LE NIKON DF, UNE GLOIRE TRÈS MITIGÉE ?

Nikon Df et objectif Nippon Kogaku Q 135mm f2.8

Le Nikon Df, une gloire très mitigée ?

J’ai acheté le Nikon Df en février 2014 peu après sa sortie en novembre 2013.
Cela fait maintenant 7 ans qu’il m’accompagne partout dans mes captures de photons improbables et je ne regrette absolument pas cette acquisition. Tout d’abord, il correspond exactement à la manière dont j’aborde la photographie mais également, sa technologie avancée en fait un excellent appareil de professionnel. Qui plus est, équipé du célèbre capteur et processeur d’images du Nikon D4, le rendu de ses images sont d’une qualité vraiment remarquable. Un autre atout indéniable, le Nikon Df est le seul réflex dont la portabilité des objectifs non Ai (et non modifiés Ai) est rendue possible.
Un autre point me séduit dans ce boîtier, c’est son superbe look qui rappelle celui du Nikon FE fabriqué entre 1978 et 1983.
Diriez-vous que je suis un brin nostalgique ? Et bien oui, je l’avoue.

Curieusement, cet appareil n’a pas reçu la bénédiction du monde de la presse photographique lorsqu’il est sorti. Pourtant, je tombe parfois sur des articles de photographes professionnels qui en font parfois l’éloge et qui lui redonnent les honneurs qu’il aurait dû, à mon avis, recevoir.

J’entends bien les critiques qui ont été faites à son égard et il est vrai que cet appareil très atypique, non seulement ne s’adresse pas à tous les publics mais également ne saurait être comparé, dans la critique, à ses appareils contemporains tellement son approche de la photographie est différente.

Il est sans aucun doute le meilleur compagnon en second boîtier pour une photographie où le temps doit prendre sa place et aujourd’hui, près de 8 ans après sa sortie même s’il ne détient pas la côte des meilleurs appareils photo, il demeure néanmoins avec son score de 89 au DXOMARK, un appareil de très bonne qualité aux côtés du Nikon D4s même si l’on peut considérer qu’un Nikon D850 sorti 4 années plus tard remporte aujourd’hui le palmarès du meilleur boîtier full frame avec un score de 100 au DXOMARK.

J’ai découvert récemment un article écrit par le photographe Ken Rockwell lorsque le Nikon Df est sorti et je trouve son analyse très intéressante ; je dirais que ce sont précisément les qualités qu’il met en avant, qui m’ont séduites dans le Nikon Df.

Critique du Nikon Df par Ken Rockwell
Décembre 2013
Texte original en anglais https://www.kenrockwell.com/nikon/df.htm
Traduit par Google en français à ce lien.

Je monte très souvent mon Nikon Df d’objectifs à mise au point manuelle ou, en d’autres termes, des objectifs vintage. Qu’on ne se méprenne pas, certains de ces anciens objectifs, que l’on peut acheter pour quelques centaines d’euros, ont un rendu d’image vraiment excellent, comme ce fantastique Nippon Kogaku Nikkor-Q 135mm f2.8 que l’on distingue sur l’image et qui fut fabriqué entre 1964 et 1975 au Japon.
Sa focale, composée de quatre éléments seulement, permet à la lumière de pénétrer pleinement le corps de l’objectif avec la moindre résistance aux photons, ce qui lui confère une luminosité et une saturation tout à fait remarquables sans même produire des défauts de distorsion auxquels on pourrait s’attendre. Même à la focale F2.8, les images sont équilibrées, les couleurs vives et les effets de bokeh très intenses. C’est sensément un objectif qui n’a pas à rougir des objectifs modernes en plastique et qui vous apporte énormément de plaisir à photographier. Quand vous l’avez en main, vous avez une véritable sensation de plaisir !

Nikon Df et objectif Nikkor H 85mm f1.8

Et pour finir ce petit clin d’œil aux années quatre-vingts avec le film Blow up et cet emblématique objectif Nikkor-H 85mm f1.8 qui fut utilisé par David Hemmings dans les scènes de studio du film « Blow up » de Michelangelo Antonioni.

La qualité des images réalisées avec mon Nikon Df est surprenante tant la facture de cet objectif de 1964 est excellente !

