantes pour vous tous. Au grand plaisir de vous voir bientôt !
#fragments [ triptyk_2o17 ] est une transcription poétique du principe d’indétermination ou « relations d’incertitude » de la mécanique quantique énoncé par Werner Heisenberg en 1927. Cette étude photographique interroge sur le fait que notre observation de l’univers imposerait certaines limites à notre perception de la réalité. Les vitraux représentent dans ces images la symbolique de particules élémentaires que sont les photons alors, … Le tableau blanc représente la position des particules, le tableau noir représente la vitesse des particules et le petit tableau représente le compromis de mesure entre la position et la vitesse minimalistes.
1er tableau : #fragments_blanc (26cm x 150cm) sans cadre2e tableau : #fragments_noir (26cm x 150cm) sans cadre
3e tableau : #fragments_3b-5-0F (14cm x 18cm) encadrement boîte noire
Description du dispositif
Le lieu : Grotte Sainte Marie-Madeleine à La Sainte BaumePlan du dispositif
Il y a 3 corps lumineux strictement alignés. Ces trois corps ont été enregistrés sur le capteur d’un appareil photographique au cours d’une séance. L’appareil a pris 5 séquences d’enregistrement des 3 corps lumineux selon un déplacement parallèle à leur alignement. Les 3 corps apparaissent ou n’apparaissent pas selon qu’ils sont ou ne sont pas dans la visée de l’objectif au cours de l’opération d’enregistrement des 5 séquences.
Les 5 séquences sont matérialisées par des « fenêtres-images » apparaissant sur un tableau dont le support est une bande de papier photo de 26×150 cm. Ce dispositif d’affichage est reproduit à l’identique sur deux tableaux dont la couleur de fond est différente. L’un est de fond blanc : #fragments_blanc Le second est de fond noir : #fragments_noir Un troisième élément vient compléter l’ensemble de l’œuvre pour en faire le triptyque ; c’est l’image de la troisième séquence tirée sur un petit tableau au format papier photo 14x18cm : #fragment_3b-5-0F
Les « fenêtres-images » sont la visualisation, sur chacun des tableaux, des images représentant les corps lumineux. Les 2 tableaux, #fragments_blanc et #fragments_noir, représentent la symbolique de la position et de la vitesse de ces corps lumineux. Le petit format, quant à lui, affiche l’image d’une des 5 séquences pour l’extraire de son contexte de prise de vue et représente la symbolique du compromis de mesure entre la position et la vitesse minimalistes.
La durée totale des cinq séquences, du point A (départ du début de l’enregistrement de la première séquence), jusqu’au point E (fin de l’enregistrement de la cinquième et dernière séquence), détermine la vitesse de déplacement du capteur. L’apparition des images matérialise, par un phénomène réfléchi, le déplacement du capteur ou sa position pendant ce déplacement. Les « fenêtres-images » représentent la partie visible de l’enregistrement du phénomène, comme la partie haute d’une onde que l’on peut voir se dessiner sur l’eau quand un corps en touche sa surface.Elles déterminent la position du capteur lors de son déplacement mais pas sa vitesse de déplacement. La partie qui sépare deux « fenêtres-images », comme la distance entre deux ondes marquées à la surface de l’eau, détermine la vitesse du déplacement du capteur et non sa position.
CHATEAU DE LA VEYRIE | Édition 2017 Une exposition sur l’abstraction du 13 mai au 18 septembre 2017
Le Salon Réalités Nouvelles investit le Château de la Veyrie à Bernin, Isère
A Bernin en Isère, le Chateau de la Veyrie abrite jusqu’au 18 septembre une exposition hors les murs du prestigieux « Salon Réalités Nouvelles ». Une quarantaine de « pointures » s’est appropriée ce lieu insolite sur le thème de l’art abstrait contemporain.
Sculptures, tableaux, dessins, photographies, vidéos… Des oeuvres insolites dans un site qui l’est tout autant. Le Château de la Veyrie situé à Bernin est une maison bourgeoise du XIe siècle, posée sur une butte du Grésivaudan.
C’est le lieu choisi par le « Salon des Réalités nouvelles » qui quelque fois se délocalise… Créée en 1947, cette manifestation réunit régulièrement des artistes internationaux « performers » de l’abstraction. 400 grandes signatures sont membres de son association.
