BIEN CHOISIR SON SCANNER FILM PHOTO

Photo © Éric Petr – Cimetière de Yanaka Tōkyō 2024 – Nikon F3, Nikkor 50mm f1.8 Pancake, Film Ektar 100, Scanner Noritsu HS-1800 – Olab Photo Marseille

・Les photographies ont été numérisées avec un Noritsu HS-1800
・Vous pouvez cliquer sur l’image pour en voir le détail
・Ces images de 30 Mo de pixels ont été réduites à 1326x2000px

Je m’y suis intéressé en profondeur et avec beaucoup d’attention il y a deux ans, car je souhaitais acquérir un scanner pour numériser mes films photographiques 35 mm.

Étant un peu perfectionniste, mes recherches m’ont rapidement orienté vers des scanners à 18.000 euros… et je me suis rendu à l’évidence : il me faudrait scanner mille films pour rentabiliser un tel investissement. Cela dit, si vous scannez trois pellicules par jour, cela peut s’avérer rentable à long terme.

Voici donc un retour sur les notes que j’avais prises à l’époque concernant les différents types de scanners. Cela pourra peut-être constituer un point de départ pour votre propre réflexion, car il n’y a pas à proprement parler de mauvais matériel, mais seulement des choix plus ou moins adaptés à vos besoins.

Les grandes familles de scanners

1.       Les scanners à plat

Ex. : Epson Perfection V850

Ils sont polyvalents, d’assez bonne résolution et faciles à utiliser. Ils permettent également la numérisation de documents de tailles variées (tirages papier, films, etc.). Toutefois, même les meilleurs modèles de cette catégorie restent bien en deçà des performances des meilleurs scanners de films dédiés.

2.       Les scanners de films dédiés

Ex. : Nikon CoolScan, Plustek OpticFilm, Reflecta

Ils sont conçus exclusivement pour certains formats (souvent 35 mm ou moyen format), ce qui explique leur nom. Ils offrent généralement une haute résolution, une bonne DMax, un excellent piqué et un grain bien défini. Leur rapport qualité-prix est souvent intéressant.

3.       Les scanners à tambour

Ex. : Heidelberg Tango, Aztek Premier

Ce sont les meilleurs du marché, offrant une qualité exceptionnelle grâce à une très haute résolution (8 ou 11.000 dpi) et une DMax de 5.0 impressionnante. En revanche, ils sont extrêmement coûteux (30 à 60.000 €), très lents, complexes à manipuler, et nécessitent un environnement de travail professionnel. Ce sont des machines réservées à un usage expert.

4.       Les scanners de laboratoire

Ex. : Fuji Frontier SP-3000 / SP-500, Noritsu HS-1800

Conçus pour les laboratoires photo, ils sont rapides, puissants, conçus pour du traitement en grande quantité, tout en maintenant une très bonne qualité d’image. Ils offrent une résolution optique élevée et une bonne DMax, mais sont encombrants, onéreux et peu adaptés à une utilisation individuelle.

5.       Les scanners dits « à tambour virtuel »

Ex. : Hasselblad Flextight X5

Ils utilisent un procédé de courbure du film dans un arc sous tension, comme s’il était enroulé autour d’un tambour virtuel. Le scan est ensuite effectué ligne par ligne avec une très grande précision optique. Ce sont aujourd’hui les meilleurs scanners accessibles à un photographe individuel, sans atteindre totalement les performances d’un vrai scanner à tambour. Leur prix reste néanmoins 10 fois supérieur à celui des meilleurs scanners dédiés… pour une qualité qui, elle, ne sera pas 10 fois meilleure. C’est précisément ce fossé qui sépare l’amateur exigeant du professionnel de très haut niveau.

Quelques notions techniques à connaître

•        La DMax (ou densité optique)

Elle désigne la capacité du scanner à différencier les zones les plus sombres d’une image. Plus la DMax est élevée, plus les nuances dans les ombres profondes seront détaillées. Cela permet également une restitution plus riche des demi-tons. Pour un scanner, une DMax de 4.0 est déjà très bonne ; au-delà, on atteint des performances professionnelles. La DMax annoncée par les fabricants est souvent théorique. Par exemple, un Scanner annoncé à DMax 4.0 aura peut-être une densité utile légèrement inférieure. Il est donc bon de lire des tests indépendants.

•        Le DPI (ou PPP, points par pouce)

Le « dots per inch » est l’unité qui détermine la finesse de numérisation. Plus cette valeur est élevée, plus les détails seront fins. Attention cependant : les fabricants annoncent souvent des résolutions numériques gonflées. Ce qui importe réellement, ce sont les dpi optiques. Par exemple, un scanner peut être vendu pour 7200 dpi, mais en réalité ne produire que 3600 dpi utiles en raison de la qualité de l’optique et du capteur. Il faut donc se méfier des chiffres marketing.

•        Les logiciels de traitement

Les scanners sont généralement livrés avec un logiciel de base. Pour une qualité optimale — notamment pour éliminer les poussières, taches ou rayures — il est parfois nécessaire d’acquérir un logiciel professionnel, comme SilverFast AI Studio, qui peut coûter jusqu’à 500 €. Cette dépense est à prendre en compte dans le budget global.