EXPOSITION NUIT RADIEUSE | LE CORBUSIER

zzb Nuit Radieuse | Éric Petr
Nuit radieuse | 0x1853BD01 © Éric Petr, 2o2o

Mercredi 19 mai 2021
À La Cité Radieuse de Marseille
Réouverture du Restaurant Le Ventre de l’Architecte 
& Opening de l’exposition Nuit radieuse de Éric Petr

L’hôtel et restaurant Le Corbusier à Marseille remettra les fourneaux de sa cuisine gastronomique en marche, mercredi 19 mai à partir de 12h.  Celles et ceux qui souhaitent prolonger ce doux moment de liberté retrouvée au-delà de 21h, pourront se soustraire à la règle du couvre-feu en réservant une des magnifiques chambres de l’hôtel et se plonger dans une nuit très vintage dans le pur jus de
Le Corbusier. En effet, si les restaurants devront attendre le 9 juin pour rouvrir leur salle, les hôtels pourvus d’une restauration pourront quant à eux servir en salle dès le 19 mai. 

Pour mettre en couleur cet événement tant attendu par tous, Dominique Gerardin, la propriétaire de ce lieu magique, m’a invité à présenter un travail photographique réalisé depuis La Cité Radieuse d’où j’ai enregistré l’âme de ma ville, au cours d’une nuit d’évasion passée dans l’hôtel Le Corbusier. 

« L’enregistrement des vibrations de la ville restitue un spectre non visible et témoigne de l’extraordinaire pour raconter une rêverie retranscrite dans un idiome visuel où l’on aperçoit en filigrane dans les interstices des signes, l’indicible beauté de Marseille plongée dans son sommeil. » Éric Petr

Je vous invite à lire le très bel article paru dans Canoline Criticks, Revue d’Art Contemporain qui met en lumière « Nuit radieuse »

Eric Petr, Nuit radieuse, récit photographique

LA PHOTOGRAPHIE MOUVEMENT OU LES SUITES NOCTURNES DE ÉRIC PETR

zzb 0x88CBCF03 | Éric Petr

La photographie mouvement
ou les Suites nocturnes d’Eric Petr
par Jean-Paul Gavard-Perret

                I. Pré-visions
Il est de bon ton de faire comme si dans l’art photographique tout allait de soi et comme si les règles étaient parfaitement connues, admises, voire immuables. Il n’en demeure pas moins que dans toutes ses options – fortement enveloppées de technicité ou non – la photographie n’est pas un objet sans aspérités ni surprises et peut se prêter à toutes les manipulations. Ceux qui l’oublient la limitent souvent à une belle petite mécanique bien huilée, un jouet inutile à peine construit déjà brisé.
Eric Petr propose une appropriation qui tend à replacer l’épreuve photographique en ce qu’elle est : une langue que trop souvent on efface ou que d’une certaine manière on altère sous le prétexte qu’il s’agit là d’une activité ambiguë où divers champs se croisent. Force est de constater que beaucoup d’interventions photographiques repérables témoignent d’autres préoccupations que l’art lui-même et déplacent le champ esthétique vers d’autres : éthique, social, politique, etc. Mais les véritables marques du débordement et du franchissement de la photographie restent, comme Eric Petr le prouve, d’une bien autre nature.
L’aventure est esthétique : une langue s’y inscrit selon de nouveaux schèmes et circulations.


              II. Meta-morphoses
Eric Petr propose la transformation du médium par essence spéculaire dans une déterritorialisation qui tourne le dos aux archaïsmes premiers. La photographie acquiert un autre langage. Le « Esse Percipi » (être, c’est percevoir) de Spinoza est en quelque sorte brouillé. Sans pour autant que l’artiste accorde aux effets d’abstractions lumineuses une fonction transcendantale. Dans sa diaphanéité, les couleurs semblent en mouvement et comme pourvues d’un corps. L’avancée des techniques de l’image n’y est pas pour rien. La photographie n’est plus celle d’un monde perçu ou d’un sujet percevant, mais d’un rapport original entre les deux autant par la facture que l’ambition du projet.
La corporéité du monde comme la choséité de l’image sont transformées. Il faut renoncer à saisir « du paysage » envisagé comme une totalité dans l’ordre de la connaissance. De même, il convient de renoncer à croire chez le photographe à une métaphysique de la transparence. Face à l’illusion « réaliste », fidèle, objective, « naturelle » de la réalité, entretenue par la foi en un « Signifié transcendant » jaillit une autre dimension. A l’image de Diogène tournant le dos à la ville, le créateur semble tourner le dos au paysage pour mieux revenir à lui. Comme frappé par la foudre, il ressuscite en faisceaux lumineux comme rejaillissent les fantômes. L’être s’y efface, la nature se ramène à son rien.
En leurs ruissellements ou plutôt zébrures et glissements, les couleurs investissent sur fond noir les photographies d’Eric Petr. Le regard s’emplit de ce déversement de lueurs. Ce n’est pas la lumière banale du dehors mais son suspens filtré. C’est de la couleur habitée mais qui ne dit rien hors d’elle. C’est pourquoi il faut regarder de telles photographies dans le silence.


