
Photo © Éric Petr – Cimetière de Yanaka Tōkyō 2024 – Nikon F3, Nikkor 50mm f1.8 Pancake, Film Ektar 100
Toutes ces photographies ont été numérisées
avec un Scanner Noritsu HS-1800
Vous pouvez cliquer dessus pour voir le détail.
Ces images de 30 Mo de pixels
ont été réduites en 1326 x 2000 px
Je m’y suis intéressé en profondeur et avec beaucoup d’attention il y a deux ans, car je souhaitais acquérir un scanner pour numériser mes films photographiques 35 mm.
Étant un peu perfectionniste, mes recherches m’ont rapidement orienté vers des scanners à 18.000 euros… et je me suis rendu à l’évidence : il me faudrait scanner mille films pour rentabiliser un tel investissement. Cela dit, si vous scannez trois pellicules par jour, cela peut s’avérer rentable à long terme.
Voici donc un retour sur les notes que j’avais prises à l’époque concernant les différents types de scanners. Cela pourra peut-être constituer un point de départ pour votre propre réflexion, car il n’y a pas à proprement parler de mauvais matériel, mais seulement des choix plus ou moins adaptés à vos besoins.
Les grandes familles de scanners
1. Les scanners à plat
Ex. : Epson Perfection V850
Ils sont polyvalents, d’assez bonne résolution et faciles à utiliser. Ils permettent également la numérisation de documents de tailles variées (tirages papier, films, etc.). Toutefois, même les meilleurs modèles de cette catégorie restent bien en deçà des performances des meilleurs scanners de films dédiés.
2. Les scanners de films dédiés
Ex. : Nikon CoolScan, Plustek OpticFilm, Reflecta
Ils sont conçus exclusivement pour certains formats (souvent 35 mm ou moyen format), ce qui explique leur nom. Ils offrent généralement une haute résolution, une bonne DMax, un excellent piqué et un grain bien défini. Leur rapport qualité-prix est souvent intéressant.
3. Les scanners à tambour
Ex. : Heidelberg Tango, Aztek Premier
Ce sont les meilleurs du marché, offrant une qualité exceptionnelle grâce à une très haute résolution (8 ou 11.000 dpi) et une DMax de 5.0 impressionnante. En revanche, ils sont extrêmement coûteux (30 à 60.000 €), très lents, complexes à manipuler, et nécessitent un environnement de travail professionnel. Ce sont des machines réservées à un usage expert.
4. Les scanners de laboratoire
Ex. : Fuji Frontier SP-3000 / SP-500, Noritsu HS-1800
Conçus pour les laboratoires photo, ils sont rapides, puissants, conçus pour du traitement en grande quantité, tout en maintenant une très bonne qualité d’image. Ils offrent une résolution optique élevée et une bonne DMax, mais sont encombrants, onéreux et peu adaptés à une utilisation individuelle.
5. Les scanners dits « à tambour virtuel »
Ex. : Hasselblad Flextight X5
Ils utilisent un procédé de courbure du film dans un arc sous tension, comme s’il était enroulé autour d’un tambour virtuel. Le scan est ensuite effectué ligne par ligne avec une très grande précision optique. Ce sont aujourd’hui les meilleurs scanners accessibles à un photographe individuel, sans atteindre totalement les performances d’un vrai scanner à tambour. Leur prix reste néanmoins 10 fois supérieur à celui des meilleurs scanners dédiés… pour une qualité qui, elle, ne sera pas 10 fois meilleure. C’est précisément ce fossé qui sépare l’amateur exigeant du professionnel de très haut niveau.
Quelques notions techniques à connaître
• La DMax (ou densité optique)
Elle désigne la capacité du scanner à différencier les zones les plus sombres d’une image. Plus la DMax est élevée, plus les nuances dans les ombres profondes seront détaillées. Cela permet également une restitution plus riche des demi-tons. Pour un scanner, une DMax de 4.0 est déjà très bonne ; au-delà, on atteint des performances professionnelles. La DMax annoncée par les fabricants est souvent théorique. Par exemple, un Scanner annoncé à DMax 4.0 aura peut-être une densité utile légèrement inférieure. Il est donc bon de lire des tests indépendants.