•        Les temps de numérisation

Ils varient énormément d’un modèle à l’autre : de moins d’une minute à plus de 20 minutes par image en haute définition. Si vous avez un grand volume de films à numériser, ce critère devient essentiel.

Une sélection de bons scanners pour vous

Je ne parlerai ici que des scanners susceptibles de produire des images de qualité supérieure.

Je vous propose un classement de scanners film photo que je m’étais fait selon mes propres critères, mais qui je l’espère vous aidera à vous faire votre propre avis.

Aussi, je ne saurais trop vous conseiller, si vous souhaiter aller plus loin après la consultation de cet article, la lecture approfondie du site ScanDig où vous trouverez un enseignement sur la technologie des scanners et des différentes catégories mais aussi, la présence de fiches très détaillées avec un examen technique très précis sur les scanners présents sur le marché.

Aperçu et fiche techniques sur les marques et modèles de scanners
www.filmscanner.info/fr/FilmscannerTestberichte.html

Conseils à l’achat d’un scanner
www.filmscanner.info/fr/Filmscanner.html

Photo © Éric Petr – Asakusa, Tōkyō 2024 | Nikon F3T, Nikkor H-85 f1.8, Film Kodak 400TMax, Scanner Noritsu-HS 1800 – Olab Photo Marseille

Epson Perfection V850

ÉlémentValeur / Description
Résolution optique6400 dpi (films) / 4800 dpi (photos)
DMax4.0 (optique réelle)
Taille de fichier~90 Mo par image 35 mm en TIFF 48 bits, jusqu’à 1,3 Go pour le 4×5″ avec fluid mount
Profondeur couleur48 bits en couleur, 16 bits en niveaux de gris
Fidélité colorimétriqueBonne après calibration IT8 ; sinon possibles dérives (magenta, etc.)
Temps de scan HD~1 à 2 min par image 35 mm (qualité « Best »)
Support film35 mm, 120, 4×5″ ; support fluid mount disponible
Facilité d’usageMoyenne : supports rigides, calibration utile, apprentissage nécessaire
AvantagesPolyvalence, support multi-format, ICE, LED ReadyScan, logiciels inclus
InconvénientsMoins bon piqué et rendu couleur que les scanners dédiés 35 mm, supports fragiles, lent
Prix~1 100–1 400 € TTC (environ 1 300 USD)

Plusteck 8200i Ai

ÉlémentDétail
Résolution réelle (dpi)Environ 3200 à 3400 dpi (malgré les 7200 dpi annoncés)
DMax3.6 à 4.0 (dépend du contraste du film)
Taille du fichier (Mo)En TIFF 16 bits couleur : ~50 à 70 Mo / image 24×36 à 3600 dpi
Couleur / Profondeur48 bits couleur (16 bits par couche RVB)
Fidélité des couleursBonne si bien calibré via SilverFast Ai Studio + IT8 (profil ICC)
Temps de scan HD3 à 8 min par image (selon les options activées : ICE, 16 bits…)
Support film35 mm uniquement (négatifs couleur, N&B, positifs)
Difficulté d’utilisationMoyenne : logiciel SilverFast puissant mais complexe à maîtriser
Prix~550 à 650 €

Reflecta RPS 10S

ÉlémentDétail
Résolution optique annoncée10 000 dpi
Résolution réelle (utile)~4 100 dpi (~22 MP) — soit environ 41 % du nominal
Plage dynamique (DMax)~4.2 (optique réelle) 
Taille fichier estiméePour un scan à ~4100 dpi en TIFF ou DNG : 100–200 Mo selon comp. et bit depth
Couleur / Profondeur48 bits couleur (16 bits par canal) avec sortie RAW DNG possible
Fidélité des couleursTrès bonne avec MagicTouch (correction matérielle poussières/rayures), calibration AutoColor possible via SilverFast 
Temps de scan (35 mm HD)≈ 1 min à 5000 dpi, ≈ 3 min à 10 000 dpi, en 48 bits couleur 
Support filmNégatifs 35 mm bandes ou rouleaux (jusqu’à 40 images automatiquement), diapositives montées (jusqu’à 3,2 mm)
Difficulté d’utilisationMoyenne : auto‑charge + autofocus, interface CyberView simple, mais SilverFast recommandé pour qualité pro
Prix950 – 1 230 €
Photo © Éric Petr – Mitsumine 2024 | Nikon F3, Nikkor H-85 f1.8, Film Kodak Color plus 200, Scanner Noritsu HS-1800 – Olab Photo Marseille

Nikon CoolScan 5000 ED

ÉlémentValeur / Description
Résolution réelle (optique)4000 dpi (≈ 3900 dpi réels)
DMax (plage dynamique)**≈ 4.8 **, très élevé pour un scanner dédié desktop 
Taille fichier (Mo)~20–25 Mo en JPEG, ~80–100 Mo en TIFF 16 bits 48 bits couleur (~24 MP) 
Couleur / profondeur48 bits couleur, 16‑bit A/D interne, sortie en 8 ou 16 bits 
Fidélité des couleursExcellente : rendu saturé, précis, avec correction automatique (Digital ROC, GEM, DEE) et autofocus par image 
Temps de scan HD≈ 20–60 s par image selon fonctionnement ICE, autofocus, mode scan, prévisualisation incluse (~1:11 min en 4000 dpi avec ICE)
Support filmBande 35 mm (max. 6 vues/frame module), diapos montées, adaptateur SA‑30 pour film en rouleau (ADF), diapos SF‑210 pour lots 
Difficulté d’utilisationMoyenne à élevée : nécessite compatibilité logiciel (VueScan, SilverFast) ou OS ancien (NikonScan sous Windows XP/7), réglages cadrage, offset, ICE 
Prix d’occasion seulement / Fabrication stoppée en 20101 500 à 2 500 € selon état, accessoires et modules