               III. Dialectiques
Ce qui est absent ou attendu est répandu par les couleurs que rehaussent par touches les lignes. Les couleurs les déplacent et les exaltent. Tout est là mais comme hors de prise. Alors est-ce vraiment donné si c’est hors de prise, est-ce hors de prise puisque c’est  donné ?
Par la couleur, l’absence se lève de partout. Elle en émane, elle est présente. Selon le renversement de la stratégie d’Eric Petr les couleurs « font » paradoxalement jaillir le noir : il n’est là que par elles qui le serrent de près si bien qu’il s’efface par celles qui autorisent sa présence. Dans cette dialectique tout se joue.
N’est-elle pas, au fond, celle de l’art en général ? C’est l’avancée vers l’extase la plus nue et excentrée faite de mouvements contraires qui s’épousent dans l’épreuve de la photographie qu’on définira comme sans « objet » si ce n’est qu’elle-même. Elle ne trouve rien à étreindre – comme il arrive ordinairement dans l’extase. Elle est saisie ou proie d’un saisissement mais ne sait rien elle-même.
D’où la béance qui retient. Elle ouvre la photographie. Voici donc l’élan pur, l’énergie issue du monde pour aller où ? Il n’y a pas de terme, pas d’issue, du monde ne reste que son départ. Sur la photographie, il change et se fait léger, en suspens de lui-même.
Dans une telle œuvre, le monde qui était un terme n’est plus qu’un départ. Ce dont, un jour (ou une nuit), on part. La photographie elle aussi en part, s’en détache. Mais pour nous rappeler à nous, à ce rien qui soit du monde – si ce n’est des lumières (pas des éclairages) à son sommet, à son extase. Nue comme un désert cette extase. Comme ses couleurs. On y brûle. On s’y consume.


                IV. Poésie pure
La photographie d’Eric Petr ne dévoile pas selon une narration idéologique. Elle ne répond pas à une sorte d’utilitarisme : s’il faut fournir notre société en images, le photographe ne s’en préoccupe pas.
Il ne fait pas dans le productivisme ; les masques et les miroirs complaisants. Il laisse à d’autres le monde désolé et convenu des praxis communicationnelles.
A l’inverse, Petr libère la photographie de formes anciennes et périmées sans oublier néanmoins que c’est au moyen de la part la plus primitive de son histoire que la photographie est devenue irremplaçable. Pour être « neuve », elle n’a pas forcément besoin de célébrer l’avènement du réel. Le nouveau formalisme par un retour à des formes « simples » le remplace. Par elles, l’extension de la photographie reste donc possible.
L’artiste crée donc une production d’actions supplémentaires au déjà-vu et partant des découvertes premières de la photographie en passant par les expérimentations abstraites dadaïstes sur le médium. Il crée un supplément de langage qui n’est plus le simple faire-valoir de la représentation.
Dans une telle œuvre, l’imagination n’est pas morte et aucun accident de l’Histoire ne peut en venir à bout. Elle n’est plus fourre-tout ou l’accumulation iconique mais son opposé radical entièrement programmé vers la recherche d’une sorte de poésie pure. La photographie est donc un objet qui change. Mais pas n’importe comment.
Elle ne se contente plus de répéter et de décliner du réel. Elle devient un néo constructivisme particulier : il crée le mouvement par l’image fixe. Preuve que la photographie est toujours à réinventer. Petr en pousse plus loin les flux, respirations, flottements par des suites nocturnes. Sous une apparente abstraction, la figuration n’est jamais absente. Mais cette présence filtre par un pas de côté, une présence intense mais décalée. Elle introduit de l’espace dans l’espace à la recherche d’un paysage inspiré qui ne se voit que dans un tintement plastique.
Exécutée froidement, chaque photographie recèle la puissance de l’agitation. Eric Petr y retient l’essence du vivant. Aux arêtes vives du réel l’artiste préfère des concavités plus subtiles. Là où semble trôner le chaos et l’irréel se concrétise une autre figuration dont la structure échappe en un devenir incessant par énergie et mouvements.


