鳥居 (Torii) « Les portes des Dieux »
ー Récit photographique ー
Il y a des lieux dont l’énergie est si forte qu’ils vous appellent.
C’est le cas du Sanctuaire de Fushimi Inari à Kyōto.
Les dix mille Torii qui guident la procession à travers la montagne sont telle une onde spirituelle qui vous accompagne tout au long de ce chemin propice à la méditation.
Torii est le portail traditionnel des sanctuaires japonais, souvent de couleur vermillon et qui représente, dans le Shintoïsme, la séparation du monde physique et du monde spirituel.
Ce récit photographique retrace cette ascension dans la montagne sacrée de Inari, entre ombre et lumière, végétation et torii, matérialité et spiritualité ; un voyage initiatique sur ce ruban de vermillon qui serpente dans cette végétation luxuriante où les forces divines omniprésentes appellent votre conscience.
Il y avait longtemps que brûlait en moi le désir de photographier le Fushimi Inari Taisha (Sanctuaire de Fushimi Inari).
Mais une exposition des Réalités Nouvelles sur l’abstraction à laquelle je participais à Kyōto au printemps 2023, me permit de réaliser ce rêve.
Je me rendis alors au sanctuaire de Inari, tôt le matin pour échapper à un grouillement incompréhensible d’individus.
Mais, à cette heure matinale de ce 2 mai 2023, il y eut suffisamment de monde pour que ce travail photographique pût y enregistrer la foule en filigrane et son écho « graphie ».
Il y a dans ce sanctuaire très populaire tous les éléments que j’aime.
Il y a l’humain dont on perçoit la puissante énergie, il y a cette foi omniprésente qui se ressent comme par un appel inexplicable, et il y a l’histoire culturelle et rituelle du lieu qui est au cœur de ce regroupement d’individus depuis des siècles.
Cette attirance, cette dévotion, cet amour universel et collectif et enfin la beauté du lieu sont tous les ingrédients nécessaires à mes images pour montrer cette sublime connexion de l’homme avec la nature et l’univers.
Ce qui attise mon regard de photographe, c’est d’entrer en connexion avec des lieux exceptionnels, chargés d’une histoire et d’un certain magnétisme. Mes photographies deviennent alors l’expression abstraite d’une conversation, à la fois secrète et merveilleuse, que j’engage avec ces lieux.
Pour le sanctuaire de Inari, j’ai tout d’abord été rapidement touché par cette dévotion qui émane de partout, qui gagne même les touristes et les personnes qui n’ont jamais prié de leur vie.
En ce lieu, l’énergie est si forte, que tous les visiteurs s’immergent dans cette atmosphère shintoïste et prient devant ces centaines d’autels, qui les accompagnent dans leur procession, pour y faire des vœux de toute nature.
Puis ces pèlerins évoluent, dans une stature religieuse et méditative, médusés par tant de merveilles.
J’étais comme tout le monde, je filais au rythme indolent de la procession. C’était comme une onde humaine qui se déplaçait dans l’espace. Cette onde n’était pas d’une fréquence quelconque, c’était celle d’une pensée fervente et merveilleuse qui entrait en vibration avec la nature.
C’est cela que je montre dans le récit photographique « Les portes des Dieux ».
Ce récit a été présenté dans la nouvelle revue d’art contemporain SMARIS ELAPHUS n°01 réalisée par ArtsHebdoMédias, Corridor Éléphant & TK-21 et disponible en librairie, en mai 2024.