Hasselblad Flextight X5

CritèreValeur / Description
Résolution réelle (dpi)8000 dpi optiques (35 mm), 3200 dpi moyen format, 2040 dpi grand format (4×5″) 
DMax (plage dynamique)≈ 4.9 (réelle) – l’une des plus élevées du marché 
Taille fichier (~TIFF 48 bits)Environ 300 Mo pour un scan 35 mm en portrait à ~8000 dpi, selon les retours utilisateurs 
Couleur / Profondeur48 bits couleur, 16 bits par canal RVB, sortie en TIFF ou format RAW natif (.fff) 
Fidélité des couleursTrès haute : rendu neutre, précis, calibrable via FlexColor. Pas d’interpolation, objectif Rodenstock de qualité, autofocus efficace. Certains utilisateurs parlent d’un rendu légèrement plus sombre, sans perte de détail
Temps de scan HD (35 mm)~1 min à 5000 ppi, ~1:50 min à 8000 ppi sur ordinateur puissant (Intel i7, 8 GB RAM)
Support filmFormats : 35 mm, moyen format, 4×5″ ; alimentation batch pour 6 à 60 vues selon support utilisé ; détection automatique des cadres, nettoyage FlexTouch intégré 
Difficulté d’utilisationNiveau moyen à élevé : nécessite un bon ordinateur (Hot FireWire), logiciel FlexColor (32 bits) ou virtualisation, maintenance spécifique 
Avantages– Résolution optique maximale non interpolée
– DMax exceptionnelle
– Très rapide pour sa capacité (jusqu’à 300 Mo/min)
– Très fidèle, très précis
– Pas d’huile, sans verre, montage sans risque
– Autoscanning par lot, autofocus, nettoyage intégré FlexTouch
Inconvénients– Prix très élevé (~18 000 €)
– Nécessite logiciels et configuration ancienne / virtualisée
– Compatibilité FireWire, matériel daté
– Entretien exigeant, support technique rare dans certaines régions 
Remarques diverses– Ne produit pas de fichiers > 1 Go pour du 35 mm : fichiers typiques ~300 Mo max (<1 GB).
– Certains utilisateurs notent que cette qualité – bien que visible au crop – correspond rarement aux besoins pratiques au-delà de 4000 dpi.
– Certains labs le proposent en scan à la demande autour de 7–8 € image (Europe), ou de 20–40 $ (États-Unis)
Prix indicatif (2025)Neuf ou reconditionné ~ 17 ou 18 000 €
Labo services variables  :
7 〜 30 € le Scan selon volume

Pourquoi ne pas faire scanner ses films par un Labo ?

Au vu des prix, la question mérite d’être posée.
Comme je le mentionne en début d’article, si vous scannez trois films par jour, l’achat d’un Hasselblad X5 peut être rentabilisé en une seule année.

Photo © Éric Petr – Tennozu Isle, Tōkyō 2024 | Nikon F3, Nikkor H-85 f1.8, Film Ektar 100, Scanner Noritsu HS-1800 – Olab Photo Marseille

En revanche, si votre production se limite à une centaine de films par an, alors plutôt que d’investir dans un scanner de qualité moyenne, pourquoi ne pas vous offrir — pour un coût moyen de 18 euros par film — une numérisation haut de gamme, équivalente à celle d’un Nikon CoolScan 5000 ED ?

Si vous êtes sur Marseille, je vous recommande le laboratoire photo OLAB, qui travaille avec un Noritsu HS-1800, un excellent scanner de laboratoire.
OLAB > www.olabphoto.com

Jugez plutôt par vous-même des caractéristiques de ce matériel haut de gamme.

Noritsu HS-1800

CritèreValeur / Description
Résolution réelle (dpi)~4000–4500 dpi
(ex: 4492 × 6774 px pour 35 mm)
DMax (plage dynamique)Non spécifié officiellement ; utilisateurs estiment autour de 4.0 comparé au Fuji Frontier (~3.9)
Taille fichier~20 Mo pour 5 Mpx (~2048×2796) ; peut varier jusqu’à ~100 Mo en TIFF haute résolution
Couleur / profondeur48 bits couleur, sortie possible en TIFF ou JPEG en batch
Fidélité des couleursNeutre, tons chair naturels, bon rendu B&W, légèrement plus « plat » que le Frontier selon certains
Temps de scan HDTrès rapide : jusqu’à 2200 images/heure en n/basse rés ¹ (~1–2 s par image), pour haute résolution quelques secondes par image
Support filmFilms 35 mm et 120 (4.5 × 6 → 6 × 9) via carriers AFC-II, diapositives incluses
Difficulté d’utilisationMoyenne : se pilote avec EZ Controller, nécessite opérateur (chargement automatique, peu de réglages)
Avantages– Très rapide
– Bonne résolution
– Rendu neutre, excellent pour B&W
– ICE intégré
Inconvénients– DMax modéré
– Moins de contrôle couleur que chez Fuji
– Qualité dépend de l’opérateur
Remarques diversesTrès apprécié en labo : “tons plus neutres” et “meilleur pour B&W” ; dépend du bon opérateur
Prix indicatifEnviron 13 000 – 16 000 € 
(occasion / reconditionné)
Photo © Éric Petr – Mashiko 2024 | Nikon F3, Nikkor H-85 f1.8, Film Ektar 100, Scanner Noritsu HS-1800 – Olab Photo Marseille