               V. Finir
La photographie est dégagée de tout ce qui n’est pas son langage pour mettre en grâce dans les pesanteurs par l’épreuve de la disjonction qui tient d’un soulèvement, d’une élévation. Il ne s’agit ni de colorer le monde, ni de raconter une histoire. Il faut au contraire aller vers des « déconstructions ». C’est pourquoi les chromatismes instaurent un rapport important. Tandis que la couleur garde une capacité d’ensemencement le noir permet, en devenant un portant intérieur, leur « coupe sombre ». Vidée de toute chair, l’image n’est pourtant pas que l’ombre d’elle-même, elle est réenchantée.
Et par ce chant mystérieux des formes en dissolution, Eric Petr ne suggérerait-il pas ce qui jaillissait des profondeurs de l’inconscient en un lapsus célèbre de Pierre Loti – « ma mère vient de m’ouvrir » – en lieu et place de « ma mère vient de mourir » ? L’Imaginaire ouvrirait donc à la rupture essentielle afin de faire rentrer l’abstraction dans le circuit du médium le plus réaliste. Il s’agit, à travers le noir, de faire jaillir les images les plus naïves et sourdes qui n’ajoutent rien, n’élargissent rien. Elles ne font que renvoyer à l’affolement dont elles sortent, comme le cri absurde à la douleur et à la joie.

© Jean-Paul Gavard-Perret


Texte issu du livre de photographies d’Éric Petr
« SPIRITUELLES ODYSSÉES » édité chez CORRIDOR ÉLÉPHANT
en série limitée 250 exemplaires, numéroté et signé

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Éric Petr | Spirituelles Odyssées un livre numéroté et signé

DIFFRACTIONS

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光 0x3877BF03 © Éric Petr, 2017

Dans mes images, la matière visuelle est redéfinie, les objets sont décomposés pour être réassemblés selon des volumes et des plans complexes, redonnant une nouvelle conception de notre vision du monde.

Pablo Picasso changeait par son regard expressif, la perception des objets et l’espace qui nous entoure pour surprendre et interroger le spectateur.

À ma façon, je recompose notre perception du monde en une retranscription des informations ressenties dans un langage fait de matière visuelle.

Les vibrations ou les impressions que je ressens en certains lieux sublimes, sont capturées par le prisme (ou le pentaprisme) de mon appareil photographique pour prendre forme dans le champ de notre perception visuelle, tout comme les ondes lumineuses (cette matière informe de particules élémentaires) qui passent à travers le sténopé d’une boîte noire pour prendre forme à nos yeux par leur simple diffraction.

En quelque sorte, il s’agit de suggérer au lecteur de ressentir ce qui est, plus que de voir ce qui était.

A priori, la lecture ne semble pas directe mais au fur et à mesure que l’on découvre mes images, on trouve petit à petit les clés nécessaires à leur lisibilité et leur compréhension.

Dans une époque où l’on a besoin de comprendre tout immédiatement, où le temps rythme et ordonne nos émotions, l’intemporalité de mes photographies presse l’observateur à s’arrêter, à suspendre son temps, à faire abstraction de son quotidien pour pénétrer les multiples strates de mes images et libérer son subconscient.

PHOTOGRAPHIE COULEUR OU NOIR&BLANC ?

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Tōkyō Shinjuku (version couleur) | Éric Petr

Couleur ou noir&blanc ?
That’s always the same question!

En dehors des avis personnels de chacun, la préférence pour la couleur ou pour le noir&blanc n’a pas vraiment d’importance ou plutôt, l’importance que l’auteur a eu d’en faire le choix.

Il n’y a donc pas à préférer la couleur du noir&blanc pour ce qui concerne la photo de quelqu’un d’autre. C’est l’auteur qui utilise ces variantes et ces effets comme une matière qui appuiera et portera son discours.

Cette question se pose toujours à l’auteur et jamais au lecteur puisque le lecteur attend précisément de l’auteur qu’il lui raconte quelque chose. Une histoire qui sera soit, en couleur soit, en noir&blanc.