A Bernin, 36 artistes s’exposent donc hors leurs murs habituels… Le lieu porte les traces d’une histoire économique, culturelle et artistique. Chaque artiste s’est approprié les lieux, entrouvant à sa manière une porte pour que le visiteur anonyme et curieux se laisse embarquer…
Reportage FR3 Auvergne Rhône-Alpes de Isabelle Colbrant, Vincent Habran, Pierre Maillard . . .
Éric Petr est un artiste-photographe français, né en 1961. Il vit à Marseille et promène son appareil photo, en toute discrétion, en des lieux publics et sacrés. Ses photographies éblouissent, émerveillent par leur beauté, le jeune enfant ; elles subjuguent, étonnent l’admirateur averti. Éric Petr, à 7 ans, était un précoce et talentueux « déclencheur ». Cet auteur est resté sans maître et humble. Ses photos, variations de lumière, résument ce qu’est la vie : fragilité et grandeur.
Ma photographie est une réflexion sur l’essence de la lumière. Elle questionne sur ce que l’observation imposerait certaines limites à notre perception du réel. Elle montre la fragilité et la beauté de la vie.
Pourquoi avoir choisi la photographie ?
Je ne l’ai pas choisie, elle s’est imposée à moi comme si dans ma mémoire subconsciente quelque chose m’avait toujours relié à elle. Quand je regarde dans l’œil de mon reflex, une distance avec le monde se produit et cette distance est celle qui me donne le recul nécessaire pour me sentir en phase avec ce monde. Depuis que j’ai regardé, tout jeune, à travers le viseur du 6×9 que m’avait prêté mon père, j’ai été fasciné par cette ambiguïté éprouvée à être tour à tour observateur et acteur de son observation. La photographie est pour moi le moyen de libérer une écriture inconsciente, dominée par une pulsion instinctive, l’inspiration.
Comment êtes-vous arrivé à ce type d’images ?
C’est un long parcours mais, quand j’y pense finalement, tout est assez cohérent. J’ai toujours eu le désir d’écrire la trace invisible de l’interconnexion des éléments de l’univers et la relation qui nous lie avec eux.
Avec quel matériel travaillez-vous ? Pourriez-vous expliquer votre technique ?
Je travaille essentiellement avec un Nikon F3 et un Nikon Df donc, avec l’argentique et le numérique. Je n’utilise jamais de zoom pour préférer les vieux objectifs qui ont une âme et avec lesquels je ressens une belle énergie. Je n’utilise pas de programme, je suis toujours en mode B (Bulb) et je n’utilise jamais le mode de mise au point automatique. La sophistication des appareils modernes me gêne et m’ennuie plutôt qu’autre chose. J’ai un peu l’impression, lorsque je me retrouve avec de vrais photographes, de faire partie d’un monde qui n’existe plus. Mais dans un sens, comme mes photos parlent d’intemporalité, ça leur va bien.
Vos séries sont-elles réfléchies avant la prise de vue ? Si oui comment naissent-elles ? Si non, comment naît la série ?
Dans mon esprit, mon négatif est la toile du peintre et la lumière, son pinceau. Dans la problématique posée, le rai de lumière est fixe ; c’est l’appareil qui doit être mobile. Comme si le peintre devait bouger sa toile pour peindre avec un pinceau fixé au mur. C’est ainsi que je photographie.
Je vais donc composer mes couleurs, dessiner mes formes, mettre en vibration des lueurs que j’extrais de lieux éternels et chargés d’une énergie particulière, pour écrire des histoires célestes de ce pinceau de lumière. La question que je pose ici : qui tient ce pinceau ? Ne serait-ce pas celui qui se trouve derrière la lumière, justement ? Cette connaissance qui précède la lumière ? Cet espace qui voit ce que voit la lumière ? Cet instant qui précède le Big Bang ? Ce trou noir qui renferme les secrets de l’univers et qui nous sont délivrés, sous la forme d’une écriture codée et poétique, sur ma pellicule ?
Mes séries sont toutes issues de cette même réflexion : la représentation de corps célestes, invisibles dans notre système en, seulement, trois dimensions. Chaque série montre une dimension différente de ces corps. Pour mieux comprendre, imaginons un volume suspendu dans l’espace. Imaginons également que nous projetions une source de lumière sur ce corps. Nous obtiendrions alors des formes réfléchies par la lumière, sur un mur opposé, de différentes structures, selon que la source d’éclairage est d’un côté ou de l’autre du volume. Les différentes images projetées de ce corps donneront une lecture multiple de ce qu’il est réellement. Pour autant, aucune des formes projetées ne sera inexacte, ni même exacte. C’est uniquement la multiplicité en série de ces formes projetées qui apportera une définition plus précise des caractéristiques du volume éclairé. Mes séries fonctionnent comme ces projections. Chaque série montrera une seule dimension de l’univers mais l’ensemble de mes séries apportera autant de facettes que l’univers a de dimensions.