COMPRENDRE LA COMPATIBILITÉ DES OBJECTIFS NIKKOR F NON-AI & AI-S

Les objectifs Nikkor F Non-AI ou Pré-AI, bien qu’ayant une monture physiquement identique à celle des modèles AI et AI-s, ne sont pas toujours compatibles électroniquement ni mécaniquement avec les boîtiers Nikon plus récents, notamment numériques, en raison de l’absence de couplage automatique du diaphragme.

Un petit éclairage… ? Alors, allons-y !

Tout d’abord, faisons un petit résumé sur l’évolution des appareils Nikon depuis la création de la firme Nippon Kōgaku Kōgyō en 1917.

Le nom Nikkor (ニッコール) a été déposé en 1931 par Nippon Kōgaku Kōgyō pour désigner sa ligne d’objectifs photographiques de haute précision.
Dans les années 1930 et 1940, ces objectifs ont été notamment utilisés par la société Canon (alors Seiki Kōgaku) pour ses premiers appareils, comme le Hansa Canon, tandis que Leica et Contax utilisaient exclusivement leurs propres optiques allemandes.

Ce n’est qu’en 1948, que la firme Nippon Kōgaku Kōgyō (depuis 1988 rebaptisée Nikon), a sorti son premier appareil photographique.

À ce sujet, je vous invite à consulter mon article :

Le premier appareil photographique Nippon Kōgaku Kōgyō, fut le Premier NIKON ー LE MODELE 1 ー et non, le Nikon 1 qui est un hybride numérique de 2011.
Le NIKON MODELE 1 est sorti officiellement en mars 1948.
C’était un télémétrique au format 24×32 mm, équipé d’un objectif Nikkor 50 mm f/3.5 à baïonnette. Sa mise au point s’effectuait par estimation de distance, car il ne possédait pas encore de télémètre couplé. Il a été produit à environ 700 exemplaires et en fait une pièce de collection exceptionnelle !

Suivi du Nikon M, en 1949, avec 17.000 appareils sortis de l’usine, le format du boîtier s’est légèrement agrandi avec son nouveau 24x34mm.

Un an plus tard, en 1950, c’est le Nikon S qui fait la renommée internationale de la firme avec plus de 37.000 exemplaires vendus. Le Nikon S sans changer son format de 24x34mm fut proposé avec 3 objectifs fixes : 35mm f2.5, 50mm f1.4 et 85mm f1.5.

Mais c’est en 1953 que le Nikon S2, apparaît sur le marché avec une véritable avance technologique sur son temps : une vitesse d’obturation à 1/1000e de seconde, un viseur télémétrique au rapport 1 et collimaté, et enfin un format de film 24x36mm standardisé aux standard Kodak et Kodachrome. Bénéficiant d’une gamme d’objectifs de la série S, il devient très prisé des photographes et près de 60.000 exemplaires furent vendus.

Puis la gamme des appareils télémétriques s’étendra au Nikon S3, Nikon S4, et enfin au Nikon SP sorti en 1957 pour réagir à la sortie du Leica M3 (1954) qui introduisait sa monture M à baïonnette, remplaçant celles à vis des Leica L39, M39, M42).
Le Nikon SP est une véritable prouesse technologique qui fera définitivement la renommée de Nippon Kōgaku Kōgyō.

Tous ces appareils, de 1948 à 1957, étaient à visée télémétrique. Ce qui signifie que le cadrage de l’image se faisait depuis une lentille de visée appelée « télémètre », située tout à côté de l’objectif, mais dont le principal défaut était de créer un décalage entre la visée de l’objectif et celle du télémètre, engendrant un effet de parallaxe, qui avait pour effet de produire des images dont le cadre était légèrement différent de celui observé par le photographe au moment de la prise de vue.

En 1959, la firme Nippon Kōgaku Kōgyō sortit son premier et légendaire Nikon F au format 24x36mm à visée réflexe que nous connaissons aujourd’hui, et sa nouvelle gamme d’objectifs à monture F dotés d’un couplage boitier/objectif permettant de les faire communiquer entre-eux pour obtenir des réglages plus rapides. De plus, un obturateur en titane, au lieu du fragile tissu, apporta une durabilité dans la précision et la fiabilité de la prise de vue.