Un auteur se retrouve toujours face à lui même et dans sa solitude.
Tous les conseils qu’il demandera seront vains et aucune réponses ne saura l’éclairer, détenant en lui la solution.

Tout au mieux, les réponses apportées par les autres ne feront que le détourner de son chemin, au pire l’en écarteront.

Un dicton japonais :
本当に、大切なことは教えてくれない、自分で見つけるもの。
A vrai dire, la chose la plus importante, de personne tu ne l’apprendras.
Par toi même trouve un sens à la vie.

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Tōkyō Shinjuku (version noir&blanc) | Éric Petr

RÉALITÉS NOUVELLES 2019 | SHENYANG CHINE

ABSTRACTIONS | 抽象
Musée de LAFA|鲁迅美术学院美术馆

Département des Beaux Arts | Shenyang, Chine & Réalités Nouvelles
Commissaire d’exposition : Xi ZHEN
23 septembre 〜 7 octobre 2019

Vernissage lundi 23 septembre à 15:30

Je suis heureux de participer à cette exposition où je présenterai « Ô Fujisan » polyptyque.

À propos de Ô Fujisan

Blog Ô_Fujisan polyptyk
Polyptyque Ô Fujisan 2018 © Éric Petr

INTENTION ET NON-INTENTION | 1905 ART SPACE

Blog Expo Espace 1905 Shenyang Chine

INTENTION ET NON-INTENTION
1905 ART SPACE|法国新现实主义协会艺术家群展「有意·无意」

Galerie 1905 | Shenyang, Chine
Exposition « hors les murs » de  ]RN structure[

13 juillet 〜 7 octobre 2019

Je suis heureux de participer à cette exposition où je présenterai mon octoptyque « variations de Lumière opus 1 »

A propos de mon œuvre photographique exposée 

Blog VdL op1 Octoptyk PS
Variations de Lumière opus n° 1 © Éric Petr (2017)

EXPOSITION INTENTION NON INTENTION
Hors-les-murs SHENYANG 沈阳 – Réalités Nouvelles

Exhibition Intention Non-Intention, Galerie 1905 – 文化创意园 Réalités Nouvelles Hors-les-murs Shenyang — à 沈阳 (ShenYang City) Académie des Beaux-Arts Luxun – 鲁迅美术学院 Curated by Xi Zhen. 13 Juillet – 7 Octobre 2019

www.realitesnouvelles.org

PORTRAIT ONIRIQUE PAR PATRICK LOWIE

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Patrick Lowie m’a contacté et m’a dit :
« racontez-moi votre rêve et je ferai votre portait onirique ».

C’est un honneur d’avoir un portrait croqué de la plume de l’écrivain.
Je lui ai ainsi raconté mon rêve fantastique et mon rêve rêvé par Patrick Lowie est devenu une histoire très drôle et complètement rocambolesque.

Patrick Lowie dresse sur son site web Next (F9), des portraits oniriques de personnalités de tous horizons ; des rêveries littéraires pour le plaisir des pensées envolées. 

Next (F9), c’est quoi ?

« Next (F9) vous propose des portraits de personnalités connues ou inconnues, des poètes ou des vendeurs de boutons, des gauchos ou des gauchers. L’important est de rêver. »

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Vidéo de présentation de Next (F9)

Voici le rêve de Eric Petr, tel il a été raconté à Patrick Lowie …

« Je suis dans une salle de cinéma, l’univers est onirique et comme un cocon. J’ai soif. Je vais me désaltérer. J’emprunte à tâtons le chemin qui parcourt l’antre du cinéma. L’atmosphère a soudainement basculé dans une vérité crue. L’éclairage est  devenu blafard et l’ambiance en contraste avec le siège douillet dans lequel je me trouvais il y a quelques instants. Mais je peux enfin satisfaire ma soif. Je me presse de revenir et lorsque je quitte la salle d’eau, au moment où j’ouvre la porte, je me retrouve brusquement face à l’immensité de l’univers. C’est un choc où tout défile en soi comme si les valeurs inculquées s’effondraient comme si toute connaissance était remise en question. Je suis là planté sur ce point liminaire prêt à sauter dans l’infini. Je sens une douce impulsion qui me fait lâcher prise et s’ensuit une impression vertigineuse de liberté qui m’envahit. Mon corps flotte dans l’espace. Je me réveille. » 