Qu’est-ce qu’une photographie réussie ?
Une photographie réussie est une photographie qui traversera les temps sans jamais livrer son mystère. C’est son intemporalité qui fera d’elle son éternelle contemporanéité.
Qu’aimeriez-vous photographier que vous n’avez pas encore fait ?
Mon rêve serait de photographier ce qui précède le Big Bang, juste pour me rassurer et me dire que notre univers n’est qu’une fraction d’étincelle dans un monde perpétuellement en mouvement et non pas un monde figé dans une parenthèse, un monde sans père.
Que vous inspire le figuratif ?
Le figuratif fixe les éléments. Il nous assure que nous sommes. Il nous rassure au sens que ce que nous pouvons voir, est. Il crée une image figée de notre présent. Cette image prend une dimension atemporelle à travers laquelle notre esprit peut voyager dans l’espace-temps de notre imaginaire.
Éric Petr is a French photographer born in 1961. He lives in Marseille and, very discreetly, walks around with his camera into public and sacred places. His photographs dazzle, amaze young children through their beauty. They subjugate, astonish mature viewers. Éric Petr, at seven years old, was a precocious and talented « shooter ». Humble and belonging to no one, his photos, variations of light, summarize what life is: fragility and greatness. …
I didn’t choose it. It imposed itself on me as if something in my subconscious memory was always connected to it. When I look into the eye of my camera, a distance from the world is created, and this distance is what gives me the necessary space to feel in sync with this world. Ever since I looked though the viewfinder of the 6×9 my father lent me at a very young age, I was fascinated by this alternating ambiguity between being an observer and an actor in the observation. For me, photography is the way to free something unconscious, dominated by an instinctive drive, inspiration.
How did you end up making these types of photos?
It was a long journey, but, in the end, when I think about it, everything is pretty consistant. I always had the desire to draw out the invisible record of the interconnection of universal elements and the relationship that connects us to them.
What would you like to photograph you haven’t yet?
My dream would be to photograph what came before the Big Bang, just to reassure myself and tell that our universe is only a fraction of a spark of a world in perpetual movement, not a world frozen between parentheses, a world without a father.
What influences the figurative for you?
The figurative stabilizes the elements. It assures us that we are. It reassures us in the sense that we can see, is. It creates an image frozen in our present. This image take an atemporal dimension through which our minds can travel in the spacetime of our imagination.
« Tout travail d’artiste repose sur des pratiques et des postulats plus fragiles qu’ils n’en ont l’air. De leurs projets, de leurs réalisations les artistes transmettent la possibilité que toute chose puisse à un moment, devenir autre. De nécessités en contingences les œuvres sont ainsi en permanentes mutations. Au cours de la création et des expériences menées, chacun des artistes peut avoir senti que ces recherches et productions dérivent, cherchent, et proposent de façon fortuite des formes inattendues mais possibles. C’est autour de « Ce qui aurait pu ne pas être, » que nous vous proposons cette exposition. C’est le pari que nous avons soumis aux artistes réunis ici, montrer des créations qui sont pour eux un pas de côté dans leur production. Montrer ce qui serait inhabituel à un moment de leur recherche. » AP_mars2017
#eauxfortes_2o17 Cette lumière qui s’écrit en pointillé sur mon négatif, à la manière des eaux-fortes où les acides viennent mordre la plaque de cuivre de l’aquafortiste, fait naître des formes incertaines qui évoquent par la précision du trait des estampes abstraites et mystérieuses. Là où, dans mon travail plus connu, la lumière agit comme un pinceau pour y coucher par aplats des impressions célestes, cette expérience en marge que je vous dévoile ici, sous une forme contingente et aléatoire de vie, dans une écriture ciselée, vient révéler des images qui pourraient appartenir à des voies lactées chimériques, des mondes imaginaires ou d’improbables fjords pliocènes.
Œuvre issue de la série #eauxfortes_2o17 Titre : 0x90545004 | 3 exemplaires uniques Papier 20x30cm, encadrement format 8F