Bien que la visée réflexe ait été mise en œuvre en 1933 avec la marque Allemande Exakta, et connue depuis la fin du XIXe siècle, elle demeurait onéreuse et compliquée dans l’utilisation. Elle s’est cependant rapidement répandue à toute les marques vers l’année 1959 avec un prisme en toit, permettant une visée directe à travers l’objectif, sans parallaxe ni inversion de l’image.

C’est ainsi que, depuis 1959, les objectifs Nikkor F utilisaient un système de couplage par « oreilles » en métal qui devait être manuellement aligné avec le posemètre des boîtiers Nikon. Une révolution !
C’est plus tard, en 1977, qu’un nouvel objectif révolutionnaire apparut, appelé Objectif AI (Automatic Indexing ou Indexation Automatique).
Les objectifs sortis entre 1959 et 1977, furent alors appelés « Objectifs Nikkor F Pré-AI ou non-AI » (Non-Automatic Indexing Nikkor F lenses), pour les différencier des nouveaux objectifs Nikkor F AI, puis Nikkor F AI-s à partir de 1981.

Ce système d’indexation automatique AI apportait une meilleure communication entre le boîtier et l’objectif, supprimant notamment le dispositif de bague de diaphragme avec des « oreilles » métalliques (rabbit ears) qui devaient être manuellement accrochées au boîtier en le faisant tourner de butée en butée pour que l’appareil « comprenne » l’ouverture maximale de l’objectif.
Il apportait aussi un couplage direct avec le boîtier grâce à une came AI située sur la bague de diaphragme, qui transmettait l’ouverture maximale de l’objectif au posemètre. Le changement d’objectif s’en est trouvé également facilité, et l’exposition fut rendue plus fiable.

Si les objectifs AI et AI-s fonctionnent avec une grande majorité de boîtiers numériques, même ceux de la série des Nikon Z avec une bague d’adaptation FTZ modifiée, il n’en est pas ainsi de même pour les objectifs Non-AI ou Pré-AI.

Quelles sont les appareils Nikon compatibles ou non avec Non-Ai ou AI ?

Boîtiers Nikon Pré-AI

Nikon F (1959)
Nikon F2 (1971)
Nikon Nikkormat FT (1965) ー FTN (1967) ー FT2 (1975)
Nikon EL (1972)

Boîtiers Nikon AI et AI-s compatibles Non-AI

Nikon Nikkormat FT3 (1977)
Nikon EL2 (1977)
Nikon FM (1977)
Nikon FE (1978)
Nikon F3 (1980) & F3T
→ peuvent être utilisés avec des objectifs Non-AI uniquement en mesure à ouverture réelle (stop-down metering), c’est-à-dire en fermant manuellement le diaphragme à l’ouverture de prise de vue. Il est impératif, dans ce cas, de replier le levier de couplage AI (aussi appelé levier de came photométrique) vers l’extérieur du boîtier afin d’éviter tout risque de dommage mécanique lors du montage de l’objectif Non-AI, qui n’est pas prévu pour l’actionner. Pour repousser ce levier, vous devez appuyer sur un petit bouton pressoir tout à côté, et qui permet son repli.

Boîtiers Nikon AI et AI-s non compatibles Non-AI

Nikon FM2 (1982)
Nikon FE2 (1983)
Nikon F301 (1985) : appelé N2000 aux États-Unis, et 1er Nikon en avance film automatique
Nikon FA (1988)
Nikon F5 (1996)
→ ne peuvent pas être utilisés avec des objectifs Non-AI car leur levier de couplage AI est non escamotable (repliable).

Boîtiers Nikon Numérique ou DSLR compatible Non-AI

Nikon Df (2013) → Le seul reflex numérique conçu pour accepter les objectifs Non-AI grâce à son levier de came repliable, tout comme sur les Nikon F3, FM, FE, EL2 et FT3.

Pour permettre la mesure d’exposition avec ces objectifs, il est nécessaire de saisir manuellement dans le menu de l’appareil la focale et l’ouverture maximale de chaque objectif. Le Nikon Df peut mémoriser jusqu’à 9 objectifs manuels (AI, AI-s ou Non-AI modifiés ou non).

En mode A (priorité ouverture) ou M (manuel), la mesure se fait par correspondance entre la valeur de diaphragme choisie sur la bague de l’objectif et celle indiquée par l’appareil (précédemment réglée via les menus).
L’appareil ne lit pas automatiquement la position de la bague de diaphragme sur un objectif Non-AI, mais utilise les informations mémorisées pour calculer l’exposition. En mode M, il faudra ajuster manuellement le temps de pose en fonction de l’ouverture sélectionnée sur l’objectif mais sans faire de stop-down metering manuel.

Boîtiers Nikon Numérique ou DSLR non compatible Non-AI mais compatibles AI

Pour tous les boîtiers Nikon de la gamme pro numérique (D200, D700, D800, etc.) sont compatibles avec AI / AI-s et permettent même la mesure matricielle si les infos sont entrées manuellement (ou à minima pondérée centrale).
Mais ils ne sont pas compatibles avec les objectifs Non-AI !

Boîtiers Nikon Numérique ou DSLR non compatibles Non-AI et AI-s

Les objectifs suivants sont uniquement destinés à l’utilisation des objectifs de génération numérique.
Nikon D3000, D3100, D3200, D3300, D3400, D3500
Nikon D5000, D5100, D5200, D5300, D5500, D5600

Modification des Objectifs Non-AI ou Pré-AI

Il existe plusieurs générations d’objectifs Nikkor, et si la monture F est restée physiquement inchangée depuis 1959, tous les objectifs ne sont pas nécessairement compatibles avec l’ensemble des boîtiers Nikon.