• Le DPI (ou PPP, points par pouce)
Le « dots per inch » est l’unité qui détermine la finesse de numérisation. Plus cette valeur est élevée, plus les détails seront fins. Attention cependant : les fabricants annoncent souvent des résolutions numériques gonflées. Ce qui importe réellement, ce sont les dpi optiques. Par exemple, un scanner peut être vendu pour 7200 dpi, mais en réalité ne produire que 3600 dpi utiles en raison de la qualité de l’optique et du capteur. Il faut donc se méfier des chiffres marketing.
• Les logiciels de traitement
Les scanners sont généralement livrés avec un logiciel de base. Pour une qualité optimale — notamment pour éliminer les poussières, taches ou rayures — il est parfois nécessaire d’acquérir un logiciel professionnel, comme SilverFast AI Studio, qui peut coûter jusqu’à 500 €. Cette dépense est à prendre en compte dans le budget global.
• Les temps de numérisation
Ils varient énormément d’un modèle à l’autre : de moins d’une minute à plus de 20 minutes par image en haute définition. Si vous avez un grand volume de films à numériser, ce critère devient essentiel.
Une sélection de bons scanners pour vous
Je ne parlerai ici que des scanners susceptibles de produire des images de qualité supérieure.
Je vous propose un classement de scanners film photo que je m’étais fait selon mes propres critères, mais qui je l’espère vous aidera à vous faire votre propre avis.
Aussi, je ne saurais trop vous conseiller, si vous souhaiter aller plus loin après la consultation de cet article, la lecture approfondie du site ScanDig où vous trouverez un enseignement sur la technologie des scanners et des différentes catégories mais aussi, la présence de fiches très détaillées avec un examen technique très précis sur les scanners présents sur le marché.
Aperçu et fiche techniques sur les marques et modèles de scanners
www.filmscanner.info/fr/FilmscannerTestberichte.html
Conseils à l’achat d’un scanner
www.filmscanner.info/fr/Filmscanner.html

Epson Perfection V850
Élément | Valeur / Description |
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Résolution optique | 6400 dpi (films) / 4800 dpi (photos) |
DMax | 4.0 (optique réelle) |
Taille de fichier | ~90 Mo par image 35 mm en TIFF 48 bits, jusqu’à 1,3 Go pour le 4×5″ avec fluid mount |
Profondeur couleur | 48 bits en couleur, 16 bits en niveaux de gris |
Fidélité colorimétrique | Bonne après calibration IT8 ; sinon possibles dérives (magenta, etc.) |
Temps de scan HD | ~1 à 2 min par image 35 mm (qualité « Best ») |
Support film | 35 mm, 120, 4×5″ ; support fluid mount disponible |
Facilité d’usage | Moyenne : supports rigides, calibration utile, apprentissage nécessaire |
Avantages | Polyvalence, support multi-format, ICE, LED ReadyScan, logiciels inclus |
Inconvénients | Moins bon piqué et rendu couleur que les scanners dédiés 35 mm, supports fragiles, lent |
Prix | ~1 100–1 400 € TTC (environ 1 300 USD) |
Plusteck 8200i Ai
Élément | Détail |
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Résolution réelle (dpi) | Environ 3200 à 3400 dpi (malgré les 7200 dpi annoncés) |
DMax | 3.6 à 4.0 (dépend du contraste du film) |
Taille du fichier (Mo) | En TIFF 16 bits couleur : ~50 à 70 Mo / image 24×36 à 3600 dpi |
Couleur / Profondeur | 48 bits couleur (16 bits par couche RVB) |
Fidélité des couleurs | Bonne si bien calibré via SilverFast Ai Studio + IT8 (profil ICC) |