Le portrait onirique de Eric Petr par Patrick Lowie

« Sur l’écran d’une salle de cinéma, des images en noir et blanc d’un film français de 1965, je reconnais Victor Lanoux, c’est La vieille dame indigne de René Allio. Un film d’auteur comme on disait à l’époque parsemé de chansons de Jean Ferrat. Le revoir aujourd’hui au Rio Tinto, ce cinéma désaffecté de l’Estaque, ancien quartier d’ouvriers à Marseille, me procure une nostalgie bénéfique pour les interstices de mes neurones. Pendant le générique de fin, je me rends compte ne pas être seul dans la salle, un homme est endormi au premier rang. Ce que je vais vous raconter maintenant est tout à fait extraordinaire, de l’ordre du fantastique, je veux dire que cela ne m’était jamais arrivé auparavant : le film était terminé mais l’appareil continuait à projeter une lumière blanche sur l’écran, on voyait la poussière au passage de celle-ci, je me suis donc imaginé que l’homme assis au premier rang était le projectionniste. Je me suis dirigé vers lui et j’ai essayé de le réveiller mais impossible. Il dormait profondément. La salle était devenue un cocon, une ambiance onirique s’y était installée, des nuages de fumée ou de la buée peut-être se propageait un peu partout sous les sièges. 

En m’approchant encore, je remarquai que l’homme se passait la langue sur ses lèvres souriantes, il avait soif. Il se réveille, se lève, un appareil photographique à la main, il dit : j’ai soif et se dirige à tâtons vers l’écran, l’ombre de son corps faisant désormais office de personnage. La scène était particulièrement minimaliste et monochrome. L’ombre se retourne et me voit, se rapproche et me dit : qui êtes-vous ? Vous n’êtes pas de Marseille ? Je me suis présenté, sur un ton uniforme : Patrick Lowie, décripteur de rêves endémiques. Et vous ? L’éclairage est  devenu blafard et l’ambiance en contraste avec le siège douillet dans lequel je me trouvais il y a quelques instants. Il me dit : je ne suis que l’ombre d’Eric Petr, il va revenir, il est parti se désaltérer. Allons le rejoindre ! L’atmosphère a soudainement basculé dans une vérité crue, on est dans l’écran, plaqués par la lampe du projecteur. Eric Petr, photographe de talent dont l’œuvre parle de nos relations à l’univers, se retourne et me dit : voilà, j’ai pu satisfaire ma soif. Quittons cette salle d’eau. Au moment d’ouvrir la porte de la pièce, on se retrouve brusquement face à l’immensité de l’univers. J’ai le vertige, lui pas. L’ombre a disparu. Nos corps flottent dans l’espace. 

Nous nous sommes réveillés tous les deux dans le cinéma, je m’avance vers lui et lui demande si lui aussi avait vu l’univers. Il me répond doucement, hébété : c’était un choc où tout se défile en soi comme si les valeurs inculquées s’effondraient comme si toute connaissance était remise en question. J’étais là, planté sur un point liminaire prêt à sauter dans l’infini. Je sentais une douce impulsion qui me faisait lâcher prise et s’ensuivait une impression vertigineuse de liberté qui m’envahissait. Mon corps flottait dans l’espace. 

Nous sommes sortis du Rio Tinto en pensant être sortis du rêve, de son épaisseur, j’essaie de saisir l’intemporel. Je laisse venir l’incertain. Je constate que nous sommes tous les deux habillés à l’identique : vestes de la couleur du bleu de chauffe avec le col Mao, étrange mais belle mode des années 1980. Nous observons les gens qui vont à l’usine à pied, ils nous saluent comme si nous étions ouvriers nous aussi. Pas de voitures par ici, rien que des hommes aux yeux en forme de pépites, un homme me parle, son visage brûlé par de l’acide chlorhydrique, il prétend habiter dans une des maisons de La Coloniale. 

Les mains d’Eric Petr tremblent, l’appareil photo le démange, il guette le moment du vertige pictural, sans attendre le printemps, j’entends le son du déclenchement de son reflex argentique, souvenir d’enfant, le soleil aveugle tout le monde, les femmes sont chez elles, elles préparent le déjeuner, on ne mange pas à la gamelle ici. On passe sous une voûte de lauriers-roses puis on contourne un magnifique champ de coquelicots à la façon de Monet. 
Par la polychromie des lieux, j’avais compris qu’on était dans l’irréel. » 


Qui est Eric Petr ?