En particulier, les objectifs Nikkor F Non-AI ou Pré-AI, produits entre 1959 et 1977, ne disposent pas du système d’indexation automatique de l’ouverture (AI). Sur certains boîtiers récents — notamment numériques d’entrée de gamme — leur montage est même physiquement impossible ou peut endommager le levier de mesure d’exposition.

À partir de 1977, Nikon introduit la série AI (Automatic Indexing), suivie des AI-s en 1981. Ces versions assurent une meilleure communication mécanique avec les boîtiers, supprimant notamment les « oreilles » métalliques (rabbit ears) sur la bague de diaphragme. Sur les boîtiers modernes (y compris certains hybrides via bague FTZ), ces objectifs sont bien souvent encore utilisables, avec ou sans mesure automatique selon les modèles.

En revanche, les objectifs Non-AI peuvent être modifiés (AI-conversion) en limant ou usinant une portion de la bague de diaphragme pour créer une came AI. Ce travail peut être fait soi-même avec prudence, ou confié à un professionnel.

UN CURSUS AU LONG TERME… 

Le Lavandou 1980’s © Éric Petr | Nikon F3, film Kodak

Ces photographies, sont témoins de ma période très créative, des années 80.
Réalisées avec un Nikon F3, monté d’un objectif Nikkor 50mm f1.4 ou 105mm f2.5, avec un film Kodak, elles représentent, dans l’ordre successif : la plage du Lavandou, l’escalier de secours extérieur du Centre Georges Pompidou à Paris, et une vitre cassée de l’ancienne friche des Halles de la Villette à Paris.

La première photographie argentique est précurseur des travaux que je poursuis encore aujourd’hui.
Prise de nuit, sur la plage du Lavandou, avec un temps de pose d’environ 15 minutes, avec une prise de vues à 720°, elle restitue l’atmosphère électromagnétique d’un lieu de vacances et de fête, de sa plage, des reflets noirs de la mer et du roulis des vagues, des lumières des bateaux, des étoiles, de la lune, des phares côtiers et des bars encore à peine éclairés.

UN CURSUS AU LONG TERME… « qui va doucement, va sainement » !

J’ai pratiqué la photographie en 1983, pendant dix années avec passion, avec cette idée de développer une recherche et une esthétique basées sur la lumière « pure », et l’impact qu’elle peut avoir sur notre esprit, notre pensée, ou notre perception de l’univers. 

Les recherches que j’avais commencées à ce sujet, ont été stoppées en 1993 par le bouleversement qu’a provoqué  l’arrivée du numérique dans le monde de la photographie.

Ce n’est que 10 ans plus tard, en 2003, après avoir longuement réfléchi à l’image, son rôle, et son pouvoir, que j’ai repris cette réflexion et ce travail, en l’exploitant à partir de deux médiums : la photographie numérique et argentique.

En 2013, j’ai opté pour la création d’une entreprise pour développer ces travaux sur le long terme et explorer les principes de la photographie cinétique in situ « in situ kinetic photography ».

Aujourd’hui, j’expose et montre mon travail à Paris, en Europe et à l’international.

Vous êtes intéressé(e) pour suivre mon activité, découvrir mes nouvelles créations, et recevoir mes invitation à mes vernissages ?
Vous pouvez vous inscrivez à ce lien : https://www.ericpetr.net/contact/

La friche des Halles de la Villette Paris 1980’s © Éric Petr | Nikon F3, film Kodak

LA PHOTOGRAPHIE ARGENTIQUE AU XXIe SIÈCLE

Église Saint Trophime, Arles – Éric Petr, 2024 | Nikon F3T, Nikkor H85 f1.8 & Ilford Delta 100

Dans les années 90, j’ai arrêté la photographie après dix années de passion.

Ces années-là, la photographie numérique est arrivée et a supplanté la photographie argentique en quelques années seulement.
Un raz de marée qui secoua toute une industrie. De cette époque, tous les photographes auront quelque chose à dire, et souvent pour raconter un moment douloureux. 

Pour ma part, une grande tristesse s’empara de moi. J’ai enterré mon matériel et mon travail comme pour oublier à jamais cette passion pour laquelle j’avais consacré tant de temps et pour laquelle tout me semblait disparaître à jamais.

Dix ans plus tard, je revins tout doucement sur la scène de l’image comme un accroc revient à sa drogue. 

C’est avec le Nikon Df, en 2013, que j’ai retrouvé les plaisirs perdus de l’argentique.
Cet appareil photographique me semblait répondre au plus près de la pratique argentique, non pas dans le processus, mais plutôt dans le ressenti de la prise de vue. Le Nikon Df est ce genre de succédané que les personnes addictes peuvent prendre pour duper leur corps et leur esprit. Mais bien sûr, le ressenti n’est que trompeur et, malgré tout, insatisfaisant.

Il fallait en arriver là, pour fermer la boucle et, pour ressortir le vieux matos des années 80, recouvrer les sensations divines de l’argentique et continuer la route avec ses premiers amours. 