Temps de scan HD | 3 à 8 min par image (selon les options activées : ICE, 16 bits…) |
Support film | 35 mm uniquement (négatifs couleur, N&B, positifs) |
Difficulté d’utilisation | Moyenne : logiciel SilverFast puissant mais complexe à maîtriser |
Prix | ~550 à 650 € |
Reflecta RPS 10S
Élément | Détail |
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Résolution optique annoncée | 10 000 dpi |
Résolution réelle (utile) | ~4 100 dpi (~22 MP) — soit environ 41 % du nominal |
Plage dynamique (DMax) | ~4.2 (optique réelle) |
Taille fichier estimée | Pour un scan à ~4100 dpi en TIFF ou DNG : 100–200 Mo selon comp. et bit depth |
Couleur / Profondeur | 48 bits couleur (16 bits par canal) avec sortie RAW DNG possible |
Fidélité des couleurs | Très bonne avec MagicTouch (correction matérielle poussières/rayures), calibration AutoColor possible via SilverFast |
Temps de scan (35 mm HD) | ≈ 1 min à 5000 dpi, ≈ 3 min à 10 000 dpi, en 48 bits couleur |
Support film | Négatifs 35 mm bandes ou rouleaux (jusqu’à 40 images automatiquement), diapositives montées (jusqu’à 3,2 mm) |
Difficulté d’utilisation | Moyenne : auto‑charge + autofocus, interface CyberView simple, mais SilverFast recommandé pour qualité pro |
Prix | 950 – 1 230 € |

Nikon CoolScan 5000 ED
Élément | Valeur / Description |
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Résolution réelle (optique) | 4000 dpi (≈ 3900 dpi réels) |
DMax (plage dynamique) | **≈ 4.8 **, très élevé pour un scanner dédié desktop |
Taille fichier (Mo) | ~20–25 Mo en JPEG, ~80–100 Mo en TIFF 16 bits 48 bits couleur (~24 MP) |
Couleur / profondeur | 48 bits couleur, 16‑bit A/D interne, sortie en 8 ou 16 bits |
Fidélité des couleurs | Excellente : rendu saturé, précis, avec correction automatique (Digital ROC, GEM, DEE) et autofocus par image |
Temps de scan HD | ≈ 20–60 s par image selon fonctionnement ICE, autofocus, mode scan, prévisualisation incluse (~1:11 min en 4000 dpi avec ICE) |
Support film | Bande 35 mm (max. 6 vues/frame module), diapos montées, adaptateur SA‑30 pour film en rouleau (ADF), diapos SF‑210 pour lots |
Difficulté d’utilisation | Moyenne à élevée : nécessite compatibilité logiciel (VueScan, SilverFast) ou OS ancien (NikonScan sous Windows XP/7), réglages cadrage, offset, ICE |
Prix d’occasion seulement / Fabrication stoppée en 2010 | 1 500 à 2 500 € selon état, accessoires et modules |
Hasselblad Flextight X5
Critère | Valeur / Description |
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Résolution réelle (dpi) | 8000 dpi optiques (35 mm), 3200 dpi moyen format, 2040 dpi grand format (4×5″) |
DMax (plage dynamique) | ≈ 4.9 (réelle) – l’une des plus élevées du marché |
Taille fichier (~TIFF 48 bits) | Environ 300 Mo pour un scan 35 mm en portrait à ~8000 dpi, selon les retours utilisateurs |
Couleur / Profondeur | 48 bits couleur, 16 bits par canal RVB, sortie en TIFF ou format RAW natif (.fff) |
Fidélité des couleurs | Très haute : rendu neutre, précis, calibrable via FlexColor. Pas d’interpolation, objectif Rodenstock de qualité, autofocus efficace. Certains utilisateurs parlent d’un rendu légèrement plus sombre, sans perte de détail |
Temps de scan HD (35 mm) | ~1 min à 5000 ppi, ~1:50 min à 8000 ppi sur ordinateur puissant (Intel i7, 8 GB RAM) |
Support film | Formats : 35 mm, moyen format, 4×5″ ; alimentation batch pour 6 à 60 vues selon support utilisé ; détection automatique des cadres, nettoyage FlexTouch intégré |