Je suis un photographe français né en 1961 et je vis à Marseille. Très jeune, mes photographies, variations de lumière et de matière, parlent de notre relation à l’univers. Mes choix esthétiques se sont tout d’abord orientés vers des compositions minimalistes et des tirages monochromes. Pour autant, l’avènement du numérique au début des années 1990 a marqué pour moi, un moment de questionnement et d’interrogation. Une rupture avec la photographie s’imposait et cela me laissa le temps de reconsidérer ma relation à l’image et à l’appareil photographique. En 2003, le désir de créer à nouveau des photographies pour saisir l’intemporel, s’est tout à coup imposé à moi. Depuis 2013, je m’exprime en tant qu’artiste. C’est à partir de l’année 2016 que mes efforts ont commencé à être récompensés par des expositions et la réalisation d’un livre d’auteur aux éditions Corridor Eléphant.

zzb Portraits oniriques 1-2
zzb Portraits oniriques 2-2

Vous voulez achetez le livre de Patrick Lowie ? 

Éditions PAT  www.e-pat.net
Portraits oniriques : www.e-pat.net/livres/next2.html

ARGENTIQUE OU NUMÉRIQUE ?

zzb Métamorphoses détail | Éric Petr
Métamorphoses © Éric Petr | À gauche, photo numérique et à droite, photo argentique

Argentique ou numérique ? 
La question n’est toujours pas désuète.

Aujourd’hui, la qualité du numérique n’est plus vraiment remise en question.  Comparée à celle du film argentique 24x36mm, en termes de définition, elle est sans doute au-delà.  Je laisse néanmoins les nombreux détracteurs apporter leur regard technique et clairvoyant sur ce sujet toujours sensible.

Mais le clivage qui s’est créé à partir de cette course technologique effrénée, renvoie le photographe à une autre réflexion que celle de la simple technique. C’est celle du temps, le temps de l’observation. Le temps de photographier, le temps de ressentir les éléments qui nous entourent.

La photographie numérique dans sa perfection et son assistance démesurée n’a t-elle pas produit de l’image instinctive aux dépens d’un regard plus pertinent et plus sensible ?
La photographie argentique ne semble pas avoir dit son dernier mot dans ce monde de consommation excessive d’images et, où le concept de l’œuvre d’art est mis à mal car, si le négatif existe en termes d’objet (d’art), qu’en est-il d’un RAW ?

A gauche :
Nikon Df 135 mm f8 50iso
Agrandissement 75% Image 2580 x 3870 px (cadrage identique au F3)

A droite :
Nikon F3 135mm f8 Ilford Panf plus
Agrandissement 60% Image 3337 x 5006 px (cadrage identique au Df)

À propos de Métamorphoses

RENDEZ-VOUS AUX JARDINS | L’EUROPE DES JARDINS

mAtrix | Éric Petr
Rendez-vous aux Jardins > installation mAtrix © Éric Petr

RENDEZ-VOUS AUX JARDINS
16e Édition Nationale sur le thème
« L’Europe des jardins »
du 1er au 3 juin 2018

Rendez-vous aux Jardins est un évènement national impulsé par le Ministère de la Culture.

Organisée chaque année, en juin, par le ministère de la Culture et de la Communication, la manifestation nationale « Rendez-vous aux jardins »est mise en œuvre, dans chaque région, par les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC). Elle à pour objectif de sensibiliser le public à l’intérêt de connaître, protéger, entretenir, restaurer les parcs et jardins et également à transmettre les savoir-faire.

mAtrix & Popii sont deux installations photographiques que j’ai la joie de présenter dans le cadre d’une exposition collective de #RdvJardins 2018 dans le Jardin Sauvage de Succa à Cabriès (13).
Vous pourrez voir la présentation des travaux des autres artistes sur le site de l’artiste Succa.
https://succa.odexpo.com/

Artistes présents au Jardin Sauvage …

Jean-Luc Lacroix
Christian Manteau
Myriam Rétif
Sylvie Leeloo
Eric Petr
Martine Laissus
Bernadette Perrin
Nicole Brousse
Succa
Martine Piètre-Cambacédès

À propos de l’installation mAtrix et Popii au Jardin Sauvage

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Rendez-vous aux Jardins > installation Popii © Éric Petr
mAtrix | Éric Petr
Rendez-vous aux Jardins > installation mAtrix © Éric Petr