Aujourd’hui, je ne prends plus de plaisir avec le numérique et il devient pour moi, essentiel, de poursuivre ma quête là où mon radeau s’est échoué. 

⚪️ Cliquez sur les images pour les voir dans le détail du grain argentique ⚪️

En allant à Arles – Éric Petr, 2024 | Nikon F3T, Nikkor NC24 f2.8 & Ilford Delta 100

Sans doute est-il difficile pour beaucoup de comprendre cette relation avec l’argentique. Mais l’argentique, en photographie, est un outil extraordinaire !

En prise en main, vous aurez l’impression de passer d’une voiture moderne à une voiture vintage, sans plus aucune assistance. 

Vous shooterez et ne vous soucierez plus de vérifier si votre photographie a bien été prise. Votre geste et votre technique, avec l’argentique, devront être irréprochables sinon, toutes vos images seront à jamais perdues. 
L’argentique est une technique sans filet qui ne permet nullement l’erreur. 
La concentration est totale et le choix de shooter, prend alors toute sa valeur et sa signification.  
Vous choisirez votre pellicule en fonction du travail que vous souhaiterez réaliser, et il en ira de même, pour ce qui est du développement du film avec les différents révélateurs et temps de pose qui apporteront tel ou tel style à votre image. 

Et puis l’argentique, c’est ce grain ! Ce grain magnifique, qui n’est pas le résultat d’un processus d’enregistrement numérique d’ondes électromagnétiques au travers un filtre passe-bas, mais bien celui d’un processus photochimique de l’exposition de la lumière à une émulsion de cristaux d’halogénure d’argent. 

Le résultat plastique est tellement différent ! 

Approchez, entrez, pénétrez en zoomant dans une image argentique et apercevez ces nuées de cristaux de couleurs ou de teintes de gris infinies, comme les points d’une gravure à l’eau-forte ou encore les particules que composent les amas stellaires. 

Ressentez là, toute beauté de l’image argentique !

Autoportrait – Éric Petr, 2024 | Nikon F3T, Nikkor NC24 f2.8 & Ilford Delta 100

Depuis quelques années, je constate avec émerveillement, mais aussi avec beaucoup de joie, que la photographie argentique revient petit à petit sur la scène, non pas comme une utilisation de masse, mais comme une pratique alternative à la création.

Généralement repris par une jeunesse curieuse de ce medium, la photographie traditionnelle renaît de ses cendres pour occuper le champ artistique, et de nombreuses activités associées se sont parallèlement développées, comme des laboratoires de développement de films et de tirages sur papier photosensible, des formations à la photographie argentique, des petites maisons d’édition dédiées aux auteurs de cette photographie ancienne avec un regard nouveau, mais aussi de nombreux magasins de matériel d’occasion et de pellicules argentiques de tous types.

Alors, au 21e siècle, photographie argentique ou photographie numérique ?

Au-delà de ce choix, la photographie est un engagement, une manière de voir, de ressentir et décrire le monde qui nous entoure.  

SCANNERS KODAK SLIDE N & NORITSU 1800, POUR QUELLE UTILISATION ?

Image tirée d’un Négatif Kodak réalisé avec un appareil jetable | Vietnam, 2003


J’ai acheté récemment le petit Kodak Slide N Scan de 5″ et 14〜22MP pour des négatifs ou diapositives 110, 126 et 135 couleur ou noir et blanc. 

Je voulais une petite visionneuse avec une bonne définition d’écran pour regarder mes négatifs, et faire un tri rapide et efficace dans ma photothèque argentique.
Ce n’est nullement dans l’intention de scanner en vue d’un tirage mais plutôt pour voir le potentiel d’une image avant de la scanner avec un Noritsu, scanner professionnel de haute technologie.

Franchement, j’ai été très étonné par la simplicité d’utilisation de cette petite visionneuse Kodak, de sa qualité d’image à l’écran et de ses diverses fonctionnalités très pratiques. 
Quant à la partie « scanner » de la visionneuse, je m’attendais franchement à quelque chose de très modeste en terme de qualité d’enregistrement mais j’ai été surpris lorsque j’ai vu mes premiers négatifs apparaître à l’écran tant la qualité était bien au-dessus de celle attendue.

Ce n’est bien entendu pas une image exploitable pour du tirage professionnel.
Malgré tout, avec ce tout petit appareil, vous pourrez non seulement scanner un négatif en 2 secondes à peine et obtenir une qualité d’image assez correcte pour des petits tirages allant jusqu’au A5, voire A4.

J’ai donc voulu en savoir un peu plus sur cette définition et j’ai scanné des négatifs que j’avais déjà numérisés avec un Noritsu 1800 (6300 pixels pour le côté le plus long) et vous pourrez voir plus bas les différences de qualité obtenues avec un Kodak Slide N (image de gauche) et un Noritsu 1800 (image de droite), pour 3 photographies noir et blanc différentes.