Difficulté d’utilisation | Niveau moyen à élevé : nécessite un bon ordinateur (Hot FireWire), logiciel FlexColor (32 bits) ou virtualisation, maintenance spécifique |
Avantages | – Résolution optique maximale non interpolée – DMax exceptionnelle – Très rapide pour sa capacité (jusqu’à 300 Mo/min) – Très fidèle, très précis – Pas d’huile, sans verre, montage sans risque – Autoscanning par lot, autofocus, nettoyage intégré FlexTouch |
Inconvénients | – Prix très élevé (~18 000 €) – Nécessite logiciels et configuration ancienne / virtualisée – Compatibilité FireWire, matériel daté – Entretien exigeant, support technique rare dans certaines régions |
Remarques diverses | – Ne produit pas de fichiers > 1 Go pour du 35 mm : fichiers typiques ~300 Mo max (<1 GB). – Certains utilisateurs notent que cette qualité – bien que visible au crop – correspond rarement aux besoins pratiques au-delà de 4000 dpi. – Certains labs le proposent en scan à la demande autour de 7–8 € image (Europe), ou de 20–40 $ (États-Unis) |
Prix indicatif (2025) | Neuf ou reconditionné ~ 17 ou 18 000 € Labo services variables : 7 〜 30 € le Scan selon volume |
Pourquoi ne pas faire scanner ses films par un Labo ?
Au vu des prix, la question mérite d’être posée.
Comme je le mentionne en début d’article, si vous scannez trois films par jour, l’achat d’un Hasselblad X5 peut être rentabilisé en une seule année.

En revanche, si votre production se limite à une centaine de films par an, alors plutôt que d’investir dans un scanner de qualité moyenne, pourquoi ne pas vous offrir — pour un coût moyen de 18 euros par film — une numérisation haut de gamme, équivalente à celle d’un Nikon CoolScan 5000 ED ?
Si vous êtes sur Marseille, je vous recommande le laboratoire photo OLAB, qui travaille avec un Noritsu HS-1800, un excellent scanner de laboratoire.
OLAB > www.olabphoto.com
Jugez plutôt par vous-même des caractéristiques de ce matériel haut de gamme.
Noritsu HS-1800
Critère | Valeur / Description |
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Résolution réelle (dpi) | ~4000–4500 dpi (ex: 4492 × 6774 px pour 35 mm) |
DMax (plage dynamique) | Non spécifié officiellement ; utilisateurs estiment autour de 4.0 comparé au Fuji Frontier (~3.9) |
Taille fichier | ~20 Mo pour 5 Mpx (~2048×2796) ; peut varier jusqu’à ~100 Mo en TIFF haute résolution |
Couleur / profondeur | 48 bits couleur, sortie possible en TIFF ou JPEG en batch |
Fidélité des couleurs | Neutre, tons chair naturels, bon rendu B&W, légèrement plus « plat » que le Frontier selon certains |
Temps de scan HD | Très rapide : jusqu’à 2200 images/heure en n/basse rés ¹ (~1–2 s par image), pour haute résolution quelques secondes par image |
Support film | Films 35 mm et 120 (4.5 × 6 → 6 × 9) via carriers AFC-II, diapositives incluses |
Difficulté d’utilisation | Moyenne : se pilote avec EZ Controller, nécessite opérateur (chargement automatique, peu de réglages) |
Avantages | – Très rapide – Bonne résolution – Rendu neutre, excellent pour B&W – ICE intégré |
Inconvénients | – DMax modéré – Moins de contrôle couleur que chez Fuji – Qualité dépend de l’opérateur |
Remarques diverses | Très apprécié en labo : “tons plus neutres” et “meilleur pour B&W” ; dépend du bon opérateur |
Prix indicatif | Environ 13 000 – 16 000 € (occasion / reconditionné) |