On obtient incontestablement, avec le Noritsu, une image bien plus piquée qui fait apparaître le joli grain du film. La netteté des traits est aussi plus précise et surtout la Dmax (c’est à dire la différence entre les zones claires et sombres) est considérablement plus élevée avec le Noritsu qu’avec le petit Kodak.
Alors que des zones blanches sont littéralement cramées avec le Kodak Slide N, le Noritsu dévoile encore un large spectre de blancs et de gris dans ces zones lumineuses et il en va de même dans les parties plus sombres de l’image.

Le Kodak Slide N semble être d’une technologie de prise de vue (c’est à dire photographique) et non de scan, ce qui explique à la fois la rapidité de numérisation, la qualité d’image mais aussi que cette technologie a ses limites.

Pour conclure, ce petit Kodak Slide N conviendra parfaitement pour numériser une photothèque familiale car il vous permettra de la reconstituer rapidement avec une qualité tout à fait acceptable pour des souvenirs de vacances.
Il conviendra aussi parfaitement comme scan secondaire ou d’appoint pour obtenir une lecture rapide de vos dernières pellicules que vous pourrez numériser en clin d’œil.

Nikon F3 HP, Nikkor Q135 f2.8 et film Ilford Pan F 50 iso
Cliquez sur l’image ci-dessus pour la voir en grand ou la télécharger
En dessous, visualisez et téléchargez l’image en grand, celle avec le Kodak (gauche), celle avec le Noritsu (droite)

Ce comparatif, agrandi à 241%, fait bien apparaître que là, où la saturation est au maximum dans la partie blanche de la vague (à gauche), le Noritsu montre (à droite), tous les détails des bulles d’eau. La finesse des traits du vortex est aussi plus élevée dans l’image de droite.

Nikon F3 HP, Nikkor Q135 f2.8 et film Ilford Pan F 50 iso
Cliquez sur l’image ci-dessus pour la voir en grand ou la télécharger
En dessous, visualisez et téléchargez l’image en grand, celle avec le Kodak (gauche), celle avec le Noritsu (droite)

Pour cette image agrandie à 165%, la différence de qualité est moins flagrante même si celle numérisée avec le Noritsu (à droite) révèle bien plus de finesse dans la précision des gouttes d’eau et le grain du film y est révélé alors que l’image obtenue avec le Kodak a lissé tous les détails. On a aussi plus d’information dans la partie supérieure claire où tout un dégradé de gris apparaît avec le Noritsu.

Nikon F3 Titane, Nikkor Q135 f2.8 et film Ilford 3200 Delta
Cliquez sur l’image ci-dessus pour la voir en grand ou la télécharger
En dessous, visualisez et téléchargez l’image en grand, celle avec le Kodak (gauche), celle avec le Noritsu (droite)

Ici encore, sur cette image agrandie à 241%, la différence de détail dans les motifs du vitrail est sans appel. Aussi, le piqué du grain du film 3200 iso avec le Noritsu (à droite) est magnifique alors qu’il prend une expression tachée avec le Kodak.

Note technique

Les images en diptyque pour comparer les deux Scans sont terriblement agrandies et si vous les regardez toutes les deux dans leur taille à 100%, la différence sera bien moins éloquente.

Les images à 100% ont été exportées, de leur taille originelle, en 2000 pixels (côté le plus long) et imprimables dans une taille de 17 x 26 cm pour 300 dpi.

Les 3 images originelles de gauche, ci-dessus, numérisées avec le « Kodak Slide N Scan » sont de 3824 x 5728 pixels (21,9 Mo pixels)

Les 3 images originelles de droite, ci-dessus, numérisées avec le « Noritsu 1800 » sont de 4181 x 6305 pixels (26,6 Mo pixels)

Les photographies ont été prises avec un Nikon F3 ou F3 Titane, tous deux montés d’un Nikkor Q135 f2.8 et chargés de films argentiques N&B ILFORD.

ARGENTIQUE OU NUMÉRIQUE ?

zzb Métamorphoses détail | Éric Petr
Métamorphoses © Éric Petr | À gauche, photo numérique et à droite, photo argentique

Argentique ou numérique ? 
La question n’est toujours pas désuète.

Aujourd’hui, la qualité du numérique n’est plus vraiment remise en question.  Comparée à celle du film argentique 24x36mm, en termes de définition, elle est sans doute au-delà.  Je laisse néanmoins les nombreux détracteurs apporter leur regard technique et clairvoyant sur ce sujet toujours sensible.

Mais le clivage qui s’est créé à partir de cette course technologique effrénée, renvoie le photographe à une autre réflexion que celle de la simple technique. C’est celle du temps, le temps de l’observation. Le temps de photographier, le temps de ressentir les éléments qui nous entourent.

La photographie numérique dans sa perfection et son assistance démesurée n’a t-elle pas produit de l’image instinctive aux dépens d’un regard plus pertinent et plus sensible ?
La photographie argentique ne semble pas avoir dit son dernier mot dans ce monde de consommation excessive d’images et, où le concept de l’œuvre d’art est mis à mal car, si le négatif existe en termes d’objet (d’art), qu’en est-il d’un RAW ?

A gauche :
Nikon Df 135 mm f8 50iso
Agrandissement 75% Image 2580 x 3870 px (cadrage identique au F3)

A droite :
Nikon F3 135mm f8 Ilford Panf plus
Agrandissement 60% Image 3337 x 5006 px (cadrage identique au Df)

À propos de Métamorphoses